Des batôns dans les roues de l'empire

Dans la taverne locale de l'oasis d'Itlar, Josha était attablé le corps enveloppé dans une longue cape de lin beige. Il était venu ici pour se recueillir de son compagnons dont il avait volé la vie. A l'autre bout de la terrasse une souris siégeait dans un rocking-chair. Si il n'avait pas eu son âge et sa sagesse, le vieux faune aurait pu croire que c'était une souris ordinaire, mais le signe de l'empire cousu sur son poncho et l'odeur de la mort qui l'entourait suffisait à faire comprendre qu'il ne fallait pas prendre ce personnage à la légère.

*Un chien de l'empire, songeait-il, un pion de l'empereur...*

Il fut sortit de ses pensées par une faune à la peau matte qui arrivait. Elle engagea la discussion avec soin voisin de terrasse.

"Vous émanez une très forte présence en ces lieux noble souris !"

Josha vit que derrière elle se tenait une masse monstrueuse, un dragon qui semblait n'avoir rien à faire là et qui cassait tout sur son passage. La souris se leva et fit une révérence.

"L'empereur a donné à un groupe de soldat la mission de venir en aide à un de ses éléments, dans une mission dont on ne nous a donné que peut de détails. Ce groupe, c'est moi. Je dois donc vous défendre au péril de ma vie. Mais il me faudrait d'abord des indications quand à la teneur de votre quête., gracieuse Faune.

-Nous partions tout juste la mener. Fiputernic et moi allions rejoindre le bataillon qui participe à ce périple dans le désert. Si vous vouliez bien me suivre je vous donnerez les détails en même temps qu'à la montagne d'écailles. Il ne vaut mieux pas nous expliquer en pleine place public."

Les deux énergumènes s'en allèrent, laissant un faune bien curieux. Il les suivit de loin et vit la jeune faune tendre une rouleau semblant à une carte au petit nécromant.

*Hmmm, cela ressemble à la carte qui a été trouvée sur le cadavre retrouvé ici il y a quelque temps. Si l'empire s'y intéresse il faudrait que je trouve un moyen de leur voler.*

S'enroulant dans sa cape il se mit donc à suivre le convoi à distance. Celui-ci ne fit cependant pas même un kilomètre que le dragon fonçait sur le corbeau qu'avait fait sortir de terre la souris. Et tout se passa extrêmement vite, quelques instants une masse osseuse sortait de terre et démembrait le pauvre dragon.

*C'est maintenant où jamais!*

La caravane était détruite, ne restait que la faune et la souris... qui ne tenait plus debout. Il se cacha derrière une roche chauffée par le soleil et une fois que les deux chiens de l'empirent furent passé courut derrière eux. Sortant une faux de sang de son bras il la logea sous la gorge de la jeune femme.

"Où est le plan? Si tu ne réponds pas à ma questions où si tu bouges tu es morte. La souris n'est pas en état de te défendre."

HRP:

La jeune faune, tout à ses réflexions sur son avenir proche, ne sentit qu'au dernier moment le guerrier surgir derrière elle. La prise de conscience ne se fit qu'au moment où elle sentit la faux de sang se poser contre sa gorge. Elle tressauta nerveusement... Quelle idiote elle faisait ! Non seulement la nouvelle recrue se révélait être un dangereux assassin, mais voilà qu'un homme la menaçait de mort !

"Où est le plan? Si tu ne réponds pas à ma questions où si tu bouges tu es morte. La souris n'est pas en état de te défendre."

Eänime se mit à réfléchir à toute vitesse. Il ne lui en voulait pas uniquement à elle, mais à l'Empire. Et donc surement à l'Empereur. Une froide détermination commença à soudre dans ses veines. Tout avait mal tourner... Il fallait qu'elle même réussi à retourner la situation, et l'Empereur finirait par lui accorder sa grâce, car elle était sa dévoué servante ! Mais pour ça, elle devrait jouer finement....

Un plan commença à se former à toute vitesse. Mais pour le mettre à exécution, elle devrait gagner du temps.... Elle afficha un grand sourire.

"Mais enfin, si vous me tuez l'emplacement de la carte sera perdu à jamais. Et comme vous l'avez fait remarquer, ce n'est pas la souris qui pourra servir dans votre entreprise. Vous avez sûrement assisté à la bataille, et vous savez donc que la carte se trouve quelque part dans ces dunes, et vous savez aussi bien que je ne sais pas précisément où elle se trouve...."

Son cerf-volant toujours en train de flotter dans le ciel, Eänime se mit à faire de petit gestes de sa main droite... Encore quelques dizaines de secondes, et elle aurait accumulée l'énergie requise.

Josha pressa la faux sur la gorge de la faune, entaillant la peau et laissant le sang s'écouler.

"Vous ne savez pas précisément ou le plan ce trouve et vous avez bougé."

Il tira la faux vers lui, mais celle-ci au lieu de trancher la gorge se transforma en un collier qui se resserra au tour du cou d'Eänime.

"Je n'ai donc pas besoin de vous."

Il ferma son poing d'un coup sec et le cercle de sang en fit autant. Il attendit que son ennemie eu perdu conscience puis relâcha son étreinte.

*J'ai du pain sur la planche dis donc....*

Tout en faisant attention à ce que la faune ne se réveille pas il courut vers l'endroit où avait eu lieu l'affrontement.

*Eh bien, comment vais-je m'y prendre... peut-être que je pourrais demander au dragon, mais je doute que la pauvre bête ai vu quoi que ce soit... je n'ai plus qu'a faire des ronds*

Partant de là où se trouvait la carcasse d'Ecnerual, Josha se mit à marcher en spiral, sondant le sol.

Gerol comprit qu'il était temps pour lui d'agir. Il avait plus ou moins entendu, et entrevu la discussion entre les deux faunes pendant son état de semi-inconscience provoqué par un malheureux coup de sabot, mais il n'avait pas immédiatement récupéré assez de force pour venir en aide à sa commandante. Il était temps pour lui de remplir ses fonctions.

L'éclaireur se releva progressivement, et synchronisant son départ avec la ronde du monstre, se cacha derrière une dune alors qu'il lui tournait le dos. Il se demanda ce qu'il devait faire. Après tout, rien ne l'empêchait de fuir, à présent, et de retourner à Méhira. Mais si il y avait enquête (et c'était probable, vu les pertes que l'empire avait subies), il serait sans doute mis en cause pour ne pas avoir aidé ses supérieurs. Il se devait au moins d'essayer, pour pouvoir clamer avoir fait de son mieux en cas d'interrogatoire magique.

Gerol s'approcha furtivement de la faune inconsciente, et, veillant à ne pas se faire repéré, lui prit son poul.
Elle était vivante. C'était déjà ça. Dans d'autre circonstances, le demi-elfe aurait probablement procédé aux premiers secours, effectuant un massage cardiaque et un bouche-à-bouche. Mais la présence d'un ennemi vigilant rendait la manœuvre impossible, trop peu discrète. Il lui faudrait sans doute l'affronter seul. À défaut, l'éclaireur versa un peu d'eau sur le visage de la faune à l'agonie, et la secoua quelque peu, espérant que cela suffirait à la réveiller prochainement.

Puis il se leva, et marcha vers le faune, dégainant son épée bâtarde. Pour faire bonne mesure, il sortit également un athamé d'obsidienne à manche d'os, qu'il lança sur la faune, visant sa nuque.

HRP:

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Josha sondait le sol quand soudain quelque chose attira son œil dans le sable, il se baissa et sentit alors une douleur cuisante érafler le dessus de sa tête. Sa capuche découpée en deux retomba sur ses épaules lui brulant les yeux. Il ne perdit tout de même pas de temps, utilisant le sang qui coulait le long de ses tempe, tout en se retournant, il le métamorphosa en une épée bâtarde semblable à celle de son adversaire. Ayant servit dans l'armée dans sa jeunesse il connaissait toute les bottes que l'on apprenais au soldat, mais c'est appréhension qu'il se jeta sur la personne.

Malgré le fait que la sienne soit de sang, leurs épées s'entrechoquèrent. Il posa la question qu'il aimait poser aux chien de l'empire qu'il combattait.

"Pourquoi sers-tu l'empereur?" cracha-t-il alors qu'il reculait d'un bond.

Le sang continuait à couler de sa plaie sur le crâne, agrandissant son arme. Il commençait à avoir faim, et son ennemie sembla soudain appétissante. Il cligna des yeux pour chasser toute folie et planta son regard rouge dans ceux de la personne d'en face.

Dans son dos, Josha entendit une voix s'élever. Elle était noire comme la nuit et profonde comme la tombe. Des échos de larmes et de lamentations l'emplissait, faisant trembler l'air chaud du désert du souffle froid de la mort. N'étant au départ qu'un chuchotement, la voix gagna en volume et en puissance, soufflant le sable du désert en direction du pauvre Faune.

"Je sers mon Empereur car il est tout pour moi.
Je sers mon Empereur car il m'apporte joie et gloire.
Je sers mon Empereur car il est ma seule raison de vivre et mon seul but dans la vie.
Je sers mon Empereur car il nourrit mon coeur et mon âme. Je sers mon Empereur car il est la Justice est la raison.
Je sers mon Empereur car il m'a révélé la vérité.
JE SERS MON EMPEREUR CAR IL EST UN PÈRE POUR MOI !"

Sortant de son inconscience, Tripitich avait entendu la discussion entre l'honorable garde et l'assassin qui avait été envoyé contre eux. Dans un état quasi-inconsient, il avait récité l'antique prière, la petite phrase que chaque soldat de l'Empire ce devait de savoir, prière de dévotion et marque d'affection envers l'homme que l'on servait loyalement.
Récupérant les quelques brides de pouvoirs qui lui restait, il fit deux petites choses, deux petits actes qu'il aurait pu, il y a quelques heures, effectuer d'une pichenette mentale, mais qui lui demandèrent le peu d'énergie magique qui lui restait.

Il utilisa un petit bout de dragon qui restait dans le sol, une fine lanière pas plus épaisse qu'un doigt et pointue à son extrémité. et de cette lanière, il troua légèrement la bordure de la carte, et l'accrocha. Puis, rétractant sa lanière d'os, il enfouie la carte sous le sable du désert

Et dans le même mouvement, il ordonna l'âme d'un mort. Un des soldats de la caravane, décédé récemment, sembla se relever. Du moins, sembla... La lumière du soleil traversa la silhouette déambulante, qui n'était rien d'autre qu'un souvenir, un bout d'âme rémanent accroché au monde physique. Et cette silhouette se dirigea, l'air hagard, vers l'oasis que Tripitich avait quitté peu de temps avant, chargé d'un message. Un message pour l'Empire.

Gerol ne prêta pas attention à la question de son opposant. Dans un combat à mort, s'intéresser aux propos de son bourreau potentiel, voire entamer une discussion avec lui, constituaient des erreurs graves, parfois fatales. Les guerriers expérimentés pouvaient souvent distraire leur adversaire en lui posant une question qui l'amènerait à réfléchir, et donc à baisser sa garde.

De toute façon, le soldat se rendit vite compte qu'une telle distraction ne serait pas nécessaire. Si le faune n'était pas un escrimeur particulièrement doué, il semblait avoir une certaines expérience des combats, au moins proche de celle de Gerol. Or, l'humain était déjà mort de fatigue avant que l'incident de la caravane ne l'assomme. Il avait de plus en plus de mal à maintenir le rythme de ses coups.

Le ballet qui l'opposait à son adversaire enragé n'avait rien de gracieux. C'était un combat à l'épée, une joute dans laquelle deux combattants essayaient désespérément de rester en vie, d'éloigner le fer de l'autre de leur chair, tout en tentant de l'étriper. Et Gerol voyait de plus en plus sa fin venir.

En désespoir de cause, il enchaîna une série de trois violents coups de sabre et d'un puissant coup de pied pour repousser son adversaire, avant de se précipiter en arrière. Il courut vers la dague qu'il avait lancée, plantée dans le sol, et la récupéra d'une roulade avant de se retourner et de la lancer à l'aveugle. Son adversaire était déjà presque sur lui, mais il parvint à parer le lancer d'un revers de sabre. Ce n'était de toute façon qu'une diversion. Le sabre de sang devait servir de paravent visuel pour camoufler la seconde partie de la botte : Gerol se précipita en avant et envoya une gerbe de sable vers les yeux du faune. Puis il se fendit.

HRP:

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Le sang continuait à couler de chaque coté de sa tête, continuant à alimenter l'épée qu'il tenait au poing, et cela combiné à la chaleur lui faisait tourner la tête. Heureusement il voyait que son adversaire était lui aussi à sa fin, il avait juste à le piéger et à lui sauter dessus. Il l'attaquait en essayant de ne pas lui laisser le temps de riposter mais soudain il se vit contraint de reculer sous trois coup violents. Voyant le poignard lui arriver dessus il plaça l'épée sanglante devant ses yeux... et ne vit pas la gerbe de sable arriver dessous.

Il n'y voyait plus rien, ses yeux lui brulaient, il sentit une grosse brulure le long de son ventre suivie d'une sensation humide sur sa hanche. Sans attendre il attrapa la lame puis sortant ses croc il tira sur le sabre. Il sentit la peau céder entre les deux parties de son sabot mais ne s'arrêta pas pour autant. Bientôt il aurait plus de sang que ce dont il avait besoin!

Les larmes qui avaient envahit ses yeux avaient chassé une partie du sable, mais il y voyait toujours trouble et la sensation de brulure était intense. Quand il vit la silhouette du corps assez proche, la lame s'affina en un lasso qui s'entoura tout autour du buste du soldat. Il approcha son nez du cou de celui ci, savourant le sel sur sa peau et cherchant l'artère palpitante de l'homme qui allait mourir puis mordit dedans à pleines dents.

Il haïssait ce gout, le gout du fer qui lui avait empêché de vivre comme tout le monde, et pourtant sentir le liquide chaud couler dans sa gorge était une chose jouissive et lui permettait d'éclaircir ses idées. Ils savait que ses blessures ne guériraient pas rien qu'avec ça et qu'il devrait se concentrer au moins une journée pour commander à son sang de ne plus couler... Mais c'était un ennemi de moins, il aurait mangé. Au moment où il allait lâcher le corps pour que celui-ci puisse rendre son dernier soupire, car il n'avait jamais aimé le prendre à ses victime, celui-ci ouvrit les yeux et dans un dernier effort donna un coup de coude dans la nuque du faune, et tandis que l'un expirait pour la dernière fois, l'autre perdit connaissance.