Rencontre dans la forêt de Nama

[Role play fait sur msn, attention à vos petit nyeux. Je ferai la correction ce soir.]

Nous sommes dans la forêt de Nama. Le doux silence qui y règne semble pourtant résonner sous cette cathédrale vivante, seule l'eau du fleuve, passant au-dessus des têtes, résonne. Il coule d'est en ouest, lever la tête et observer son sens permet à tous ceux qui pénètrent cette forêt de trouver son chemin. Les êtres qui vivent ici sont souvent particuliers et rares. Rencontrer quelqu'un ici serait sans doute surprenant.

C'est exactement ce que pensait Laura, tandis qu'elle foulait l'herbe brune et douce de la forêt. Vu que rien ne tombait au sol, il était agréable d'y marcher pieds nus. La nuit venue, il était même appréciable de s'y endormir, sans même installer un camp, la faible lumière de la lune passant au travers de ce plafond bleuté par l'eau. Et tandis qu'elle marchait en direction de l'est elle admirait les arbres qui constituaient la forêt. L'environnement si particulier et la douce atmosphère de la forêt de Nama n'était pas comprise par tout le monde. Nombreux sont ceux qui trouvaient l'air environnant angoissant ou qui craignaient le bruit des fleuves cristallins roulant leurs perles sur le dessus des feuillages. Mais Ezraël n'était pas un d'entre eux. Inspiré par les rayons du soleil filtrants à travers la canopée, il s'était installé sur la branche basse d'un merisier, le vélin de son carnet de poème imprégné par l'humidité du soir. Il avait commencé à écrire, la plume douce frottant silencieusement contre son livre inachevé. Mais un bruit extérieur à la forêt en elle même le fit sortir de son état de transe. Émergeant entre deux arbres, il vit la silhouette gracile de ce qui ressemblait à une anthro-chat apparaître près de lui. Sachant qu'il ne pourrait plus écrire après ce genre d'interruption, il décida d'engager la conversation.

"- Bonjour Dame. Bel endroit pour une balade, n’est-il pas ? Mais un peu étrange pour les gens qui ne sont pas familier du lieu. Aurait-je l'impertinence de vous demandez ce que vous faites en ces lieux retirés du monde ?"

Surprise par la rupture du doux silence de la forêt, Laura sursauta d'un pas en arrière lorsque la personne apparut d'entre les arbres. Ses oreilles s'abaissèrent vers l'arrière et elle gardait un pré-mouvement de recul. Comme si la forêt avait lu en son esprit, elle avait décidé de mettre sur son chemin ce auquel elle s'attendait le moins. La nature était vraiment curieuse. Sur La queue blanche de la demoiselle apparu brièvement quelque chose de particulier, comme si la couleur du pelage avait soudainement changé avant de revenir à la normal. Mais cela avait été trop bref pour qu'on puisse en être certain. Un silence s'installa mais Laura le brisa rapidement. De sorte à ce que son emprise pesante ne prenne pas sur elle.

"- Poser des questions que l'on peut vous retourner n'est pas sans doute très malin de votre part." Fit-elle en redressant ses oreilles pour donner une impression de confiance. "La balade ici est sans doute la seule chose pour laquelle on puisse venir à Nama."

Content de voir que la personne qu'il avait croisé faisait preuve de politesse et d'un minimum d'éducation, Ezraël ferma son livre, un air amusé sur le visage.

"- Madame, vous vous trompez, la balade n'est pas la seule activité faisable dans un tel lieu de calme et de méditation. On peut aussi y penser librement, y écrire... Ah, et j’oubliais : faire des rencontres intéressantes. Et si jamais vous voulez me le demander, je suis la pour la deuxième raison."

Tenant toujours son carnet dans sa main, Ezraël bondit de l'arbre, son manteau flottant derrière lui laissant entrevoir une sorte de renflement dans son dos. Il glissa son carnet dans sa besace, et dit d'un ton calme.

"Je m’apprêtais à reprendre ma route. Cela vous dérangerai-t-il d'avoir un peu de compagnie ? Je vous quitterais au moment où je trouverai un endroit agréable pour dormir."

Une des oreilles de Laura se pencha sur le côté tandis qu'elle se demandait à quel curieux personnage elle avait affaire. Elle prêta une courte attention au livre qu'il tenait dans la main. En l'associant à ce qu'il venait tout juste de dire, elle comprit qu'il devait sans doute être en réflexion, perché sur son arbre. Lorsqu'il sauta de l'arbre, la jeune femme eut ses yeux de félins attirés par une forme particulière sous sa cape et curieusement elle sentit son instinct de chat chasseur s'éveiller. Elle ne comprit pas pourquoi ce reflexe s'était activé. Mais elle préféra l'ignorer.

"- Apprécieriez-vous la compagnie d'un inconnu si vous étiez à ma place ?" Fit-elle simplement en se décrispant.

Le visage d'Ezraël reprit l'air triste qui l'avait accompagné des mois durant, visiblement frappé par quelques souvenirs malsains errants dans sa mémoire.

"- Dame, désolé de ma franchise, mais je suis resté seul un petit peu trop longtemps. Je n'ai plus l'habitude de parler avec des gens, et je m'en excuse. Si vous ne voulez pas de compagnie, je peux toujours vous laisser tranquille. Et je vous signale..." Dit-il avec un sourire si fugitif que sa présence était sujet à discutions. "... Que je ne sais toujours pas quelle est votre place."

Sur ces paroles, il s'assit auprès de l'arbre qu'il venait de quitter, et perdit son regard dans la voûte mordoré de la canopée de la forêt.

"-Excusez-moi encore pour l'interruption"

Visiblement, le personnage sur lequel elle était tombée était bien étrange. Les oreilles bien dressées et avec un regard ahuri, Laura s'attendait à toute les réactions sauf à celle-ci. Pourtant elle n'avait rien dit de particulier qui puisse blesser quelqu'un. Et elle se demandait si elle devait continuer son chemin ou bien essayé de se reprendre au risque de se créer quelques ennuis. Mais l'air qu'avait le jeune homme avait l'air si honnête qu'elle prit le deuxième choix. Toujours avec son air ahuri, elle s'accroupi là même où elle était, enfonçant ses pieds nus dans l'herbe pour garder un certain équilibre, et dit d'une voix peu sûre :

"- Vous avez mal interpréter ce que je voulais dire. Quelqu'un de totalement inconnu est quelqu'un que l'on ne peut nommer."
"- Dame je vais dans ce cas combler en partie vote ignorance: je m'appelle Lûmes, Ezraël de mon prénom. Et a voir votre visage, vous me trouvez bien étrange. Vous avez parfaitement raison, mais pour ma défense je peux vous dire qu'un trop long séjour dans la forêt de Nama peut faire paraître étrange n'importe qui."

Faisant le minimum de geste brusque, gardant toujours l'air triste qui lui peignait le visage, il attrapa dans son dos un long objet, assez large d'apparence, et qui semblait le gêner plus que partiellement. Il sortit de son manteau une énorme et étrange hache à deux mains, dont les lames ressemblaient à des ailes d’aigle déployé. Il la posa à côté de lui, manche hors de portée de son étrange interlocutrice, mais en ne faisant aucun geste montrant une envie de s'en servir. Et, cet objet volumineux enlevé de son dos, il s'allongea sur l'arbre, les jambes enfoncées dans l'herbe grasse. Mais la bosse dans son dos était toujours là.

"- Excuser moi, mais je ne pense pas avoir besoin de cette...chose... avant un moment, et elle me gêne beaucoup dans ma tenue."
"À qui cela peut-il paraître étrange qu'un sage s'en retourne dans son lieu de méditation ?" Murmura-t-elle.

Malgré la douceur avec laquelle Ezraël sortit sa hache, Laura ne put s'empêcher de faire un bond de deux mètres en arrière, la main sur le manche de son épée qui était au fourreau. Elle se méfia très fortement. Un personnage dont on ignorait tout, bien qu'une fois nommé, restait un potentiel ennemi. La queue hérissée elle se tint à distance malgré les paroles de son interlocuteur qui se voulait rassurant. Elle se disait qu'elle ferait mieux de partir. Mais avant elle voulu faire remarquer la proéminence de ce qu'il avait dans le dos.

"- Est-ce quelques autres armes que vous gardez ainsi à vos côté ?"

Elle pointa les replis que formait la cape. Un froid soudain, semblant se convié aux évènements, survint entre les arbres. Le visage d'Ezraël, déjà marqué, se durcit encore plus. Et dans ses yeux on vit poindre une noirceur abyssale.

"- Vous avez fait ici deux erreurs. La première, je ne suis pas sage. Je ne pourrais jamais ne serait-ce que m'approcher de la sagesse. J'ai commis trop d'actes dans ma vie qui me font m'éloigné de cet état. La seconde, vous venez de pointer du doigt la raison de ma grâce et ma malédiction. Ce que vous voulez voir est la cause de mes erreurs, et le pourquoi de mon état. Mais vous ne pouviez pas savoir."

Et d'un geste profond et lent, il se leva, laissant sa hache sur le sol, faisant tomber à terre sa sacoche. Plus que perdre toute notion de sûreté, la jeune femme prit peur. Son regard se fit plus concentré et ses oreilles s'abaissèrent très bas. Ce qu'elle venait de dire n'était qu'une image, alors pourquoi se mettre dans un état pareil ? Ce qu'il avait dans son dos n'était donc pas des armes ? Qu'importe, elle s'était trop attardée et sa compatissance l'avait mit dans une situation pénible. Se mettant de côté, ne quittant pas le manche de son épée, elle commença à s'éloigner. Elle le fit doucement jusqu'à être assez loin , toujours en marchant en crabe pour ne pas perdre de vu Ezraël.

"- Veuillez m'excuser de mon offense. Je vais reprendre la route maintenant..."

Puis elle fit volte-face et se mit à courir doucement. La pauvre était surement trop effrayée pour faire attention à ce genre de détail, mais Ezraël ne s'était jamais permis ce genre d'inattention. Il remarqua donc les mouvements et les ombres dans les fourrés, ce déplaçant rapidement vers l'endroit où ils se tenaient. Et lorsque la dame ce mit à courir, il vit les ombres s'interposer, prêtes à lui couper la route. Ramassant sa hache, touchant discrètement la boucle qui maintenait son manteau en place, il héla la jeune femme qui avait commencé à ralentir :

"- Vous devriez vous arrêter. Je ne suis pas sûr que les personnes qui nous observent aient des sentiments très chaleureux à votre égards." Il se tourna ensuite légèrement. "Et vous, Noirs Questeurs, je pense que vous n'avez que trop attendu. Il doit vous tarder de rapporter ce que vous pourrez obtenir à votre maître, n'est-il pas ?"

Glissant sur l'herbe grasse de la forêt, Laura s'arrêta net. Elle sortit son épée de son fourreau et revint quelques pas en arrière. Elle s'était vraiment mise dans le pétrin. Mais le plus impressionnant était sans doute les présences qui se trouvaient dans la forêt de Nama. Etait-ce l'apparition des objets divins qui avaient perturbé les planètes jusqu'au plus profond des lieux isolés ? Où était-elle tombée au mauvais moment au mauvais endroit ?
Son épée dégainée, elle déplia les deux lames qui la formaient. Elles prirent une forme d'arc, la jeune femme se saisit de quelques flèches cachées dans son dos et chargea sa petite arbalète. La pointant vers les ombres de manière à les tenir quelque peu à distance. Ezraël s'avança doucement, sa hache nonchalamment posée sur son épaule, et s'arrêta devant la si étrange demoiselle, qui avait sorti une arme aussi bizarre qu'elle. Et il vit les deux silhouettes émerger de l'ombre, une dizaine de mètres devant lui. Deux humains, vêtus de combinaisons noires, marquées du signe distinctif de l'Empire. Tout deux portaient une épée courte, avec une lame fine et rainurée. Un sourire sadique s'épanouit sur leur visage, et ils se mirent en garde, attendant un mouvement de la part de leur cible.Ezraël, posant une main sur la broche qui retenait son manteau, fit d'une voix calme.

"- Dame, désolé de vous avoir mis dans une telle situation, mais je pense que le combat vas être inévitable. Ces Questeurs me cherchent, vous devez savoir pourquoi, mais ils ne veulent que moi. Vous pouvez toujours tenter de vous enfuir. Je les retiendrais, ils ne seront que deux contre un."

En reconnaissant des sbires de l'Empereur qui menaçait les équilibres, Laura sentit son poil se hérisser.

"- Allez vous faire voir, ces chiens je m'en occuperai volontiers tout aussi bien..."

Une des erreurs de ces deux soldats étaient qu'ils s'affrontaient à nombre égal. Une autre était qu’ils ne semblaient pas porter d'armure, et une dernière était qu'ils attendaient un mouvement de leur part. Une flèche fusa en direction du cou de l'un d'eux : ils étaient assez près pour que la maigre puissance de l'arbalète leur soit dangereux et l'endroit visé était susceptible de n'être nullement protéger. À la suite de la première flèche elle en lança une deuxième sur l'un des deux côtés sur lequel le soldat pouvait esquiver, augmentant les chances qu'il soit blessé.

Murmurant discrètement quelques paroles inaudibles, Ezraël dégrafa la boucle de son manteau. Celui-ci tomba au sol, délivrant les immenses et puissantes ailes d'aigle qui prenait naissance dans ces omoplates. Voyant que sa compagnonne d'infortune ce décidait à combattre, il prit son courage à deux main. D'un coup de ces puissants appendices, il s'envola, fondant sur l'adversaire le plus éloigné dans une rafale de vent. L'ennemi surprit lança une attaque maladroite, vite parée par la tête de sa puissante hache; La prenant à une seule main, il la leva au dessus de sa tête, exposant volontairement son flanc gauche. Remarquant la cible découverte, l'épéiste ennemi se précipita sur l'ouverture, attaquant d'estoc, enfonçant sa lame dans la chair avec un sourire cruel. Sourire qu'il perdit quand son poignet fut saisi par le bras gauche d'Ezraël le forçant à garder cette position. Et avec un bruit mat, le Myrrnn lui abattit le plat de sa lame sur la tempe, assommant le bretteur trop confiant.

Le second soldat, lui, reçu la première flèche à son épaule, ayant été resté sur place au lieu de se lancer directement sur la jeune femme. Cependant la deuxième flèche manqua sa cible, le soldat basculant du mauvais côté une fois blessé. Blessé à l'épaule où il tenait son épée il changea de main, ayant reçu un entrainement ayant pour but d'être ambidextre. Une fois remit du choc il fonça sur la femme chat. Celle-ci eut un moment d'inattention, étant trop étonné par les évènements qui se suivaient. Des ailes ! Ezraël cachait des ailes ! C'était un être unique ! Abasourdie, son ennemi la plaqua au sol dans un coup violent. Elle plia ses jambes de telle sorte à créer un espace entre elle et lui tandis qu'il chercha à la frapper. Elle se dépêcha de replier son arme dans sa position initiale. Quand elle le fit, le mouvement des lames eut pour effet de forcer le soldat à reculer de Laura qui lui donna un coup dans son buste avec ses jambes pour qu'il perde l'équilibre et qu'à son tour elle ait l'avantage.

Laissant son ennemi assommé, tentant d'ignorer la douleur sourde causée par sa blessure, Ezraël reporta son attention sur la jeune femme. Elle commençait à se relever, le soldat ennemi à terre devant elle. Son étrange arbalète était redevenue épée, et semblait vouloir remplir sa fonction première. Courant vers le combat, Ezraël arriva dans le dos du soldat ennemi, au moment ou celui-ci finissait par se redresser. Il capta malheureusement sa présence, et se mit de trois quart, reculant pour faire face à ses deux adversaires. Entouré par deux adversaires et blessé à son épaule, l'humain avait peu de chances. Il donna des coups en avant pour faire reculer les deux personnes. Laura feinta une attaque qui faucha l'air au niveau du ventre de son ennemi, celui-ci eut pour reflexe de se plier un peu en deux, fléchant ses genoux. C'est à ce moment là que la jeune femme utilisa sa queue pour lui faire perdre l'équilibre, l'emmêlant autour de ses jambes. Il tomba au sol dans une position assise, un coup de pied dans la poitrine provenant de la femme chat le fit s'aplatir totalement au sol. Et son épée vint en profiter pour se planter dans ses côtes, tournant la lame pour écarter la plaie.

Assistant au dénouement cruel de ce vil combat, Ezraël ne put s'empêcher de laisser couler une larme. Une vie avait été prise, et quel que soit la vie, cela restait un meurtre. Abaissant sa hache, il revint à proximité du Questeur encore vivant. Se penchant vers lui, il fut pris d'une vive douleur. Sa blessure au flanc le lançait terriblement. Il s'affala contre un arbre, soufflant pathétiquement, essayant de reprendre sa respiration. Soufflant au-dessus de son ennemi mort, Laura mit un moment avant de se relever et de voir qu'Ezraël semblait être blessé. Elle retira sa lame du corps refroidissant du sbire de l'empire et pris soin de la nettoyer de toute trace de sang. Elle s'approcha un peu de l'homme ailé sans pour autant en être trop près, elle vit sa blessure à sa poitrine. Elle fit une grimace mais s'en retourna au cadavre. Elle se mit à genou à côté de lui. Et elle mit ses mains sur sa poitrine plantant son épée courte dans l'herbe juste au-dessus de sa tête. Elle récupéra ses flèches qu'elle nettoya et en rangea une sur deux. Redéployant son épée-arbalète elle tira l'autre en direction du plafond juste au-dessus du cadavre. La flèche fusa, ralentit très vite, mais réussi à percer un mince trou dans la membrane des feuilles. Et un mince filet d'eau se mit à couler sur le front de l'homme mort. Une fois ceci-fait elle se redirigea vers le jeune homme. Toujours à distance correcte.

"- Comptez vous rester comme ça où me permettez-vous de vous soigner ?"
"- Dame, permettez mon égarement, je vais me remettre. Mais une fois ce dangereux personnage dûment ligoté, je suis tout à fait favorable à l’exécution de cette demande. Et vous me direz aussi que fait une si jolie dame si bien armée dans ce coin du monde."
"- Hum..." Fit-elle en retournant encore vers le cadavre. "Excusez-moi de déranger encore votre ignoble forme charnelle..."

Elle souleva le buste de l'homme et en retira les effets personnels. Elle les utilisa afin de les utiliser comme lien sur l'autre adversaire, toujours assommé. Elle revint à Ezraël, sortant une aiguille d'une petite sacoche arrière accrochée à sa taille.

"- Je m'appelle Laura." Dit-elle. Elle attrapa aussi du fil à base de bambou, une petite bouteille et un chiffon. Elle mit un peu du produit de la bouteille dessus et l'appliqua à l'endroit de la plaie d'Ezraël, soulevant son haut pour mieux voir l'état de la blessure. "Et ce que je fais ici ? Et bien cette forêt était sur mon chemin je devais la traverser."

Dés l'application du produit, Ezraël se sentit tout de suite revigoré, comme si la plaie se refermait toute seule. Ce n'était bien sûr pas le cas, mais c'était quand même agréable. Sortant de son sac un rouleau de tissu, il se fit un bandage, la plaie n'ayant heureusement pas provoqué d'hémorragie active.

"- Ne vous inquiétez pas, me recoudre est inutile" fit-il avec un sourire. "Ces indications sont bien succinctes, mais je m'en contenterai. Je vois en tout cas que vous n'aimez pas non plus les sbires de l'Empereur. C'est tout votre honneur."

Il fixa la hache dans son dos, puis remit son ample manteau gris.

"- Je n'ai aucune destination précise, et peut d'idée concernant mon future. Accepteriez-vous l'aide d'un étranger dans votre voyage, quel qu'il soit ?"

La femme chat n'était pas très sûre... Ses oreilles se plièrent tandis qu'elle se mit à peser le pour et le contre, en rangeant son matériel de soin. Après tout. Ezraël était recherché et l'autre sbire de l'empire était toujours vivant et il avait vu son visage à elle aussi. Embêtant, très embêtant. Elle aurait trouvé préférable de lui enlever la vie... Pour sa propre sécurité... Mais l'homme ailé n'avait pas l'air d'aimé ce genre d'acte. Que faire... ?

"- Des personnes qui suivent un empereur trop entreprenant et qui sème le déséquilibre dans l'essence même de la nature... Je ne peux que les haïr. Si vous ne m'attirez pas d'ennuis et si nous nous entendons bien, j'accepte votre compagnie."
"- Dame, l'affaire est faire. Ne vous inquiétez pas pour les ennuis, les sbires de l'empereur qui tentent toujours de me rechercher se font de plus en plus rare. De plus, j'ai beaucoup voyagé, je connais nombre de cité et de villes qui pourrait être sur votre route."

Il se leva, fit quelques pas et sembla satisfait de sa blessure.

"- Si vous pouviez juste éviter de mentionner ma... différence, je vous en serais grandement reconnaissant."

Il se mit à grimper à un, se posant dans le doux feuillage, et se couvrit de son manteau, s'en servant comme couverture.

"- Il est tard, Dame. Nous nous occuperons du sort de cet invité demain."

Jetant un œil au soldat évanoui, elle acquiesça. Elle se mit un peu plus loin, toujours pied nu dans la forêt et s'allongea à même le sol, sur le dos. Elle regarda l'eau couler au travers du feuillage des arbres, écoutant le doux silence revenu, cherchant à se détendre. La forêt de Nama de sera plus jamais pareil pour elle. Quel dommage que ce lieu ait été vécu ces évènements. Mais bercer par le bruit du fleuve qui continuait sa route, elle finit par s'endormir.

Émergeant des ténèbres de sa nuit sans rêve, Ezraël vit une forme allongée dans l'herbe fraîche à une petite distance de l'arbre dans lequel il avait passé la nuit. D'abord intrigué, il se souvint rapidement des évènements du soir précédent. Sautant au pied de son arbre, il prit dans sa musette quelques fruits frais, qu'il consomma avec grand appétit. Constatant que le jeune femme-chat ne voulait pas se réveiller, il saisit dans son sac une petite cithare, dont il commença à gratter les cordes d'un air nonchalant. Une douce musique en sortit, évoquant la clarté de la lune sur les montagnes, la douceur de l'air sur le visage, et le chant des oiseaux dans le matin calme. Pour s'accompagner, il se mit à chanter, d'une voix grave et lancinante, dans une langue qui a été oublié par la majorité des peuples.

Les oreilles frémissantes, Laura commença à s'éveiller tout doucement. Elle s'étira de tout son long dans l'herbe brune avant de se remettre en boule, les yeux bien ouverts. Elle attendit un moment comme ça, le temps qu'elle se réveille correctement et profitant de la musique que jouait son nouveau compagnon de route. C'était agréable et elle avait la bonne impression de démarrer une bonne journée. Voyant que sa compagnonne d'infortune commençait à se réveiller, Ezraël changea sa musique. Elle se fit plus vive, plus enjouée, comme une danse printanière avec les faunes.

"- Ravis de vous voir réveillée. Je ne sais pas ce que vous voulez manger, mais j'ai quelques fruits que je peux partager. Il faudra ensuite que nous parlions. Il faut pour le moins décider du sort de cet énergumène." dit il, en désignant de la tête le Noirs Questeur toujours attaché. " Et j'aimerai bien, si il se trouve que je vous accompagne, connaitre la destination de ce voyage, si ce n'est son but. En échange, je pourrais peut-être vous parler de moi"

L'estomac de la jeune femme réclamais effectivement ne serait-ce quelques fruits. Mais à l'idée qu'elle prendrait sans doute sur la réserve d'Ezraël elle se dit qu'elle ferait mieux de refuser cette offre. L'air de sa musique cependant mis fin à sa torpeur et elle se releva complètement. Elle jeta un œil au soldat. Elle ne savait pas s'il dormait encore où s'il faisait semblant, mais il était toujours là dans la même position, attaché près d'un arbre.

"- Celui-là... Si ça ne tenait qu'à moi j'aurais préféré l'éliminer. Pas que j'aime faire ce genre d'affaire mais il a vu nos visage et le laisser vivant voudrait dire augmenter les chances d'avoir des ennuis."

Elle s'étira encore, s'assouplissant les membres, s'échauffant afin de se préparer à une nouvelle journée.

"- Quand à notre destination... Je ne vous la dirai que quand je serai sûre que personne d'autre ne l'entendra."

Elle pensait justement à cet homme qui leur posait problème. Elle l'ignora et préféra se préoccuper de son petit déjeuner. Elle enclencha son épée ne mode arbalète prépara quelques flèches à porter de main.

"- Je vais chasser, je reviendrais d'ici quelques instants." Puis elle s'éloigna.

Voyant la jeune femme partir, Ezraël eu une petite pensée pour la vie des animaux qui se sacrifieraient pour la nourrir, comme ils le font depuis l'aube des temps. Puis il reporta son attention sur son prisonnier. Il se leva, et lui donna un coup de pied dans les côtes. L'homme grogna. Satisfait, Ezraël lui releva la tête et lui dit.

"- Tu a de la chance que tuer ne soit pas dans mes manières. Plus sage que moi t'aurait sans doute égorgé dans l'instant. Mais je suis un homme profondément stupide, je serai donc clément. Tu seras abandonné, attaché, dans cette forêt dont tu as troublé la paix. Tu mettras de longs jours à mourir de soif et de faim. Mais si tu me livre des informations, ton calvaires pourra être écourté."

En entendant ces paroles, l'homme eut un moment de doute. Puis il inspira profondément. Croyant voir en cela un acte de sauvegarde, Ezraël souris. Puis le prisonnier cracha, visant son visage. Ezraël perdit son sourire.

"- Bien, homme de peu de valeur. Tu as choisi ta voie. Emprunte la en paix, et demande pardon à dame la mort pour tes actes."

Laura marchait lentement, économisant toute son énergie à chaque pas qu'elle faisait, se faisant plus silencieux que le murmure du vent. L'herbe, là où elle se trouvait, était plus haute qu'ailleurs et la jeune femme entendait le bruit d'un flot d'eau qui coulait. Sand doute un lieu où le plafond de la forêt était percé et avait fait que la faune c'était développer de manière différente, donnant un abreuvoir aux plantes et aux animaux. Parfait, elle chercha cette source et fini par la trouver. Elle se posta dans les hautes herbes qui ouvraient en ces lieux et attendit. Rapidement, la vie se montra à elle, de petits rongeurs pointèrent le bout de leurs oreilles : des lapins. Ils n'étaient pas trop nombreux, leur lieu de vu était restreint. Laura visa l'un deux avec l'arbalète, patienta afin d'être sûre d'avoir sa cible verrouillée.

Le coup parti et les lapins fuirent à toutes allures, dans tous sens. Mais une masse de fourrure grise restait inerte. Elle attrapa son petit déjeune par la peau du cou et revint vers le lieu où elle avait dormi. Elle prépara un feu proprement, sépara tout aussi bien la chair de la peau, la nettoyant pour l'utiliser un jour où elle en aurait besoin et elle fit cuir son repas qu'elle commença à dévorer une fois cuit. N'ayant pas porté attention à Ezraël penché au-dessus du soldat. Attendant la fin du repas de la dame, Ezraël s'assied à côté d'elle. Il l'observa manger la chaire qu'elle venait de préparer, essayant de trouver dans son regard un indice quant à ses motivations. Puis, fatigué de cet exercice inutile, il prit la parole.

"- J'ai parlé à notre "compagnon". Il n'est pas très coopératif. Puisqu'il a troublé le calme de la forêt par ses actes et ses allégeances, je vous propose de laisser la forêt décider de son sort. Nous pourrons donc avancer l'esprit en paix."

Sur ce, il se leva, et entreprit de fixer son paquetage, s’enveloppant dans son grand manteau. Finissant d'avaler le dernier morceau de viande qui lui restait, étant très affamée par la veille, elle leva les yeux vers l'homme ailé qui la décrivait du regard. Elle se disait qu'elle n'avait pas été très aimable avec lui. Mais situation oblige, il fallait qu'elle soit prudente par ces temps qui couraient. Enfin cela ne l'empêchait pas de discuter tranquillement autours du petit feu dont il ne restait plus que les braises pour luire. Il se leva et sembla se préparer.

"- Cela est risqué, on ne sait pas qui peut le retrouver avant que la nature n'ait eut le temps de se charger de lui..."

Elle étouffa ce qui restait de chaleur avec les cendres et de la terre. Et elle entreprit d'enterrer ce qui restait du corps du lapin. Ceci fait elle fit la même chose qu'Ezraël et se prépara. Elle risqua un sourire pour paraître plus amicale que précédemment.

"- Je vous indiquerai notre route lorsque nous nous serons éloignés. Les liens de cet hommes sont-ils toujours correctement mis en place ?"

Sur ces mots pleins de sagesse, Ezraël alla vérifier la solidité des cordages. Voyant les liens toujours solides, il rejoignit la jeune anthro-chat. Marchant à travers la forêt de Nama, dans la direction qu'elle lui indiquait, écoutant le chant des ruisseaux au dessus de leur tête, s'inspirant du bruit du vent dans les feuillages millénaires, observant à la dérobée les ombres des animaux mouvants dans les buissons.

"- Dame, je ne connais toujours pas votre nom. Et même si vous connaissez le mien, il ne fait pas bon faire route avec des inconnus dans les temps qui courent. Je me présente donc, tentant de combler votre ignorance. Je suis conteur et barde, philosophe itinérant. Je voyage de villes en villes, de lieux en lieux, en quête de vérité et d'inspiration. Je m’étais installé dans la forêt de Nama depuis quelques temps, avec la permission des elfes des lieux, pour me recueillir et apprécier la beauté du monde. Et vous, quelle raisons a-t-elle pus vous pousser sur les routes de ce vaste monde ?"
"- Plusuflet, Laura Plusuflet c'est ainsi que je me nomme. Il me semblait bien que vous deviez être quelqu'un de ce genre, bien que je vous imaginais simplement poète. Pour ce qui est de la raison qui me pousse à avancer de ville en ville à votre manière, hum... Comment l'expliquer ? Disons que c'est une marque du destin qui a fait que les habitants de là où je vivais on voulu me voir marcher en leur nom. Ils m'ont donné pour quêtes de transmettre leur parole et de trouver moyen de préserver l'équilibre."
"- Un but plus que louable Dame, que de préserver un équilibre pour le moins instable en ces temps troublés. Je n'ai aucun but précis pour l'instant, et je trouve que ce genre d'aventure pourrait m'apporter bien des réponses."
"- Je me dois juste de vous prévenir. Je ne pense pas que l'Empereur envoie encore d'autres de ses séides, mais sait-on jamais. Ils ne voudrons surtout pas abandonner ma trace, alors je me dois de rester prudent."

Il dévisagea la jeune Laura. Et sur ces mots, apercevant la lumière du zénith, ils arrivèrent à l'orée de la forêt de Nama, là ou se déversait le trop plein d'eau des fleuves suspendues, formant une cascade cristalline. Elle se sentit gênée de se faire dévisager ainsi et détourna les yeux vers le splendide spectacle de l'étrange nature de ces lieux. Une partie d'elle n'aimait pas l'eau mais c'était tellement beau à voir qu'elle accourut vers ce mince filet d'eau qui se déversait au sol, les doux rayons du soleil les éblouissant derrière ce rideau naturel. En réalité, Laura découvrait les trésors que pouvait offrir la nature. Son long périple était son premier.

"- C'est magnifique !" Elle passa une de ses mains au travers. "Je me doute qu'il y a quelques risques que je prends en étant en votre compagnie, mais l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Bien que je ne sais pas votre position exacte tout comme vous ignorez la mienne."
"- Cela vaut peut-être mieux ainsi, ne croyez vous pas?"dit-il en souriant à l'ébahissement quasi-enfantin qui se dessinait sur le visage de Laura."Ne vous inquiétez en aucun cas de ma personne, je n'attente à rien qui ne pourrais vous nuire. Mais maintenant que nous avons rejoint la lisière de la forêt, il vous faudrait peut-être me dire ou vous comptez aller de ce si bon pas, ne croyez vous pas ?"
"- Voyez-vous à l'ouest de Nama les monts qui s'y dressent ? C'est derrière ces monts que se trouve ma destination. Une petite ville où se dresse un temple à l'honneur des créateurs."
"- Dans ce cas, ma Dame, il faudra faire escale et racheter des provisions, car les monts sont escarpés et le danger y est grand. Je connais un petit village de fermier qui pourra nous fournir de quoi manger pour ce trajet. En marchant d'un bon pas, nous pourrons l'atteindre avant le coucher du jour"

Et sur ces mots, il se mit en marche, coupant à travers les herbes hautes, enjoignant Laura à le suivre. Après quelques minutes, Ezraël se mit à chantonner, sur un air gai, une petite chanson :

"- Dans les âges obscurs du début du monde,
Où les dieux vivaient en harmonie,
Joie et merveille était leur présent,
Obéissant à leurs envies.."

La femme chat lui fit confiance et le suivit. Il avait raison de conseiller de faire une halte avant de partir dans les zones dangereuse. Tandis qu'ils avançaient Ezraël s'avérait être un agréable compagnon de route, elle aimait beaucoup l'écouter chanter et elle restait silencieuse dans ces moments. Cependant, à l'écoute des paroles elle eut un sursaut. Elle continua tout de même à marcher avec un air naturel profitant de la nature qui leur courrait sous leurs pieds.

"- Très peu de personnes connaissent encore ces histoires."
"- Et pour mon plus grand malheur, j'en fais partie." Dit-il, perdant ses yeux dans le vague pendant un court instant. "Mais comme je le pensais, vous faite aussi partie des connaisseurs. Un peu de votre mystère est donc éventé, Dame. En tout cas c'est bien étrange que deux personnes si savantes se retrouvent. Il faudra que nous discutions, pour voir jusqu'à quel points ces connaissances restent vivace."

Et à force de marcher toute la journée, ils arrivèrent au village reculé dont Ezraël parlait. Mais une mauvaise surprise les y attendait. Au milieu de la rue principale se trouvait un attroupement. En se rapprochant, ils virent que le groupe le plus proche d'eux, et qui leur tournait le dos était composé d'un fatras puant d'homme mal vêtus, mais bien armé. Le second groupe était quand à lui formé de paysans, armée de faux et de fourche, mais que l'on sentait plus habitué aux travaux des champs qu'aux maniements des armes.

"- Je crains malheureusement que mes connaissances soient plus restreintes que vous ne le pensez Ezraël..."

Lorsqu'ils arrivèrent à ce fameux village, Laura ne fut pas rassurée par les évènements qui s'emblaient s'y produire. Elle se mit sa capuche sur la tête afin de cacher ses oreilles de chats et fit sa queue plus discrète.

"- Dame, je crois que nous devons faire quelque chose".

Et Ezraël s'avança, révélant sa présence à tous les belligérants aux alentours en parlant à Laura derrière lui :

"- Je crois que je vais avoir besoins de vous. Les négociations s'annoncent serrées, et vous me serrez d'un grand soutient."
"- Je ne suis pas sûre que cela soit une excellente idée tant que ne nous savons pas ce qui se passe exactement. Approchons-nous et écoutons..."

Ils s'approchèrent donc tout les deux. Une partie du groupe qui leur tournait le dos se mit à leur faire face, angoissé par l'idée de se retrouver encerclé. Mais ils se détendirent bien vite quand ils virent que les "renforts" des paysans n’étaient que deux vulgaires voyageurs. Le groupe de bandit n'était composé que d'une dizaine d'adversaire, mais ils semblaient tous savoir manier leurs armes, en hommes éprouvés par la vie. Ezraël fit encore quelques pas, puis demanda :

"- Aurais-je l'honneur de pouvoir être informé sur le différent qui se passe en ces lieux ?"

Un des bandits qui se tenait le plus proche des paysans s’avança vers les deux compagnons. Il était petit et râblé, son visage semblait taillé à la serpe, arborant une ignoble cicatrice qui lui courrait le long de la joue droite. Il tenait entre ces mains une immense épée batarde, qu'il agitait nonchalamment devant lui. Il cracha par terre :

"- Voyez, M’sieur dame, mes amis et moi, on passait dans le coin, et on avait sacrément faim. On a vu ce ch'ti village, et on c'est dit que y pourrait y avoir à grailler. Mes les paysans que vous voyez la, ben y ont pas voulu nous aider. Donc on préparait à se servir, quand vous êtes arrivés, m'voyez."

Il eut un sourire qui découvrait ces dents noircis

"- D'ailleurs, j'imagine que vous voudrez participer à l'effort pour notre groupe, non? Vous d'vez bien avoir un p’tit quequ'chose à nous donner."

Laura lança un regard à Ezraël, un air de dire que les négociations ne dureraient sans doute pas longtemps.

"- À moins que vous ne soyez cannibale il serait difficile à ce que nous participions..." Fit-elle.
"- M'Dame, un jolie brin de femme comme vous peut toujours donner de sa personne, si vous voyez c'que j'veux dire"

Lança le bandit avec un regard plus que lubrique. Oooh ! La les négociations faisaient plus que s'écourter. Et si les pauvres âmes à côté d'elle ne risquaient pas leur peau elle aurait bien sauté à la gorge de ce brigand pour lui arraché la carotide. Mais bien évidement il fallait qu'elle évite ce genre d'action.

"- Oh ! Bien sûr ! Si vous le voulez je peux vous donner de ma personne tout comme un de mes amants lointain m'a donné de la sienne, ou plutôt partager. Malheureusement, j'ai bien peur que cela raccourcirait votre vie tout comme cela a raccourci la mienne..."

Le bandits eu un air légèrement dégoûté, puis afficha sur son visage crasseux un sourire énorme, découvrant ses chicots glaireux.

"- J'vois que toi aussi t'aime bien profiter de la vie, ma ch'tite ! Mais t'inquiète pas pour moi, j'suis déjà bien foutu aussi. Mais bon, c'est la vie. Allez approche poulette"

Dit-il en posant une de ces mains couturées de cicatrices sur l'épaule de Laura. Ezraël, assistant à l'échange, commença à perdre son sang froid. Récitant à voix basse un mantra apaisant, il approcha délicatement sa main du manche de sa hache. Puis il se déplaça vers le côté, prés à intervenir avec les villageois au moindre signe d'animosité de la part de Laura.

Raté ! Le brigand avait l'air de peu se soucier de sa vie et lorsqu'il posa la main sur son épaule, Laura eut ses oreilles qui s'aplatirent sous sa capuche et sa queue qui s'agita. D'une fourrure toute blanche, le bout devint rouge vif tandis qu'il brassait l'air.

"- Faites attention, j'ai une nature peu douce lors de ce genre d'acte, il m'est difficile de retenir quelques instincts..."

Mit-elle en garde. L'iris de ses yeux devint fente. Ce qu'elle disait était à moitié vrai, car actuellement elle lutait de ton son esprit pour retenir le massacre. Refroidis par le regard que lui lançait cette voyageuse si particulière, le bandit recula. Son regard se ferma, et on sentait le regret dans son ton.

"- Mouai, bon, je vois. Mais y a toujours un problème, si vous voyez c'que j'veux dire. Et j'pense pas que mes amies et moi on va se contenter de belles paroles, hein les mecs ? "

Lança-t-il, et des approbations montèrent de la foule. Pendant cette discutions, Ezraël s'était doucement éloigné de la rencontre, et s'était dirigé vers le groupe de paysans. Arrivant devant celui qui semblait en être le chef, il lui murmura quelques mots rassurant à l'oreille, puis se tourna vers les bandits qui lui faisaient face. Ils semblaient mal nourris, plus maigres que nature, et devaient avoir besoin d'un bon bain. Mais en dehors de cette couche de crasses, quelques uns d'entre eux avaient l'air plutôt honnêtes, et avaient bien plus envie d'un bon repas que d'une bonne bagarre.

Voyant que l'homme n’insistera plus sur le sujet abordé, Laura se détendit un peu plus. Cependant une part d'elle n'était toujours pas rassurée, un ours qui a faim est le plus dangereux des animaux. Mais un ours bien nourri... Elle avisa d'un autre œil les hommes qui se tenait devant elle, puis se tourna vers Ezraël qui faisait la même analyse.

"- Dans ce cas nous allons pouvoir nous comprendre. Car voyez-vous, les personnes ici présente ne se contenteront pas de ce que vous leur direz..."

Elle réfléchi un instant, sa queue toujours balayant l'air. Les paysans avaient l'air démuni face à cette bande de brigands, pourtant c'était eux qui avaient les moyens de se nourrir. Et ces hommes qui leurs faisaient face avait l'air près à en découdre. Mais ils donnaient l'impression de mourir de faim... Il y avait de quoi faire un bon compromis... Ezraël croisa le regard de Laura. Comprenant son plans, il commença à parler.

"- Messieurs, plutôt que de nous adonner à un combat qui ne nous accorderait rien de bien, je vous propose un compromis. Les paysans ici présents vous laisseront un peu de nourriture, suffisamment pour que vous soyez rassasiés. En échange de quoi, vous leurs laisserez un petit quelque chose en guise de paiement, et les informerez sur la situation dans le monde, et les aiderez aux travaux des champs le jour prochains. Qu’en pensez-vous ?"

La plupart des belligérants semblaient tenté, et même plus que tenté, d'accepter ce compromis. Ils allaient d’ailleurs le faire, lorsque la voix de leur chef fusa.

"- Et si on refuse, espèce de chien ?!"
"- Pourquoi refuseriez-vous ? Ces paysans ont travaillé durement pour gagner leur pain. Plutôt que de leur prendre de force, ils le partageront avec vous si vous partagez leur peine avec eux." Répondit la jeune femme dont l'œil perçant ne le quittait plus.

On voyait bien, derrière leur chef, que la troupe commençait à se poser des questions. Ils avaient tous envie de manger, pourquoi leur chef n'acceptait-il pas la proposition. Doucement, un à un, ils commencèrent à reculer, laissant leur chef en tête avec cette voyageuse bien courageuse. Le meneur en question ne remarqua rien. Il n'avait en effet pas d'yeux derrière la tête, et se croyait toujours soutenu.

"- Dame, et si j'vous disais que j'pense qu'on pourrait prendre ça, disons, par la force ?"

Observant la situation, Ezraël laissa les hommes se mêler aux paysans, et s'avança doucement vers le chef, sa main droite fouillant dans son ample manteau. Laura eut un sourire discret, où des crocs légèrement plus pointus que la normal luire. Elle était maintenant apaisée. La situation allait en s'améliorant même si cela ne l'allait pas dans le sens de tout le monde. Elle murmura juste quelques mots avant de laisser Ezraël faire ce qu'il voulait :

"- Dans ce cas, vous serez le seul à ne pas pouvoir en profiter..."

Voyant l'éclat meurtrier dans le regard de Laura, Ezraël eu un signe de tête. Cet homme avait choisi sa voie, et les conséquences s'en annonçait désastreuse. Détestant toutefois combattre un homme non préparé, il sortit sa hache à deux main et lui dit, le forçant à se tourner vers lui :

"- Messire, c'est votre choix. Mais dans ce cas, vous aurez à nous combattre"

L'homme se retourna, dévoilant à nouveau ses dents sales qu'il cacha assez rapidement. Il n'avait plus de soutiens. Et face à cette situation une expression d'effroi s'empara de son visage. Il avisa cet homme armé qui se tenait devant lui, qui semblait avoir toute la force de sa jeunesse. Tandis que lui, avec son épée rouillée et ses mains sales il respirait toute la décadence qui goutait lentement de son corps. Mais ne perdant pas la face, il tenta tant bien que mal de retourner la situation :

"- V'Voyez, c'est bien c'que j'disais? On demande l'hospitalité, on nous tend le poing !"
"- Mon cher messieurs, vous avez pris vous même le bâton qui servira à vous battre. Mais personne ici ne cherche expressément votre mort. Malheureusement, vous avez déjà trop fait contre ce village. Vous avez donc le choix. La fuite ou la mort."

Et devant ce dilemme, le brigand n'eu pas une seconde de doute. Il s'enfui, maudissant ces voyageurs, hurlant insultes et imprécations. Les habitants s'étant chargé de conduire leurs nouveaux "invités" vers des endroits où ils pourraient se restaurer, un homme ventrue s'approcha d'eux.

"- Bonjour, je me présente. James Hearthfield, chef de cette petite communauté. Et je peux vous dire que vous nous avez épargné bien des ennuis. Aurais-je l'honneur de vous offrir le gîte et le couvert? Je tient une petite auberge, la nourriture y est bonne et nous avons quelques chambres"

Laura qui suivait Ezraël d'un pas gai, ne porta pas attention à l'homme. Elle se contenta de chantonner joyeusement un air particulier dans le dos de l'home ailé. Elle avait enlevé sa cape pour laisser paraitre ses oreilles et était tout sourire. Voyant que sa compagnonne ne semblait pas s’intéresser à l'homme ventripotent qui se tenait devant eux, Ezraël répondit :

"- Offre accepté, brave homme. Mais je tiens à payer mon dîner. Je peux vous offrir une petite représentation devant vos clients, je crois que cela payera au moins le prix d'un dîner. Et je vous demanderai deux chambres pour la nuit."

L'homme accepta, et les mena vers son auberge. Suivant toujours le jeune homme, la femme-chat fut encore plus souriante à l'entente des mots "chambres" et "dîner". Finalement ils étaient arrivés au bon moment et cela leur avait été positif, bien que la situation dans laquelle ils avaient été, fût sans doute une des plus désagréables. La soirée ce passa tranquillement. Le repas était bon, le vin lui aussi. Ezraël, armée de sa cithare, joua devant l'auditoire fasciné quelques balades, ainsi que des chansons plus classiques pour une taverne, et finit délicatement la soirée par une geste épique sur les époques anciennes. Et au moment de rentrer dans sa chambre, il se souvient qu'il avait une petite discussion à mener avec Laura. Faisant quelques pas, il toqua doucement à sa porte. Des bruits d'objets qui tombent se firent entendre de l'autre côté, suivit de pas rapides qui vinrent ouvrir la porte. Laura passa une tête à travers l'ouverture et fit avec une air innocent :

"- Ouiii ?"

On aurait pu entendre un petit ronronnement qui s'étouffa rapidement.

"- Bonjour ma Dame, j’espère ne pas vous déranger" fit Ezraël avec un sourire en coin. "Je me suis dit que vue que nous somme loin d'oreilles importunes, nous aurions peut-être l'occasion de discuter"
"- Non vous ne me déragez pas je ne m'étais pas encore assoupie." Répondit-elle en faisant signe à Ezraël d'entrer. "Si vous vouliez discuter je ne vois pas d'inconvénients."

Se demandant toujours ce qu'était ces bruits, Ezraël rentra dans la pièce et s'assit délicatement sur le lit.

"- Je voudrais déjà vous féliciter pour votre comportement face à ces "ennuis" tout à l'heure. Et je voulais ensuite vous demander quelques renseignements sur vous. Vous êtes en effet une femme comme on en croise peu"

Le lit était totalement défait. Comme si quelqu'un s'était mis en boule dedans en étant ressorti sans prendre la peine de le réarranger. Laura sourit à la première remarque d'Ezraël, contente de s'en être bien sorti.

"- Je vous remercie, mais j'ai bien cru e pas arriver à me contenir." Avoua-t-elle en se frottant la tête."Qu'est-ce que vous entendez par là ?" Demande-t-elle ensuite en prenant un air plus sérieux.
"- Dame, j'ai croisé beaucoup de gens dans ma vie, dont des anthro-chats, et j'avoue que vous ne leurs ressemblaient pas tellement. De plus, vous maniez une arme bien étrange, que je n'avais pour ainsi dire jamais vue avant. Et si je puis me permettre, vous savez plutôt bien la manier. Pour tout dire, je n'ai vus qu'une seule fois une personne vous ressemblant. Sur Nemia, sur le continent Ouest, a l'orée d'une grande forêt, ou retentissait souvent le cri du loup"

Elle ne put retenir un hoquet de surprise et ses oreilles de frémir. Elle prit une grande inspiration et s'assit à côté de lui, s'appuyant sur ses coudes, pensive. Elle réfléchit un instant avant de prendre enfin la parole.

"- Vous parlez sans doute de la forêt d'Ashlamdils." Confirma-t-elle. Elle laissa le silence se reposer avant de continuer. "Cela est bien vrai. Je ne suis pas une chatte anthropomorphique, tout comme vous n'êtes sans doute pas un ange tombé du ciel."

Elle tourna la tête vers lui, craignant, tout comme lors de leur rencontre, s'il allait s'énerver. Une ombre passa devant le visage d'Ezraël. Une lutte s'engagea dans son esprit, cherchant une solution à un problème que lui seul pouvait voir. Puis il dit, le visage penché :

"- Non, dame, je ne suis malheureusement pas un Ange. J'ai beaucoup trop de tort pour ça. Je suis une exception. Une moquerie de la nature. Un Hybride" Une larme coula sur sa joue et s'écrasa sur le parquet.
"Je sais que ce n'est pas concevable. Mais je le suis. Ce n'est pas un héritage facile à cacher, malheureusement pour moi. Mais je dois pourtant le porter, aussi difficile qu'il soit"

Se fut un pincement au cœur qu'eut la jeune femme. Elle se fit plus discrète sur sa place.

"- Excusez-moi, j'avais bien vu que c'était un sujet sensible hier à votre égard."

Elle ne sut quoi dire d'autre face à ça, elle aurait voulu être rassurante, mais sa logique lui disait qu'elle n'avait pas assez de lien avec lui pour être compatissante. Mais elle tenta tant bien que mal.

"- Si vous vous êtes une moquerie de la nature, moi je suis celle des dieux. On ne choisit pas sa façon de naître mais celle de vivre. Ne ressentez pas tant de mépris pour ce que vous êtes."

Ezraël eu un petit sourire, mi-attendrit mi-moqueur :

"- Ma chère, ma condition est responsable de ma malchance et de ma vie, je ne puis l'oblitérer d'un regard. Mais parlons plutôt de vous. Que signifiai donc cette phrase sibylline à propos des dieux ?" demanda-t-il, rendant sa position plus confortable par quelques mouvements des coudes.
"- Vous êtes un hybride, vous connaissez vos origines. Tandis que moi je suis née d'une mère elfe et d'un père humain."

Ezraël releva la tête. C'était impossible. Une elfe et un humain ne pouvait pas enfanter un femme comme cela. Il se rapprocha d'elle, sans un mot, curieux de la suite de son histoire.

"- Voyez-vous votre surprise ? C'est bien ce que je dis : une plaisanterie de la part des dieux."

Voyant qu'il était près à l'écouter longuement, Laura se tut. Parler d'elle n'était pas une bonne idée et elle aimait peu le faire.

"- Dame, je comprend que vous n'aimiez pas parler de vous. Je crois que vous avez remarqué que moi non plus. Cela nous fait donc un point commun" dit Ezraël dans un demi sourire. Sur ce, il se leva. "La journée sera longue, il est temps que j'aille me coucher. Je vous souhaite une nuit agréable, et espère ne pas vous avoir trop dérangé."
Se penchant délicatement, il lui embrassa le front du bout des lèvres, puis partit se coucher.
Elle grommela un peu à la remarque, mais quand elle vit qu'il s'en allait, elle pencha la tête sur le côté et dit un "bonne nuit" en frottant son front, curieuse. Elle s'étira ensuite de tout son long sur son lit avant de se blottir contre son oreiller.

Le matin se leva en douceur sur le petit village où logeait Ezraël et Laura. On entendit au loin dehors un coq d’une ferme qui se mit à chanter. Et dans une auberge, quelqu'un frappa à la porte.

"Ezraël. Debout, je ne vais pas tarder à y aller." Fit la jeune femme dans le couloir.

Ezraël, assis en tailleur sur son lit, entendit une voix briser sa méditation. Attrapant son sac et ses affaires, bouclant son manteau, il appela à la patience. Puis, sortant de sa chambre, il retrouva Laura qui semblait prête pour le long et périlleux voyage qui les attendait.

"Bonjour !" Fit-elle le sourire aux lèvres. "Excusez-moi si je vous presse pour partir, c'est que notre traversé sera longue et dangereuse. Prenez votre temps pour rassembler ce qu'il vous faut pour le voyage."

"Ne vous inquiétez pas, Dame, mes possessions ne sont pas nombreuses, et je les ai toujours sur moi. Les provisions sont empaquetés, les adieu sont faits, le voyage peut commencer"

Laura semblait être contente. Elle avança dans le couloir en direction de la sortie pour se diriger vers le bar de l'auberge. Elle tint deux gourdes à l'aubergiste qu'elle demanda à remplir d'eau avec une toute petite pointe de sucre. Ce que l'aubergiste fit et elle paya avec un peu de monnaie qu'elle avait préparé dans sa poche.
Ezraël, ne tenant pas à faire trop mauvaise impression, mais ne tenant pas non plus à rester trop longtemps en nombreuse compagnie, se dirigea vers la sortie, profitant du vent frais du matin, regardant les nuages se former sur les sommets des montagnes qu'ils auraient bientôt à atteindre
Laura vint finalement le rejoindre, attachant avec précaution ses deux gourdes. Elle avait remplis son sac de viande séchée et de feuille comestibles. C'était assez équilibré, elle était contente de sa préparation.

"Bon..." Fit-elle en se mettant à côté d'Ezraël. "Je suis parée à l'aventure !"

Sa hache en place, son paquetage garni et sa cithare accroché, le regard perdu dans les profondeurs du ciel bleu, Ezraël dit :

"L'aventure ne nous a nous aussi que trop attendus. Hâtons-nous"

Et sur ce, il se mit à avancer sur le sentier montagnard
Laura le suivit, trottinant doucement derrière lui. Elle savait qu'elle devait montrer le chemin, mais tant que ce sentier était présent elle n'avait pas besoin de se soucier de ça pour le moment. Le voyage, si elle le calculait bien, durerait soit deux jours soit très tard dans la nuit. Tout dépendait de la façon dont ils voulaient avancer, à leur rythme ou presser le pas.

"Si jamais d'aventure il vous prenait l'envie de vouloir discuter, je suis toute ouï et toute bavarde." Elle avait les mains derrière le cou et regardais le ciel. "Je vous donnerai plus de détails sur la ville où nous allons aussi."

Souriant de la gentillesse et de la naïveté touchante de sa compagnonne, Ezraël ralentit le pas. L'air était frais, le soleil printanier, et ils pouvaient se permettre de perdre un peu de temps en route.

"A côté d'une personne si intéressante que vous, je me bornerai pour l'instant à écouter. Parlez-moi donc de cette ville, et de ce que nous somme censé y trouver".
"Et bien comme je vous l'avais dit cette ville possède un temple à l'honneur des créateurs. Je viens d'un lieu où les personnes qui y vivent font partie des personnes les plus croyantes de Nemia. Elles m'ont envoyé là-bas pour y réaliser un quêtes particulière."

Elle fut touchée par l'attention d'Ezraël et le trouvait agréable. Les jours de marches devant eux passeront sans doute plus rapidement que les précédents
Voyant que cette jeune femme ne semblait pas rebutée par sa compagnie, et même mieux, semblait la trouver agréable, Ezraël se détendit. Pendant qu'il discutait avec Laura, il regardait son visage, essayant de deviner de quoi son passé était fait, et, plus simplement, profitant de sa compagnie.

"Vous m’intéressez de plus en plus. Puis-je avoir quelques informations supplémentaires sur cette mystérieuse tache, et, par corolaire, sur les gens qui vous ont chargé de la faire?"
"Avez-vous quelque chose contre les religions ?"
Préféra-t-elle demander avant pour s'assurer que le sujet ne soit pas trop houleux.

Son visage était plutôt serein et ne laissait paraître aucunes autres traces d'émotions. Elle vivait le moment présent, tout simplement.

"Je n'ai rien contre les religions, tant que les religions n'ont rien contre moi
Je sais juste des brides de vérités concernant l'ancien temps, et le fait que certaines religions en font fi. Mais je ne leur en tiens pas rancœur. Elles manquent juste de savoir. "
"Hum... Et bien, ces personnes, habitant de la forêt d'Ashlamdils m'ont demandé de porter un message au prêtre de ce temple. Je ne peux en dire d'avantage maintenant, vous le découvrirez en même temps que lui."

Passant soudain au silence elle regarda vers le haut du chemin. Au loin, très loin l'on pouvait constater qu'il passait à travers la brume que retenait la montagne. La faune s'y densifiait et le chemin s'amincissait.
Espérant que ce n'était pas le genre de "message" auquel il pensait, Ezraël fixa le chemin devant lui. On y arrivait. Le chemin allait finir par disparaître, les laissant sans guide sûr pour le reste de leur trajet. Légèrement tendu à cause de la brume en haut de cette montagne, il se demanda si Laura connaissait bien son chemin. Mais, jugeant cet acte impoli, il ne lui posa pas la question, préférant simplement la laisser passer devant et continuer à parler.

"Puis-je vous demander, ma chère, si vous avez déjà voyagé? En tant qu'errant, je suis curieux de ce que vous avez pu découvrir."

"... Je n'ai jamais fait que traverser la mer et le désert de Méhira dans une caravane du peuple qui y vit. Ce fut une expérience fabuleuse..."

Quittant son sourire elle observa cette fin de chemin, le détaillant le plus qu'il n'était possible. Ses oreilles s'abaissèrent, mais pas de trop. Elle savait où elle devait aller, mais elle ignorait encore tout de l'inconnu... Elle avança vers la droite, le sud. Chose curieuse, car si l'on cherchait contourner les montagnes pour atteindre l'autre côté l'on aurait eu tendance à prendre le nord à partir de Nama.

"C'est vrai ma Dame, que ce désert est particulièrement impressionnant. Je n'ai malheureusement jamais pus y pénétrer trop avant, car les elfes qui y vivent, ou du moins le groupe sur lequel je tombais, tentèrent de me vendre comme esclave. Mais je ne peux rien dire quand à la traversée de la mer, qui est toujours une expérience plus qu'émouvante"

Et pendant qu'ils parlaient, ils entrèrent dans le brouillard. Ezraël raffermit son attention, ne faisant que peu de cas du chemin étrange suivit par la jeune Femme. Elle devait savoir ce qu'elle faisait. Tous ces sens en éveil, il continua
Tandis qu'ils marchaient en prenant la direction qu'avait suivie Laura, celle-ci, dans la brume, tâtait à sa gauche dans le vide. On aurait dit qu'elle cherchait quelque chose de particulier. Ce qui ne tarda pas, car elle tomba sur une paroi rocheuse où gouttelait l'eau de la brume environnante. Rassurée, la femme-chat eut un sourire discret et se mit à avancer plus rapidement en gardant la main sur la paroi pour se diriger.
Voyant le drôle de manège de la femme-chat, Ezraël posa lui aussi la main sur cette étrange surface. Le brouillard s'était de plus en plus épaissi, et il avait du mal à garder ses pensées fixées sur la route à suivre, perdu en territoire étranger et potentiellement agressif. Essayant de se repérer à la voix de sa compagne, il appela: "Dame, la brume est de plus en plus épaisse. Êtes-vous sur de la direction?"

"Suivez la paroi n'ayez crainte. Très peu de personnes connaissent ce chemin secret. Il est même dit que seuls les messagers l'empruntes."

Elle ralentit pour qu'Ezraël puisse être près d'elle et la voir. Elle continua à avancer, sûre d'elle. On n'entendait aucun oiseau chanter mais parfois on entendait un hibou solitaire fondre sur une proie que lui seul avait pu apercevoir. La lumière devenant moindre, même les animaux nocturnes étaient de sortie.
Plus ou moins rassuré par ces paroles, Ezraël focalisa son esprit sur son chemin, essayant d'éviter de trébucher. Il se rapprocha de sa compagnonne, louant sa gentillesse. Entendant les bruits de la nuit tombante, compagnons familier de ces angoisses humaines, il se rassura. Ils étaient en tout cas toujours dans un endroit habité par, si ce n'est des hommes, des animaux. Ce demandant si ils pourraient sortir de la brume, Ezraël pensa au prochain campement, et à son prochain repas.
Le chemin au bout d'un certain temps commença à grimper. Il pris de l'altitude et la brume resta derrière les deux voyageurs. Curieusement, seul ce qui se trouvait au bord de la paroie montait. Et quand on observait plus haut on pouvait voir que la paroie se creusait pour faire un tunel ouvert sur l'extérieur, avec une rampe naturelle faite de roc et de mousses. Comme si cela avait été taillé par des êtres évolués
Le sentiment de malaise continua à monter en lui. Même en grand voyageur, il n'avait jamais vu de telles formations. Posant la main sur la boucle de son manteau, récitant une antique convocation pour se rassurer, il interpella sa guide.

"Dame, où me menez-vous donc? Il n'y a rien ici qui me semble taillé par la nature. Voulez-vous me faire visitez quelques ruines ou temple ancien ? Je ne vous voie pas inquiète, mais ce n'est malheureusement pas mon cas."

Laura ne faisait pas assez attention à Ezraël, elle ne s'en rendait pas compte. Elle continuait d'avancer au lieu de faire une pause pour le rassurer, mais cependant elle répondit tout de même à la question :

"Ce chemin a été creusé pour arriver directement à Elmao. La ville où je dois me rendre. Comme je vous l'ai dit, habituellement seuls les messagers passent par ces lieux. Au bout d'un certain temps, nous traverserons le cœur même de la montagne au lieu de la longer."

Sentant que le jeune femme relâchait son attention, Ezraël se mit à suspecter quelques magie à l'œuvre dans ces montagnes. Mais il se dit qu'il ne pouvait de toute façon rien y faire. Il continua donc à avancer, emboîtant les pas de sa guide, essayant de se détendre et de profiter de l'air frais des montagnes.
Tout comme l'avait dit Laura, ils finirent par arriver devant l'entrée d'un tunnel qui rentrait dans la montagne. L'entrée était sombre et un léger courant d'air s'en échappait, soufflant de manière lugubre à qui l'entendait dans ce sens. Aux oreilles de Laura, cela sonnait comme la promesse d'une ouverture de l'autre côté. Alors qu'elle s'approchait de ce passage des cliquelis se firent entendre.
Face à face avec l'entrée du tunnel, Ezraël se fit une remarque toute évidente, mais d'une simplicité telle qu'il aurait dû se la faire bien avant. Si la femme-chat était surement nyctalope, il n'en était rien de lui. Il devrait donc se fier aveuglément à son guide pour traverser ce passage. Il fût tiré de sa réflexion par un léger cliquetis dans l'air. Ce demandant s’il s'agissait là d'un quelconque signe de reconnaissance, il se tourna vers sa compagne.
Elle ne semblait d'ailleurs pas rassurée. Ce cliquelis l'ayant sorti de sa fixation elle avait abaissé les oreilles et regardait à droite et à gauche pour savoir d'où cela pouvait provenir. Elle se tourna elle aussi vers Ezraël qui lui posait la même question du regard. Inquiète, elle tourna en rond autour du tunnel pour essayer de voir une quelconque chose qu'aurait fait bouger le vent. Bien évidement elle ne trouva rien. Elle se rapprocha donc à nouveau vers son but, mais le cliquelis retentit à nouveau alors qu'elle faisait un pas en avant. Effrayée, elle fit un pas en arrière et se fut une douce clochette qui retentit.
Estimant que la solution la plus simple est souvent la meilleur, Ezraël si mit à regarder au sol, cherchant du regard quelque piège, quelque fil destiné à faire sonner une clochette et à prévenir quelque individu d'une intrusion.
Il n'y avait rien au sol. Au-dessus de l'entrée il y avait la statue d'un homme qui priait avec des parterres de fleur sauvage qui poussaient à ses pieds. Mais rien n'était caché derrière contrairement à ce que pensais Laura. Elle n'osait plus bouger.
Prenant sa hache et son courage à deux mains, Ezraël s'avança vers l'entrée. Voyant que la jeune femme semblait terrifiée, il passa devant elle, se bloquant à l'entrée de la caverne, et dit à voix haute:

"Qui que vous soyez, sachez que nous venons en paix. Pourriez-vous nous faire l'honneur de sortir de l'obscurité, que nous puissions vous apercevoir?"

Et il attendit.
Une voix douce et caverneuse retentit, mais à l'extérieur du tunnel :

"La clochette vous indique le chemin à prendre... Je n'ai nullement besoin de me montrer à vous pour que vous sachiez quel choix prendre..."

Laura leva une oreille sur deux. Elle qui était pourtant sûr que tout allait bien se passer cette fois-ci, elle s'approcha d'Ezraël et au moment où elle avança, les cliquelis retentirent encore une fois.
Fermant les yeux, se recueillant dans l'obscurité de son âme, Ezraël mit la main sur l'épaule de sa compagne d'aventure.

"Dame, je crois que nous devrions nous avancer."

Et, gardant toujours une main ferme mais douce sur son corps, il commença à s'aventurer dans les ténèbres, priant pour que le son de la clochette les guides jusqu'a bon port.
Laura qui ne voulait pas être en reste suivie Ezrael dans son entrée du tunnel, mais elle avait les oreilles aplatis et avait peur. Lorsqu'elle avait reculé du tunnel tout à l'heure, il y avait eu un son de clochette et non de cliquelis comme lorsque Ezraël c'était avancé. La voix retentit à nouveau.

"Vous êtes inattentifs."

Alors que les deux compagnons étaient entrés dans le tunnel, il y eut un "TCHAT" suivit d'un second. Un grille s'abaissa devant eux à l'intérieur même du tunnel et une derrière eux, les empêchant de rebrousser chemin.
Piégé, dans l'obscurité totale, sans le moindre échappatoire, Ezraël commençait à perdre légèrement son sang-froid. Très légèrement. Les yeux toujours fermé, il se guidait à l'oreille, utilisant le rebond du son contre les parois pour se diriger.

"Ma chère, je crois que mon inattention nous a mis dans une situation des plus malvenues." Retournant vers la sortie, il essaya de se concentrer suffisamment pour entendre un son de clochette.

Laura fit la moue. Elle resta à l'endroit où elle était, tandis que l'homme ailé s'en retournait à l'entrée là où la lumière était assez vive pour que l'on puisse y voir clair.
Un son de clochette retentit bien, mais cela était curieux car il était accompagné en même temps du cliquelis. Et ça s'approchait comme si quelqu'un, à chaque pas faisait tinter ces deux objets en même temps. D'ailleurs on ne tarda pas à voir apparaître un homme. Mais qui à contre-jour n'était pas reconnaissable.

"Et ne me dîtes pas que je ne vous avais pas prévenu. J'ai été très clair dans mes paroles."

Ezraël, entendant les deux sons simultanément, jugea préférable de retourner près de sa compagnonne. Jaugeant la personne qui leur faisait face, mais ne pouvant le détailler vraiment à cause du manque de lumière, il répondit.

"Je m'excuse, noble maître, de mes errements. J'ai commis une faute, et je m'excuse d'avoir troublé votre sérénité. Que puis-je donc faire pour racheter mes erreurs?"
"Maître ? HAHA ! Au moins vous êtes polis. Mais ne soyez pas aussi cérémonieux mon ami."

La personne continuait d'avancer, en même temps que le cliquelis et la clochette. Soudainement il sembla traverser la grille qui s'interposait entre la sortie et les deux jeunes gens. Il alluma aussi une torche et on put y voir plus clair. L'homme inconnu était encapuchonné. Les vêtements qu'il portait étaient richement décoré mais pas de trop quand même : ils étaient bleus profond et les parures qui s'y dessinaient semblaient être d'or. Une ceinture soyeuse dorée attachée à la taille. D'un coup il retira sa capuche, laissant découvrir un visage humain, mais dont les yeux turquoises et félins montraient qu'il n'en était pas un. Tout comme les cornes qui partaient de derrière ses oreilles, oreilles qui étaient grandes et larges. Il épia les deux personnes profondément en s'écriant :

"Ah ne croyez pas que votre prison ne soit qu'une illusion. Un de mes pouvoirs me permet seulement d'en faire fi !"

Et tandis qu'il parlait, on pouvait observer une langue pointue et des crocs acérés. Laura se plaqua dans le dos d'Ezraël, elle avait reconnu l'espèce de cet inconnu. Elle le murmura discrètement :

"C'est un dragon..."

Essayant tant bien que mal de garder sa contenance, Ezraël demanda: "Monsieur, nous ne sommes que de simples voyageurs, que mes errements ont malheureusement mis dans une situation précaire. Pouvez-vous préciser ce que vous voulez de nous ?"

"Vérifier vos papiers... Non ?" Fit-il avec un air à demi-sérieux à demi-moqueur.

Laura jeta un air ahuri à Ezraël et tenta tant bien que mal :

"Nous cherchons à atteindre Elmao par ce chemin. Il est bien plus rapide que celui qu'emprunte les voyageurs habituellement."
"Et je peux savoir comment vous avez connaissance de ce chemin-ci mademoiselle ?"

La voix douce et caverneuse du dragon devint un peu plus forte faisant résonner l'air. La femme-chat en resta coite.

"Si cela vous intéresse, je suis Ezraël Lumes, barde, poète et philosophe itinérant. Quand à ma compagne, je la laisse se présenter elle-même. C'est elle qui m'a conduit à ce passage, et je l'ai suivis en ces lieux, mais c'est moi qui nous ai fait avancer, d'une façon contraire à tout bon sens"
"Hum..." Le dragon planta un œil lumineux vers Laura qui s'exclama rapidement :
"Je suis Laura Plusuflet ! Et ce chemin m'a été donné par mon maître, prêtre dans la forêt d'Ashlamdils !"
Elle inclina la tête de façon cérémonieuse et le dragon pouffa :
"Pfah ! Depuis quand les religions s'adressent-elle les unes aux autres ?"

Voyant comment le dialogue se profilait, la conversation serait bientôt inabordable pour ce pauvre Ezraël, totalement inculte en matière de religion. Faisant tourner dans sa tête les divers possibilité pour un échappatoire, il essaya de gagner du temps, en détournant légèrement la conversation.

"Noble dragon, je ne sais que peu de choses sur la religion de ma compagnonne. Mais je suis totalement inculte en ce qui concerne la vôtre. Auriez-vous l'obligeance de développer un petit peu ce sujet?"

Garder sa concentration n'était pas facile, à cause principalement des ongles de Laura qui s'enfonçait dans son dos, mais il tint le choc, la sentant dans un état légèrement vacillant.

"Hahaha !" Fit le dragon avec un rire gras. "Je ne fais nullement parti de ces idioties ! Haha ! Mais si votre amie dit qu'elle va à Elmao en le nom de son maître, qui se nomme Radmih, si je ne m'abuse mademoiselle, c'est qu'il y a anguille sous roche !"

N'allant pas plus loin dans les détails et se confortant dans son rire, Laura expliqua à Ezraël.

"N'est pas plus religieuse que la ville d'Elmao..."

Elle devint encore plus crispée à la vue du dragon tordu de rire. Il avait du mal à se contenir, il en perdait même sa forme humaine, son visage se profilant vers sa nature reptile. Mais il reprit son calme au bout de quelques secondes.

"Bon. Et que veux le seigneur Radmih ? Je ne vous laisserai passer que si votre mission ne me semble pas trop hasardeuse."

Totalement perdue, Ezraël douta un moment des motivations de sa compagne. Un conflit de religion, une mission hasardeuse et secrète, un ordre qui ne pouvait être révélé ne serait-ce qu'à un compagnon partageant la quête. Il se demandait s’il avait eu raison de faire ce qu'il avait fait. Le combat contre les sbires de l'empereur n'était lui-même peut-être qu'une mise en scène. Il devait prendre une décision.
Ezraël se leva, se retourna doucement, et s'avança vers Laura, la tristesse peinte sur son visage. Lorsqu'il fut devant elle, il s’arrêta.
Puis, d’un geste brusque, il mit la main sur son épaule. Une main chaude, douce, forte. Approchant ses lèvres de son visage, il lui murmura des paroles de réconfort et d'apaisement. Puis, sa main toujours posé sur son épaule, il se mit derrière elle, tout son soutien acquis à sa cause.
Le cœur de Laura avait failli la faire vaciller un moment. Elle eut la respiration accélérer pendant quelques secondes. Elle passa sa main dans les cheveux, tentant de regagner confiance en elle. Elle se redressa face au reptile qui l'effrayait quelque peu.

"Une simple requête auprès du prêtre du temple d'Elmao. Le seigneur Radmih voudrait que j'aille quérir quelques parchemins qui font partie de la grande bibliothèque du temple. Et il tenait aussi à ce que je vois de mes yeux vivant ces lieux sacré qu'il m'a dit magnifique."

Un petit sourire passa sur son visage à ces paroles, évoqué ce nom semblait rappeler on ne sait quel souvenir à la jeune femme. Le dragon releva la tête avec un air qui restait méfiant puis poussa un "Pfeuh !" avant de s'en retourner à l'entrée du tunnel, laissant... FLOTTER la torche derrière lui. Il disparut dans la lumière trop vive pour permettre de le voir et un doux son de clochette retentit tandis que la grille derrière eux se souleva. Le passage était de nouveau rouvert.
En croyant à peine ces yeux, et désireux de fuir au plus vite cette rencontre si...bizarre, Ezraël s'avança prestement vers la sortie et le son de clochette. Vérifiant d'un coup d'œil que Laura venait dans la même direction, il la laissa passer devant, gardant toujours un pas hâtif, au cas où le dragon changerai d'avis.
Laura le suivit prestement.
Ezaël se sentait bien. La grotte était derrière eux, et cet étrange dragon aussi. Se passant rapidement la main dans les cheveux, il rattrapa sa guide, qui semblait avoir retrouvé le chemin.

"Dame, après cette étrange rencontre, je pense que vous pourriez me donner des indications un peu plus précises concernant le but de cette quête, ainsi que sur la partie qui vous envoie la réaliser."

Il lui demandait encore des précisions. Cela ne lui avait-il pas suffit lorsqu'elle avait répondu au dragon ce pourquoi elle était venue ? D'ailleurs elle ignorait tout d'Ezraël hormis le fait qu'il soit hybride. Elle n'osait pas lui demander au vu de comment il s'était énervé il y a quelque jours... Elle fit une grimace qui représentait ses pensées et elle fixa longuement Ezraël se demandant comment, elle, elle devait s'y prendre pour en savoir plus.

"Elle ne concerne ni plus ni moins ce que j'ai dit au dragon. Et concernant le parti du seigneur Radmih c'est un de plus fervent croyant au dieu loup de la forêt d'Ashlamdils."
"Et vous, que pouvez-vous me dire sur votre personne ? Vous qui êtes si curieux envers la mienne."
Voyant l'air désagréable que prenait Laura, Ezraël recula légèrement.
"Dame, je suis désolé si mes questions vous offensent, mais je vous avoue que je n'aime pas être emmené dans des aventures me dépassant, et où je ne connais rien à la situation présente. Répugnance qui s’est trouvé justifiée par cette rencontre impromptue.
Et quand à ma personne, je ne dis rien car il n'y a rien à en dire. Mais la nuit tombe, et il va falloir monter un campement. L'air est froid dans ces montagnes. Mais quand nous seront installé, si tel est votre souhait, je répondrai à toute les questions que je pourrai."
"Bien." Fit-elle avec une expression maussade. "Installons-nous un peu plus loin. Je crois que la faune y est plus dense se sera plus convenable pour nous installer au chaud."

S'il n'avait rien à dire, il n'avait rien à dire. Laura n'insisterai pas, elle n'aimait pas le faire.
"Le dragon devait être seulement le garde du tunnel. Rien de plus. Il était normal qu'il nous demande ce que nous faisions ici."

"Bah, oublions donc cette aventure maussade, et concentrons-nous sur notre futur. Je ne sais pas exactement quelle distance nous avons parcouru, mais cette "halte imprévue" nous a certainement retardé. Nous allons donc surement devoir passer une autre nuit dans ces montagnes."

Sur ces mots, il continua sa route, jusqu'à l'endroit indiqué par Laura. C'était un petit plateau herbeux, qui devait probablement servir de repos et de terrain à la faune qui persistait à survivre dans ces montagnes.
Sortant de son paquetage une toile de jute et de petits bâtons de bambou, qu'il entreprit d’emboîter les uns dans les autres, Ezraël commença à monter sa tente. Quand il eut fini, il posa son paquetage à l'intérieur et se couvrit un peu plus de son manteau, luttant tant bien que mal contre le froid qui montait de plus en plus.
Laura quand a elle, s'éloigna un peu plus loin dans la faune. Recherchant de quoi se faire un petit nid confortable. Elle trouva de large fougère qu'elle prit soin de couper. Elle revint avec un gros sous le bras qu'elle installa sur le sol sur une surface juste assez large pour qu'elle s'allonge dessus. Puis elle sorti une couverture de laine épaisse qu'elle installa dessus le temps qu'elle allume un petit feu avec le peu de bois qu'elle avait pu trouver. Elle s'enroula ensuite dans sa couverture et ne bougea plus.
Utilisant la végétation environnante, desséché par l'air rude des montagnes, et son briquet à amadou, Ezraël aménagea un petit feu, à courte distance de l'entrée de sa tente, mais également pas trop loin du nid de Laura, au cas où elle voudrait se réchauffer. Il resta ainsi, contemplant les flammes pendant un petit moment. Puis il commença à parler. Dans une langue ancienne, que même lui ne comprenait qu'à moitié. C'était un chant froid, dur et violent, même si il ne chantait pas fort. Un vent commença à se lever. Le feu sursauta légèrement.
Laura commençait à s'endormir lorsqu'il commença à chanter. Elle devint attentive, ses yeux reflétant la lumière du feu d'Ezraël. Elle se demanda où est-ce qu'il avait appris tous ces chants. Elle se rappela de la fois où il comptait la naissance des mondes. Peut-être que c'était une chose où elle pouvait se permettre d'être curieuse. Mais pour le moment elle profitait de ce chant. Bien que beau, les sentiments qu'il exprimait, créait en la femme-chat un drôle de ressenti. Elle n'arrivait pas à mettre un adjectif dessus.
Ezraël continua à chanter. Mais ses paroles se transformèrent. Le chant gagna en intensité ce qu'il perdit en froideur. Il se fit plus calme, plus doux, plus amène. La joie s'invitant dans le monde des hommes. Le réconfort de l'ami longtemps perdu que l'on retrouve enfin. Et lorsque le chant se finit, la joie resta, bien que moins forte. Et Ezraël partit dormir.
Lorsque le chant se transforma, Laura en fut bercée et c'était endormi en plein milieu. Bien pelotonnée dans sa couette.

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Réveillé à l'aurore par le hurlement dans les cimes, Ezraël sortit de sa tente. Avisant de Laura toujours installé confortablement dans son lit, il s'éloigna un peu du campement, essayant de découvrir quelques racines ou fruits comestibles, afin de préparer un déjeuner sans ponctionner outre mesure sur leurs réserves de nourritures.
Tandis qu'elle dormait, quelque chose vint lui chatouiller l'oreille. Elle la remua pour chasser ce qui la génait mais ça insista. Il y eut des bruits de sabots dans son dos. Elle resta là à dormir...
... Des bruits de sabots ?! Soudain, elle se releva en regardant derrière elle. Le chevreuil qui lui frottait l'oreille à ce moment-là prit peur, de même que toute sa harde composé de deux ou trois autres chevreuils et biches. Ils se mirent à galoper pour s'en retourner se cacher dans la forêt plus loin. Laura ne put s'empêcher de pousser un court bruit de surprise.
Entendant du bruit au niveau du campement suivi d'un bruit court, Ezraël s'élança dans la direction de sa tente, ces fruits toujours en main. En voyant la biche qui s'enfuyait en toute hâte et Laura, passablement surprise, l'air légèrement ahuris, il ne put s'empêcher d'éclater de rire.

"Très drôle... Je vous en donnerai moi des réveils avec des chevreuils... !" Boudeuse elle s'enroula dans sa couette ne disant plus rien. Elle reprit son calme.
"Je ne cherchais pas à vous vexer, ma Dame" reprit Ezraël, toujours souriant. "Mais à défaut d'avoir attrapé cette biche, j'ai quelques fruit pour votre petit déjeuner, si cela vous intéresse."
Elle sortit la tête, intéressée, hésita puis finit par se lever rejoignant Ezraël pour le petit déjeuner.
"J'ai des feuilles séchées qui s'accompagneront bien avec ces fruits." Proposa-t-elle en mettant sa sacoche sur ses genoux.
"Je ne savais pas que vous étiez cuisinière, en plus d'aventurière" répondit Ezraël, décidément de bonne humeur ce matin. "Tout ce qui pourrait améliorer ce modeste pique-nique est bon à prendre."

Elle leva la tête, encore plus ahurie, n'étant pas du matin. Mais elle se reconcentra sur le petit déjeuner. Elle ouvrit son sac, fouilla un peu avant de pousser un "ah ! Ce sont celles-ci." Elle sortit trois grande feuilles larges comme la paume.

"Cela ajoutera un gout acidulé sucré."

Ravivant les restes du feu, Ezraël entreprit de faire rôtir les fruits, pendant que sa compagne émergeait de son sommeil interrompu. Rajoutant par-dessus cette grande feuille, cela leur donnait un goût exquis, comme Ezraël n'en avait pas mangé depuis des jours. Attendant que sa compagne finisse, il se mit au devoir de plier sa tente.
Avalant rapidement ses fruits, elle imita Ezraël en rangeant sa couverture. Puis elle se dit que cela faisait longtemps qu'elle ne c'était pas entraînée.

"Cela vous gêne-t-il si nous restons encore ici quelques moments ?
"Non, bien sûr. Mais qu'allons-nous donc faire en cet endroit si austère, pendant qu'une quête attend d'être résolu ?"
"Je dois m'entrainer un peu. Il ne vaut mieux pas rouiller en chemin. cela vous dit-il de vous joindre à moi ?"
"Pourquoi pas. Cela me changera un peu de ma routine quotidienne. Mais je vous préviens, je ne suis pas très fort dans ce genre d’exercice." Dit-il en se débarrassant de son manteau. "Un petit pugilat vous tenterait-il pour commencer?"

Laura qui s'attendait plutôt à s'entraîner en étant armée se dit que ça pouvait être une bonne idée. Elle s'échauffa un peu et se mit en position de combat, retirant son épée de sa hanche.

"En avant m'sieur ! Ne soyez pas trop dur, vous êtres avantager."

Même si la jeune femme prétendait le contraire, Ezraël n'était pas foncièrement avantagé. Il était un barde et un voyageur, pas un combattant. Il se mit tout de même en garde. La vie sur les routes vous apprend beaucoup de chose, et pas forcément des meilleurs. S'approchant rapidement de sa cible, il entama la rencontre avec une feinte d'uppercut du gauche vers son estomac, suivi de près d'un direct du droit visant son arcade sourcilière.
En se pliant en deux pour éviter le premier coup, cela permis à Laura d'échapper de peu au deuxième. Elle fit un bond agile en diagonale sur sa droite pour tenter de donner un coup de jambe sur l'arrière des genoux d'Ezraël pour le faire tomber au sol.
Surprit par l'agilité de la jeune femme, Ezraël fit un saut vers l'avant, se réceptionnant avec une roulade. Se relevant, crachant un peu de terre, il s'avança vers elle.

"J'ai connu une troupe d'acrobate, un jour, savez-vous? Ils m'ont enseigné deux ou trois choses." dit-il, avant de sauter vers elle, les deux pieds en avant, et visant ses épaules.

Ouch ! Elle se prit de plein fouet ce coup-ci. Mais une fois au sol, elle capta l'énergie d'Ezraël sans l'affaiblir pour qu'il roule plus loin et qu'elle ne soit pas bloqué en-dessous de lui. Elle eut un peu de mal, ayant plus d'agilité que de force.

"Aah ! Effectivement, une sacrée technique. Mais c'est toujours là où on l'attend le moins qu'on reçoit un coup de son adversaire."

Elle fonça à nouveau vers lui alors qu'il se relevait, glissa sur l'herbe grasse pour passer entre ses jambes puis enroulant sa queue autour de l'une d'elle avant de tirer un coup sec. Sa queue, blanche d'ordinaire était aujourd'hui teintée de légères rayure marron.
Surpris par l'attaque, Ezraël tomba au sol, son nez dérangeant quelques fourmis qui passait par là.
Amusé par ce jeu, il en oublia légèrement les bonnes manières.

"Dame, si vous utilisez vos atouts, je vais utiliser les miens.".

Puis il attrapa la queue de Laura, toujours enroulée autour de sa jambe. Et il fit une chose à laquelle la jeune femme ne devait surement pas s'attendre. Il s'envola. Bien que le poids transporté fut plus important que d'habitude, la jeune femme était légère, et ses ailes puissantes, il réussit donc sans trop de mal à la faire quitter terre.
Cependant la réaction fut immédiate en-dessous :

" AÏE ! "

Se retenant de rire aux éclats, mais ne voulant pas blesser sa camarade, Ezraël se baissa, l'attrapant par l'épaule, pour la remettre dans une position plus confortable et ou tout son poids ne reposerait pas uniquement sur sa queue. Restant en vol quelques instants pour la faire profiter du spectacles des montagnes vu des hauteurs, il finit par redescendre doucement.

"Dame, je crois que j'ai gagné"
Grommelant, mais bonne joueuse, Laura admit sa défaite.
"Bon certes, nous avons tout les deux utilisés nos atouts... Je vous avais dis que vous étiez avantagé."

Bien que bougonne un énorme sourire s'afficha elle avait même envie de rigoler.
Ne pouvant résister à l'atmosphère ambiante, Ezraël éclata de rire. Un bon jeu est toujours un remède efficace contre la peur de l'inconnu et contre les terreurs passées, présentes et à venir. Espérant que Laura ne lui en tiendrait pas rigueur, il continua ainsi pendant de longues secondes.

Et contrairement à la crainte d'Ezaraël Laura participa à pleins poumons à ce fou rire. Elle s'en assit sur le sol tellement elle en était pliée en deux. Elle se frotta les yeux pour enlever les petites larmes qui y perlaient. Elle souffla un bon coup, tentant de s'arrêter mais elle continua de pouffer pendant un bon moment. Ravi de voir Laura se détendre, Ezraël s'assit à côté d'elle, toujours mort de rire. Et ils continuèrent ainsi pendant un petit moment, jusqu’à ce que les derniers éclats soient sortis. Se relevant, toujours souriant, Il tendit la main à sa compagne.

"- Dame, je crois qu'il est temps que nous nous remettions en route."
"- Oui, bien que je crains que nous ayons pris un peu de retard..."

Elle prit la main d'Ezraël et une fois levée elle s'epousta un peu de l'herbe qu'elle s'était mise partout en combattant. Elle regarda le ciel au-dessus d'eux et s'en retourna vers la destination qu'ils avaient pris la veille. Son paquetage sur l'épaule, Ezraël reprit la route, un pas derrière Laura, essayant de maintenir un rythme suffisant pour rattraper le retard qu'il avait prit. L'air était pur, le soleil brillait, la joie semblait être au rendez-vous cette journée. Avançant à travers le paysage rocailleux, il demanda :

"- Sais-tu à quelle distance nous sommes de la ville, ou même de la sortie de ces montagnes ?"

Les oreilles de Laura frétillèrent, n'avait-elle pas entendu un tutoiement ? Elle pinça ses lèvres pour cacher un sourire. Elle se contenta d'avancer gaiement.

"- Il nous reste assez long à marcher. En fin d'après midi nous pourrons l'apercevoir normalement."
"- J'espère que nous y serons bien acceuillis. Pas pour vous, mais certaines religions ont quelques "problèmes" pas rapport à moi. Disons que pour eux, le principale problème est que j'existe, voyez-vous."

Ah ? Finalement il s'en était retourné au vouvoiement.

"- Ah oui. Je vois où se situe le problème. Mais ne vous en faites pas, vos ailes sont cachées non ? Ils ne devraient pas y faire attention... Surtout que vous ne risquez pas d'être le seul à attirer l'attention."
"- L'homme que tu dois contacter a du être prévenu de ton arrivée. Mais je pense que la mienne sera, disons, plus impromptue. J’espère juste qu'il n'y aura pas de mauvaises réactions. Bah, nous verrons cela plus tard."

Laura secoua rapidement la tête. Il zigzaguait dans sa façon de parler cela était curieux et la mettait mal à l'aise.

"- Non, le prêtre n'est pas aux courrant puisque je suis la messagère. Autrement j'aurais été inutile."

Elle se tut. Elle observa le chemin sur lequel ils marchaient, il devenait de moins en moins rocailleux et on pouvait comprendre que l'on commençait à quitter la montagne. Le chemin descendant, la montagne commençait à laisser la place à d'autres paysages. Et le chemin se mit rapidement à serpenter entre de hautes broussailles, synonymes de l’imminence d'une forêt. Plus à l'aise dans ce genre de décor, Ezraël se mit à guetter les bruits familiers de la forêt. Et l'un d'entre eux le fit sursauter. Attrapant Laura par le bras, il se jeta dans un buisson, en murmurant le plus fort possible :

"- Cache-toi !"

Tirée d'un coup sec et ne comprenant pas ce qu'il se passait, Laura tomba dans le buisson avec lui. Elle remua un peu, surprise et énervée :

"- Qu'est-ce qu'il y a ?"
"- Des gens. Un groupe." Dit Ezraël, en alerte, avant de se reprendre. "Ils sont quatre ou cinq, plus loin sur le chemin. Je ne sais pas si ce sont d'honnêtes villageois, et je n'ai pas envie de risquer ma vie pour la savoir."

Les yeux écarquillés, elle fixa Ezraël pendant quelques secondes. Elle voulait bien croire qu'il ne voulait pas mettre sa vie en danger, mais là ils ignoraient totalement qui approchait. Et si cela n'avait été que des villageois ils auraient l'air bien ridicule en sortant de leur buisson et risquaient même de paraître eux-même pour des bandits.

"- Cela peut sembler bizarre, mais j'ai vécu suffisamment longtemps dans des endroits reculés pour apprendre à ne plus prendre de risques."

S'avançant au travers des buissons, essayant de se faire le plus discret possible, Ezraël se déplaça en direction du bruit. Soupirant, la jeune femme préféra attendre là où elle était, attendant l'avis de son compagnon en qui elle avait malgré tout confiance. Se déplaçant silencieusement à travers les fougères, Ezraël revint vers Laura.

"- Il y a un homme au milieu de la route, adossé à un arbre. Il fait semblant de faire une pause à mon avis. J'en ai vue un autre, armé d'un arc, dans un arbre de notre côté de la route. Heureusement, il ne surveille pas le bois en lui-même. Et j'ai cru en entendre un autre encore de l'autre côté."
"- Une embuscade à ton avis ? Dans ce cas par où devrions nous partir ? Au milieu de la forêt sans connaître notre chemin ?"
"- Soit nous pouvons tenter de passer en espérant qu'ils ne nous fassent pas de mal. Nous pouvons aussi essayer de nous éclipser discrètement à travers le bois. Mais j'avoue que je n'ai pas envie que des voyageurs moins prudents se fassent détrousser."

C'était vrai. Il ne fallait pas oublier les autres qui passeraient à cet endroit. Laura réfléchit et proposa :

"- Si je joue la femme en détresse pour vérifier où vont leurs alégeances, cela te suffit-il pour pouvoir les désarmer en cas de pépin ?"
"- D'accord, mais je vais tenter en premier lieu de m'occuper du personnage dans l'arbre."

Et sur ce, il partit en rampant. Attendant le signale d'Ezrael, Laura se tapit dans le buisson les oreilles en alertes. Tout ce qu'elle entendit fut un sifflement atténué, suivi d'un grognement. Et elle vit Ezraël revenir vers elle, une grimace sur son visage.

"- Je me suit fait repérer. Le pire c'est que je sais comment. Ils n'étaient pas trois, mais bien quatre. Et ils surveillaient effectivement la forêt. Ils ont un écureuil avec eux, un écureuil parlant." Pas encore remis de cette mauvaise surprise, Ezraël demanda : "Que fait-on?"

Laura espéra qu'il n'avait pas été suivi. Elle se mordit la lèvre et regarda la cime des arbres.

"- Soit je joue la comédie, soit on prend le risque de s'enfoncer dans la forêt."
"- C'est ton choix. Mais j'avoue ne pas aimer que tu te mettes en danger... J'ai peut-être une idée. Avec ton arbalète, tu pourrais essayer de toucher l'écureuil. Nous aurons alors un avantage."
"- Et si c'était un innocent ?" Accusa-t-elle du regard. "Je veux dire, on a aucune certitude de ce qu'ils font."
"- C'est ton choix. Je n'aime pas blesser les gens, mais je connais suffisamment l'humanité pour ne pas m'attendre au meilleur en toute circonstances."
"- Dans ce cas je préfère prendre la forêt et reprendre le chemin un peu plus loin. En grimpant aux arbres on aura moyen de se repérer je pense."
"- Je te suis"

Ezraël était triste à l'idée qu'il aurait pus attaquer un innocent et encore plus triste à celle qu'ils laissaient la probabilité qu'un honnête homme se fasse détrousser. Il suivit donc sa compagne, s'éloignant des lieux le plus vite possible. Préférant ignorer la mine maussade qu'affichait son compagnon Laura le suivit rapidement dans la profondeur de la forêt avant de reprendre une route parallèle au chemin. En voyant la route, Ezraël regarda le ciel. Les branches étaient suffisamment espacées. Après avoir vérifié qu'ils étaient bien seuls, il enleva son manteau. Et il s'envola. Essayant de se repérer, il aperçu la ville en question. Quand il redescendit, il dit à Laura :

"- J'ai notre objectif. Nous pourrons réussir à l'atteindre à la tombée de la nuit. Heureusement, ce chemin va dans la bonne direction." Et il remit son manteau.
"- Ne refais plus ça, si quelqu'un t'avais vu même de loin ça n'aurait rien donné de bon." Souffla-t-elle."Bien dans ce cas avançons nous rapidement là bas."
"- Dame, je préfère risquer que l'on me voit, plutôt que de nous perdre en forêt, sans aucune idée de la direction que nous devrions prendre."

Un air maussade sur le visage, il commença sa marche. Elle ne répondit rien ne voulant pas rompre la relation amicale qu'elle avait avec Ezraël. Elle se contenta de marcher. Essayant de s'absorber dans la contemplation de la nature, il sentit que Laura était aussi maussade que lui. Et il se dit qu'il deait faire quelque chose.

"- Ecoutez, je m'excuse pour ma conduite. J'étais juste inquiet de ce qui aurait pu arriver, et ma colère m'a conduit à des actions stupides. J'aimerais que tu n'en prennes pas ombrage."
"- Tu mélanges tes sujets." Répondit-elle.
"- Si cela vous gêne, je peux me cantonner à vous vouvoyer" Dit Ezraël, dépité que sa tentative de réconciliation ait abouti sur un si maigre résultat.
"- Raaah ! Mais ce n'est pas ce que je voulais dire !" Fit-elle en s'arrachant les cheveux. "Et puis vous n'étiez pas en colère, seulement inquiet. Mais comme on me l'a dit un jour, avant de protéger les autres protégeons nous nous d'abord, car si l'on se fait avoir, comment aider la personne à sauver ?"

Ezraël souri légèrement devant l'embarra de sa compagne. Il n'avait évidemment pas voulu qu'elle se torture ainsi, mais il ne pu empêcher le coin de ses lèvres de se relever.

"Ce n'est pas grave, oublions cela. Nous avons encore un long trajet devant nous, et une ambiance glaciale ne convient pas à la marche, ne crois-tu pas?" Sur ce, il reprit la marche d'un pas déjà plus vigoureux.

Oui elle était tout à fait d'accord. Elle hocha vivement la tête et décida de siffler un air pour se détendre. Elle enchaîna le pas derrière lui. Sa queue vit sa fourrure passé à une couleur proche de celle des panthères des neiges.
Regardant les couleurs jouer et changer sur la fourrure de sa compagne, l'entendant siffloter un air intéressant et connu, Ezraël ne pus se retenir plus longtemps. Il attrapa sa cithare et se mit à jouer tout en avançant, accompagnant Laura sur l'air qu'elle sifflait, enchaînant les arpèges, improvisant sur le thème mille fois rejoués.
Jouer en marchant n'est pas facile, mais avec un peu d'entrainement, ce n'est pas impossible. Et Ezraël avait beaucoup d'entrainement.
Laura voyant qu'il se joignait à elle lui adresse un sourire chaleureux afin de lui montrer que son humeur allait mieux. Elle aurait bien eut envie de danser, de sautiller sur cet air, mais ils devaient accélérer le rythme pour atteindre la ville avant la tombée de la nuit. Elle releva une nouvelle fois la tête vers la cime, se demandant s'ils devaient vérifier régulièrement leur position.
Ezraël continua de jouer. Conscient toutefois qu'ils étaient en plein voyage, il entreprit de jouer un air plus rapide, plus rythmé, qui donnait envie de bouger et de courir. Apercevant du coin de l'oeil le mouvement de sa compagne, il lui fit signe de la tête qu'ils pouvaient continuer, le chemin allant en droite ligne. Puis, pour coller au rythme de sa chanson, il accéléra le pas.
Laura en profita pour avancer en sautillant. Elle faillit se prendre plusieurs fois des racines et des branches. Mais tout se déroulait bien.

"Si vous voulez discuter en profitant de ce calme chemin..." Proposa-t-elle en mettant fin à son sifflotement.
"Dame, je n'ai aucun sujet de conversation qui puisse faire l'affaire par une journée telle que celle-ci. Mais si tu a quelque idée que ce soit, parle-en, cela égaillera considérablement notre route."
"Vous souvenez-vous de notre conversation à l'auberge ?"
"Sur nos ascendance respectives, voulez-vous dire ? Nous y avons si je me souviens bien parlé du fait que j'étais un jeu de la nature, et vous des dieux. Me tromperai-je?"
"Non, tu ne te trompes pas Ezraël, c'est bien ça. Mais nous avions été interrompu par Morphé qui frappait à la porte."
"Heureux de voir que ma mémoire ne me trompe pas" fit Ezraël, le visage lumineux. "Mais pourquoi mentionne tu cette conversation ? J'imagine qu'elle a un rapport avec le but de notre voyage."
"Et bien tu semblais être un peu plus curieux sur la quête vers laquelle nous avançons tous les deux et tu semblais souhaiter que nous nous connaissions un peu mieux."
"J'avoue être toujours curieux, que ce soit de toi ou de notre quête. Mais vu que ton air devient maussade chaque fois que j'aborde le sujet, je muselle mon envie de savoir pour préserver la paix entre nous. Mais si le sujet devient plus accessible, j'entends bien avoir d'autres informations" fit Ezraël sur un ton à moitié moqueur.
"Je dois bien avouer que mon humeur est parfois pire qu'une girouette... Mais je vous confirme que maintenant cela est plus accessible."

Evitant de lui signaler qu’elle aussi se mélangeait ses sujets, il dit d'un ton empreint de félicité :

"Content de l'apprendre. Mais si jamais j'aborde quelque sujets que ce soit qui puisse gêner ta sensibilité, signale-le moi. Je voudrai d'abord savoir quelle est la nature du parchemin et ce qu'il contient, et ensuite quelle est la raison qui puisse justifier le fait qu'un homme envoie une jeune femme pour un voyage long et dangereux, alors qu'il existe coursiers et messagers."
"Alors, traitons ça dans l'ordre :
Premièrement, je ne sais pas moi-même qu'elle est la nature de ce parchemin ni même ce qu'il contient. Avez-vous déjà vu un messager lire le courrier que l'on lui donne ?
Deuxièmement, et bien euh... Je dois t'avouer que... Je n'en ai pas la moindre idée non plus. Le seigneur Radmih avait un air si fier quand il m'a donné cette tache... Et il tenait tellement à ce que je découvre le monde..."
"J'espère juste que le savoir qu'il renferme n'est pas trop secret, car sinon il faudra que tu te débarrasse de moi !" rigola Ezraël. "Je suis certain que ton maitre peut être fier de toi. Peu de gens se risqueraient à un tel voyage. D'ailleurs, pourrait-tu me parler un peu plus de lui, si cela n'est pas trop indiscret?"
"Bien sûr !" Son visage sembla soudainement se mettre à rayonner. "Je ne pense pas qu'il ait pris le risque de cacher quelques secrets en me le confiant. Il a toujours pensé à mon bien avant tout et me mettre dans une situation pareil serait la dernière chose qu'il aurait voulu. Le seigneur Radmih est prêtre, comme vous le savez déjà. Prêtre des dieux loups de la forêt d'Ashlamdils. Il est celui qui m'a donné naissance et qui m'a éduqué avec mes parents. Hum... Que dire de plus sur lui... Il a projet d'arrivé à transmettre la paix à travers le monde. Bien qu'il ne sera qu'un tout petit point vers cette avancé. Mais selon lui, les dieux lui ont apporté la plus grande aide qu'il pouvait obtenir sur ce chemin et il pense pouvoir arriver à ce but bien plus vite qu'on ait pu le croire."
"Et quelle est cette aide?"

La jeune femme prit un air pensif.

"J'ai beau le lui avoir supplié toutes ces années, il n'a jamais donné de précisions... Je sais seulement qu'un doux sourire apparait sur son visage lorsque je lui demande."
"Si ta naissance est due au dieu comme tu me l'a laissé entendre, peut-être que tu es l'aide en question, ne crois-tu pas ? Si il est si croyant, cela est tout à fait possible." Fit Ezraël, d'un air mi-figue mi-raisin.
"Hein ? C'est ridicule. Je ne vois pas comment je pourrais être cette aide. Explique-moi comment je pourrais faire réapparaître la paix en ces terres en aussi peu de temps qu'il ne le pense ?"
Elle penchait la tête en regardant Ezraël, incrédule.
"Je ne sais pas, ce n'était qu'une hypothèse déconstruite. Mais vu comment tu traites les serviteurs de l'Empereur, je ne serai pas surpris que la paix soit accordé à travers toi."
"Bien au contraire... Je ne suis peut-être pas la meilleur des personne à qui il faut s'adresser..."
"Bien, je suis content d'avoir obtenu réponse à mes questions. Mais il serai honteux et peu honnête de ne pas te laisser poser les tiennes. "

Elle eut un sourire qui confirmait ce qu'il disait.

"Mais à ton image je n'aimerais te questionner sur des choses qui te dérange."
"Je prendrai sur moi. J'espère juste que tu ne m'en tiendras pas rigueur si je bute sur quelques mots, ou te déni le droit à une réponse à certains moments"
"Comment se fait-il que tu me suis sans savoir où je vais te mener ? Je veux dire, n'as-tu pas toi-même une quête à réaliser ?"
"Je suis un Errant. Cela signifie que je voyage dans les trois mondes, sans quête précise ou but avoué. Je vis l'instant présent, aide là où je peux aider, vis ce que je peux vivre. Et si je me laisse guider par toi, c'est d'abord que tu pourrai avoir besoin d'aide, et ensuite car je t'ai rencontré, et qu'il ne faut jamais refuser le cadeau d'une rencontre. Aussi parce que je te troue particulièrement sympathique, bien sûr."
"Ta compagnie ne m'est pas non plus désagréable !" Répondit-elle. "Mais n'est-ce pas fatiguant de vivre à cette manière ? Je veux dire, pour moi une vie sans but est une vie triste. Qu'as-tu donc visité jusqu’à aujourd'hui ? N’as-tu point quelque récit de tes voyages ?
"Je pourrais te faire un récit complet de mes voyages, mais il faudrait pour cela que nous nous arrêtions, et ce pour quelques mois. Et je ne suis pas d'accord avec toi. Mon but m'est donné par le moment, il varie et change souvent. J'ai vécu plus de chose dans mon existence que bien des vieillards. Ce n'est pas une vie facile, mais c'est une vie quand même."
"Hum, je vois... Lorsque tu croises certains chemins, il t'arrive de les suivre." Elle fixa le chemin devant elle et leva encore la tête. "N’y a-t-il vraiment rien que tu puisses me raconter qui prenne moins de temps ?"

Alors Ezraël commença à parler. Il lui parla de la neige sur les sommets des montages d'Arboraxa qui ne fondent jamais, et où vivent d'étranges créatures humanoïdes. Il lui parla des mers d'Eonian, si claires que le fond en est visibles, peuplées de sirènes et de nagas. Il lui parla des élémentaires dans leur citée recluse, vivant en autarcie, dans le respect du monde. Il lui parla de la cité des dragons et des griffons, où nul être non ailé n'a jamais mis les pieds. Et pendant qu'il parlait ainsi, des heures durant, il se souvint. Non cette vie n'était pas triste. Il ne pouvait en rêver de meilleure.
Hypnotisée par ces récits incroyable, Laura en oublia de revérifier leur chemin au-dessous du dense feuillage des arbres. Elle adorait ce genre de récit, Radmih lui en avait beaucoup conté quand elle était petite. La fourrure de sa queue changea à nouveau, reprenant sa douce couleur neige. Au-dessus d'eux le soleil avança grandement dans sa course.
Finissant son récit alors que le soleil commençait à se coucher, Ezraël fut pris par une étrange impression. Le sentier continuait toujours. Peut-être aient-ils pris trop de retard, mais il fallait vérifier.

"Pourrais-tu s'il te plait vérifier notre chemin? Tu es la plus agile d'entre nous, tu devrais pouvoir grimper à un arbre pour évaluer notre emplacement" demanda-t-il, un sourire innocent figé sur le visage

Sortant de sa rêverie profonde où elle imaginait les décors qu'Ezraël avaient visité, Laura acquiesça et se mit à grimper à un vieux chêne dont les branches solides la soutinrent facilement. Elle arriva finalement au sommet et jeta un œil à gauche. Puis à droite. Elle resta comme ça pendant quelques minutes avant de s'exclamer de là-haut :

"Je vois des toits au loin, mais cela semble être encore assez éloigné de la où nous sommes."

Pendant quelques secondes elle resta au-dessus de ce plafond naturel avant de finalement redescendre. Quand elle arriva sur la branche la plus solide de l'arbre, elle s'y laissa glisser comme sur un toboggan et s'y allongea confortablement en soufflant.

"Pfou... Je ne sais pas ce que j'ai mais un coup de pompe m'assomme."

Ne voyant pas sa compagne redescendre, Ezraël commença à s'inquiéter. N'arrivant pas à percer les secrets de la canopée de son regard pourtant perçant, il se mit en devoir de grimper à l'arbre pour vérifier que tout allait bien. L'escalade se passa bien, jusqu’à ce qu’un oiseau passablement idiot s'essaye à vérifier que la main d'Ezraël n'était pas creusable. Lâchant sous les coups de ce stupide volatile, se retenant à la branche passablement glissante, il lança un timide

'Euh, Laura..."
"Oui ! Je suis là !" Fit-elle de son perchoir.

Elle se pencha un peu pour voir ce qu'il se passait en-dessous, elle le vit qu'il grimpait maladroitement.

"Ah ! Ezraël !"

Sautant de sa branche, elle attrapa ses mains pour le soulever et lui donner un meilleur équilibre, mais décidément, la branche sur lequel il se trouvait n'était vraiment pas celle sur laquelle il était le plus facile de se tenir en équilibre, ses pieds glissèrent, elle eut un mouvement en arrière, tandis qu'elle tirait Ezraël en avant.
L'effort que fournissait Laura était bien intentionné, et avait toute les chances d'aboutir. Mais le destin s'acharne souvent sur les gens. Ils se retrouvèrent donc bêtement coincé, les mains jointes au-dessus de la branche, le reste du corps pendant dans le vide.

"Je ne sais pas pour toi, mais je pense que j'arriverai difficilement à dormir dans cette position."

Elle souffla, tentant de retenir un petit rire qui risquait de les faire tomber. Elle se demanda comment ils pouvaient sortir de cette pénible situation. Elle fit la grimace, trouvant une idée qui lui rappela la dernière-fois qu'elle avait tenté l'expérience de sentir tout son poids sur sa queue... Mais il fallait bien essayer... Mais peut-être qu'il y avait autre que celui-ci pour qu'ils s'en sortent.

"N’as-tu pas moyen d'utiliser tes ailes ?" Fit-elle en serrant au mieux qu'elle pouvait l'avant-bras de son compagnon.
"Il y a trop de branchage ici, je risquerai de me blesser. Et je ne pense pas non plus ta queue sera très utile." Il était embarrassé, car c'était lui qui les ait mis dans cette situation. Il devait trouver une solution.

Elle aurait au moins essayé de trouver une idée valable. Elle essaya de bouger, de se balancer pour voir si elle arrivait à avoir une meilleur prise sur la branche. Mais ce fut en vain et elle fatiguait rapidement leur maintien.

"Bon... Je vais te proposer ça... Je vais appuyer mes pieds contre le tronc pour entièrement te hisser en poussant dessus. Je serai au-dessus du vide, donc je te demanderai simplement de ne pas lâcher prise. Une fois que tu seras équilibré sur la branche, remonte-moi à mon tours."
"J'avais une autre idée, mais la tienne est plutôt bonne aussi. Par contre, je commence à fatiguer, donc dépêche-toi de la mettre en pratique, s'il te plait" répondit Ezraël, affichant un sourire charmant, malgré la souffrance dans ces poignets

Laura lui aurait bien demandé qu'elle était son idée à lui, mais vu que cela risquait de prendre du temps elle essaya de mettre à exécution la sienne. Utilisant sa souplesse félin pour prendre appuis sur ses pieds, elle tira de toutes ses forces Ezraël en dépliant ses jambes.
Grâce à la traction exercée par Laura, Ezraël réussit à se stabiliser sur la branche. Puis il entendit un craquement. Lançant sa compagne sur une branche proche de ses pieds, il eut juste le temps de prendre sa respiration et de commencer à hurler quand la branche se rompit sous son poids. Chutant à travers les branchages, il vit le sol se rapprocher à une vitesse pour le moins effrayante.

"AAH !!"

Laura sauta de la branche sur laquelle elle avait atterri. Elle avait peur... Ezraël... Sa partie animale se réveilla totalement, son ami risquait de perdre la vie. Elle sauta de branche en branche come un chat en chasse et lorsqu'elle arriva à la hauteur de l'homme ailé elle tendit sa main désespérément vers lui :
"EZRAËL !"

Dans sa chute effrénée, il it une lueur d'espoir sur son chemin. Mobilisant toute sa volonté, il réussit à s'accrocher à la main tendue par Laura. Freinant brutalement, il poussa un cri lorsque son épaule lui signifia qu'elle n'était pas d'accord avec ce genre de traitement. Mais il parvint finalement à remonter sur la branche ou Laura se tenait. Le regard plein d'admiration, il lui dit.

"Dame, vous m'avez sauvé la vie. Je suis votre obligé. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, demandez le moi."

L'adrénaline, redescendant d'un coup, Laura n'eut qu'une seule réponse, elle glissa à son tour de la branche, mais elle se retint les deux bras bien accrochés à celle-ci. Elle était essoufflée par tant d'émotion et n'arrivait pas à calmer les tremblements qui la secouaient.
Ezraël retint sa compagne, la hissant sur la branche, vérifiant qu'elle était bien assise à côté de lui. Il la prit dans ses bras jusqu'à ce que les tremblement s'arrêtent. Il était lui-même épuisé, toute l'énergie sortie de son corps, mais il réussit quand même à se maintenir en place. "En plus d'une dame cultivée, intelligente et forte, vous êtes aussi secourables. Vous voyez que j'ai eu une bonne raison de faire ce voyage avec vous." dit Ezraël, un sourire aux lèvres.
Ayant bien cru voir ses nerfs lâcher, Laura affala sa tête sur l'épaule d'Ezraël.

"Je te serai gré de ne plus jamais recommencé..." Murmura-t-elle entre ses touffes de cheveux qui lui tombaient sur tout le visage.
Écartant doucement les mèches de cheveux du visage de Laura, celui-ci répondit :
"Ne t'inquiète pas, je n'en ai pas l'intention. Mais il faudra quand même que je réussisse à te sauver la vie en compensation"

Soufflant un bon coup pour apaiser ses tremblements, elle s'écarta d'ezraël et frotta sa tête. Elle s'adossa au tronc de l'arbre et ferma les yeux, sembant être prềte à s'endormir sur cette branche.

"La seule compensation que je puisse recevoir c'est que la personne que je sauve soit encore en vie."

La voyant au bord du sommeil, Ezraël lui ferma doucement les yeux et la couvrit de son manteau. La veillant quelques temps afin d'être sûr qu'elle soit bien endormis, il se trouva un creux dans, l'arbre, ou il déposa ses possessions, puis s'endormit sur une branche basse, grelottant légèrement dans le froid de la nuit
Ne se rendant même pas compte qu'elle s'endormait lentement, Laura laissa le rideau de la nuit l'emporter dans les rêves.

Le matin se leva doucement et avec lui une fine brume, qui fit perler des l'eau sur les feuilles des arbres. Une goute trop lourde pour la feuille qui la soutenait tomba sur le nez de Laura, qui éternua. Elle se réveilla en se frottant le nez, leva la tête, la baissa et vit qu'elle était toujours en hauteur... Mince, il s'était passé quoi après qu'Ezraël et elle se soient sortie du pétrin ? Toujours à moitié endormie, Ezraël se retourna dans son demi-sommeil. Ce qui est tout à fait une mauvaise idée quand on dort sur une branche. Se rattrapant in extremis, parfaitement réveillé cette fois-ci, il vit que Laura aussi était déjà debout. Descendant de l'arbre, il entreprit de faire un feu, comptant sur les branches pour éviter l'humidité et le vent susceptibles de l'éteindre.Laura le rejoins en sautant de la où elle était. Elle avait la cape de l'homme ailé à la main. Elle s'approcha en la lui tendant :

"- Euh... Beh, merci." Fit-elle gênée."J'espère que vous n'avez pas attrapé froid cette nuit."
"- Ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude des climats un peu plus froid que celui-ci. Et tu en avais plus besoin que moi." Dit Ezraël en reprenant son manteau. "Par contre, je commence à avoir faim. Les émotions de la nuit dernière m'ont ouvert l'appétit."

Joignant le geste à la parole, il sortit une partie des provisions qu'ils s'étaient constitués lors de leur séjour au hameaux.

"- Je peux aller chasser si tu veux. Ou trouver des fruits. Dans la forêt il est probablement facile d'en trouver."

Elle participa en sortant déjà ses morceaux de viandes séchées et ses feuilles aromatiques.

"- Non, ça ira. Mais merci quand même." répondit gentiment Ezraël, tout en commençant à manger ses provisions. "J'avoue être assez pressé de repartir et d'atteindre la ville rapidement."
"- Oui tu as raison. D'ailleurs tu aurais du me réveiller lorsque je me suis endormie hier... Je ne me rappelle même plus comment je me suis endormie.."
"- Tu venais de me sauver la vie, terrassée par l'émotion et la chute d'adrénaline, tu t'es écroulée sur l'arbre. Pensant que tu pourrais avoir froid, je t'ai couvert de mon manteau, puis suis allé dormir."
"- Ah... Merci."

Décidément ses émotions la controlaient plus qu'elle ne controlait ses émotions. Elle dévora son petit déjeuner, s'étirra et respira un plein bol d'air.

"- Prêt à repartir ?"

Voyant l'air confus de sa compagnonne d'aventure, Ezraël ne jugea pas nécessaire de la tourmenter autre mesure par des discussions sans fins. Il se leva, ramassa ses affaires et conclu :

"- Je suis Prêt."
"- Alors allons-y !"

Elle se lança en première. Avant de repartir sur le chemin de la ville elle vérifia leur sens. Puis partit au bon train. Ils arpentèrent donc les bois dans le bruissement constant de la forêt, avançant, jusqu’à finalement atteindre l'orée des bois. Laura était attentive, quand elle vit qu'ils allaient sortir de la forêt elle avança avec précaution voir ce qui se trouvait devant eux. Eblouie par la lumière du soleil, elle apperçu en face d'eux la grande ville, celle qui mettait fin à leur voyage. Ou presque. Ce qui était impressionnant c'était qu'elle ce confondait avec la nature, les maisons, les jardins et tout le reste étant fabriqué en harmonie avec la nature. Il y avait un fleuve qui traversait la ville. Cascadette et moulins se trouvaient partout. Non moins époustouflé que Laura, Ezraël marqua une pause. Un endroit en telle communion avec la nature était une place rare, comme on en rencontre peu. S'habituant à la lumière, il se dit que cet endroit serai parfait pour passer ses vieux jours. Remis de son émotion initiale, il se tourna vers Laura :

"- Nous sommes enfin arrivé. Sais-tu où est situé l'endroit que tu recherches ?"
"- Euh... On m'a dit que le temple serait facilement reconnaissable parmi tout ce décor."

Cherchant des yeux ce qui pourrait être un temple, Ezraël promena son regard parmi les bâtiments. Puis il le vit. Un immense arbre centenaire, situé en plein milieu de la place centrale. Il était creusé, les reliefs d'une porte se dessinant sur ses flancs majestueux. Rajustant son manteau pour cacher ses appendices, il se dirigea résolument vers le temple, le souffle coupé. Surprise de le voir avancer vers leur destination finale, Laura se dépêcha de le suivre. Elle aurait voulu marcher lentement pour pouvoir décrire tout ce qui se trouvaient devant leurs yeux, après tout, sa quête n'était pas dans l'urgence du temps. S'adaptant au rythme lent de sa compagne, il la laissa prendre la tête de la marche, en profitant pour observer la nature abondante dans ce lieux. Il eu un frémissement. Quelque chose n'allait pas. Mais il fit taire son impression, dévorant du regard la forêt apprivoisée.

"- C'est vraiment un lieu magnifique... Il me rappelle en certain point Mrydis." Murmura Laura en souriant. "Bon et bien... En route vers le temple."

Fouillant les replis de ses vêtements elle le sortit enfin : le parchemin scellé, enfermé dans une écore douce et lisse. Laissant Laura frapper à la porte du temple, Ezraël se plaça sur le côté. L'étrange impression revint soudain, mais il la chassa. Décidant de se tenir sur ces gardes, il observa la porte s'ouvrir. Dès que Laura frappa à la porte, celle-ci s'ouvrit. De jeunes femmes habillées de façon religieuse les accueuillant chaleureusement.

"- Bienvenu dans le temple des dieux... Laissez l'eau bénite effleurer vos pieds tandis que vous avancez en ces lieux sacrés."

Laura baissa la tête : Il y avait deux marches qui descendaient dans de l'eau ! Le sol était une eau limpide qui coulait doucement au-dessus d'un magnifique dallage turquoise et décoré. Retirant ses chaussaure et remontant son pantalon, elle entra dans le temple comme une enfant. Cela l'émerveillait beaucoup.

"- Excusez-moi, je cherche le grand prêtre de ces lieux. J'ai un message à lui remettre en mains propres s'il vous plait." Fit-elle à l'attention des jeunes femmes. L'une d'elles pointa son doigt vers le haut.
"- Il se trouve là-haut en train de prier. Prenez garde les marches glissent, mais vous avez la rampe pour vous maintenir et la bienveillance des dieux pour avancer."

Les religieuse s'éparpillèrent parmi les autres visiteurs du temple. Laura regarda dans la direction qu'on lui avait indiqué et ne put s'empêcher de retenir une exclamation. Un escalier en colimaçon montait à des étages supérieurs et de l'eau coulait en cascade sur ces escaliers. C'était merveilleusement beau. Mal à l'aise dans une ambiance si religieuse, mais pourtant ébahi par l'inventivité et la beauté des lieux, Ezraël suivit délicatement Laura, faisant attention à ce que ses ailes n'heurtent aucun objets, le temple n'ayant manifestement pas été conçus pour les êtres non-humains. Montant l'escalier derrière Laura, il faillit glisser dans l'eau, mais se retint finalement à la barre.

Lorsqu'ils arrivèrent en haut, il virent un homme devant un grand autel dont les vêtements ne pouvaient pas trompé sur son grade : il s'agissait du prêtre. Mais il n'était pas seul. Il était accompagné par une lamia dont les écailles saphir brillaient au travers de ses vêtements fins et un elfe vêtu comme un soldat. Ils semblaient tout trois discuter. Le prêtre lisait un parchemin : il possèdait un sceau de cire qui fit réfléchir Laura. L'elfe, les entendant arriver, il se dirigea vers eux.

"- Attendez ici s'il vous plaît, le prêtre est en grande discution."

Bien que son ton fut poli, il n'en était rien de son air renfrogné qui montrait qu'il ne voulait vraiment pas à ce qu'ils s'approchent d'avantage. Essayant de garder une stature droite, Ezraël attendit dans l'escalier la fin de la conversation. Essayant de discerner des signes distinctifs sur les vêtements de l'elfe et de la Lamia et tentant malgré la distance de saisir des brides de conversation. Laura fit de même. Mais elle avait du mal à comprendre pourquoi l'elfe montrait une telle insistance. Il suffisait de le demander, mais là, cela lui mit une puce à l'oreille. Mais elle ne préfèra rien dire et ne rien montrer à Ezraël. Car elle devait avant tout terminer sa mission. L'elfe resta en face d'eux, comme pour les surveiller. Lorsque l'homme ailé tendit l'oreille, il entendit les mots suivants :

"- ... Dépéchez-vous... Objets... Religion... Marché..."

L'elfe, qui avait l'oreille fini, comprennait que sa compagne lamia parlait assez fort pour que Laura et Ezraël l'entendent. Il s'en retourna vers elle et lui demanda de parler plus bas ou plus loin, ce au quoi elle répondit pas un sifflement et un claquement de langue. Mais elle s'éloigna un peu plus tandis que l'elfe revenait sur ses pas. Comprenant que l'Elfe, en plus de se montrer insistant et à la limite de la rudesse, ne pensait même pas à s'excuser ou à expliquer la raison de ses actes, Ezraël demanda :

"- Monsieur, je vous pris de m'excuser, mes ma compagne ici présente a un message à remettre au prêtre, et il serai impolis que vous nous barriez la route sans même une explication."
"- Le message que nous délivrons ne regarde que le prêtre." Dit-il sur un ton sec, croisant les bras.

La lamia vit qu'il s'impatientait elle accelera les paroles. Le prêtre qui avait fini de lire releva la tête vers elle, l'écoutant attentivement, la mine neutre. Laura ne bougeait pas. Son message aussi ne concernait que le prêtre, elle pouvait comprendre, et elle voulait éviter à tout prix les problèmes. S'attardant un peu plus sur les habits de l'Elfe, le regard d'Ezraël fut accroché par un détail auquel il n'avait jusque la pas prêté attention. Le sceau. Ils allaient avoir des problèmes. Reculant de quelques pas, pour donner à l'elfe l'impression d'une obéissance relative, il murmura à Laura :

"- Les Ennuis s'annoncent. Votre Maître est en danger. Le sceau est celui de l'empereur."

Elle eut un sursaut sonnore, à cause de l'eau qu'il y avait à ses pieds. Elle tenta de se rattraper maladroitement en faisant semblant d'avoir envie d'éternuer. L'elfe s'inquiéta et finit par craquer, il alla chercher la naga, la tira par le bras pour qu'ils descendent les escaliers. Elle siffla bruyament en reprenant le dessus et le bousculant devant elle. Le prêtre les regarda partir et leur adressa tout en ce dirigeant vers les deux nouveaux venus :

"- Vous savez que ma porte vous a toujours été ouverte..." Il y avait un ton mystérieux dans sa voix. Puis il afficha un sourire aux jeunes gens. "Soyez les bienvenus mes enfants."

Ezraël préféra se taire devant un si haut personnage, réservant sa parole pour plus tard. Il était toujours inquiet à propos des émissaires de l'empereur, mais le temps n'était pas à la confrontation. Il tenterai plus tard de découvrir si un emplacement de relique était en danger. S'installant à courte distance et après une petite révérence, il laissa à Laura le soin de s'exprimer.

"- Bonjour mon père." Fit Laura en inclinant le visage cérémonieusement. "Voici un message de la part du prêtre Radmih de l'autre côté du monde de Nemia. Prêtre des dieux loups de la forêt d'Ashlamdils."

Elle tendit le message au prêtre qui s'en saisit sans le regarde pour autant. Il dévisagea la jeune femme découvrant sa particularité.

"- Vous n'êtes ni anthro ni humain n'est-ce pas ?"

Laura se tut et le laissa lire. Réenroulant son premier parchemin et le mettant dans sa poche, il lut attentivement. À un moment donné un petit rire, moqueur mais pas mauvais, passa l'enclos de ses dents. Le prêtre était chauve et bien rasé si ce n'est un très fin encadrement de la bouche par une mince barbe blanche. Lorsqu'il eut fini, il était songeur. Il redévisagea Laura puis regarda Ezraël avec un air interrogateur sur le visage puis dit finalement.

"- Bien, accompagnez-moi, je dois prendre mon thé, je vais rédiger un message pour votre maître."

Suivant le prêtre, se questionnant encore au sujet du contenu des deux parchemins, ils le suivirent jusqu'à ce qui semblait être ses appartements, où il se fient verser une tasse de thé verts, fort et goûteux.

"- Votre voyage n'a-t-il pas été trop difficile mon enfant ?" Demanda le prêtre. "Votre maître m'a informé que vous étiez partie seule à travers ce périlleux voyage." À ces mots il regarda Ezraël fixement, semblant vouloir le jauger.
"- Bien." Répondit simplement Laura qui n'était pas dans son assiège.

Voyant que le prêtre buvait du même thé qu'eux elle avala sa tasse rapidement.Sentant le regard du prêtre posé sur lui, Ezraël dit d'un ton mesuré :

"Je sais que ma présence peut sembler dérangeante et imprévue, mais elle n'est en aucun cas contraignante ou gênante, je l'espère. Je me suis joint à cette charmante dame en cours de son épopée, après quelques tribulations. Mais si je vous ennuie en quelque manière que se soit, permettez que je me retire sur l'instant."
"- Si vous, vous vous sentez gêné jeune homme..." Répondit le prêtre sans s'enerver. "En aucun cas je ne mettrai qui que se soit à la porte." Il avala la dernière gorgé de son thé. "Ah ! Excellent cet arôme. Cela vous dit-il de gouter à un autre parfum ? J'insiste, la région est très connu pour ses thés et vu que vous venez de loin j'aimerais vous faire découvrir."

Laura semblait être d'accord mais elle regarda ezraël pour voir si tout allait bien.

"- Devrais-je repasser un autre jour pour le message que vous allez rédiger pour mon maître ?" Demanda-t-elle
"- Non." Fit le prêtre qui ne lachait plus Ezrael du regard. "Je vais vous le rédiger maintenant."

Ezraël appréciait le thé, mais une si grande quantité ne le tentait pas outre-mesure. Il s'excusa poliment auprès de ce charmant vieil homme, puis il lui demanda :

"- Sans vouloir paraître pour le moins du monde indiscret, vous serait-il possible de nous révéler le contenu de ce parchemin? "
"- Celui de maître radmih ?" Demanda-t-il en le soulevant. Il interrogea aussi Laura du regard qui était du même avis Qu'Ezrael, curieuse.
"- Bien sur. Désolé si vous aviez mal compris ma question. Bien que je m’intéresse aussi au message que ces sinistres personnes vous-ont pu délivrer, il serait discourtois de demander précisions sur un sujets par lequel je suis si peut concerné."

Le visage du prêtre eut un court instant un air sombre. Mais il continua l'air de rien en préparant à nouveau du thé :

"Bien évidement... Je vais vous le lire, permettez-moi quelques secondes."

Il finit de préparer sa boisson, en resservit à Laura et redemanda quand même si Ezrael n'en voulait pas. Celui-ci déclina poliment une seconde fois, essayant tant que possible de ne pas blesser le prêtre. Puis il lança une oeillade à Laura, se questionnant sur son état. Puis, s'enfonçant dans son siège, il attendit la lecture du parchemin si important. Faisant la moue alors qu'Ezrael refusait encore une fois sa proposition, il posa sa théière sur la table. Il déroula le parchemin qui n'était pas bien long, tandis que Laura portait à ses lèvres son thé et il commença à lire :

"Mon cher frère des contrées lointaines du continent Est, caché derrière les montagnes que bordent la forêt sacré de Nama, je t'envois ma plus brave fidèle traverser le monde pour te faire une requête toute particulière..." Le prêtre s'intérompait régulièrement dans sa lecture. "J'ai besoin que tu donnes à la jeune fille qui te remettra ce message, quelques uns de tes parchemins que tu tiens jalousement gardés dans ta réserve... Je sais que ce service est particulier et qu'il te dérangera de le faire. Je sais aussi que prendre ces parchemins sur un voyage aussi long que celui que vient d'accomplir ma très chère filleulle risquerait de les abîmer et je sais ô combien tu tiens à leurs contenus. Mais je dois les consulter pour récupérer quelques faits historiques qui ont eut lieu à Ashlamdils... Aussi, je te laisse le choix de ton prix ou de ta condition si tel est ce que tu demandes pour avoir la garantis de leur securité..."

Le prêtre pris une grande inspiration, lses yeux lisant toujours le parchemin. Inquiet à l'énonciation de se passage, Ezraël se demanda à quelle compensation pensait le prêtre, pour marquer une pause aussi longue. Essayant de rester le moins agressif possible, il le lui demanda :

"- Je me fais vieux, laissez-moi reprendre mon souffle." Répondit-il.
"... Aussi je te demanderai d'offrir quelques réconforts à la jeune femme qui a fait ce long voyage pour te transmettre ce message. Je sais qu'il y a de très bons établissements de soins où de thé où l'on peut se reposer et se détendre chez toi à Elmao. Elle risque sans doute d'en avoir fort besoin, surtout si elle compte faire le chemin inverse pour rentrer chez elle... Pour ta réponse envois, s'il te plait, un faucon d'argent. Cela sera bien plus rapide, au cas où l'on aurait besoin de faire une transaction.

Amicalement, Seigneur Radmih de la cité de Mrydis."

"- Merci maître de cette lecture. La curiosité qui m'avait rongé pendant tout ce voyage est enfin apaisée, même si elle s'est reportée sur un autre sujet d'angoisse. Je me permet humblement de me proposer mes services pour la compensation, même si je ne suis pas inclus dans la lettre."

Le prêtre resta incrédule pendant une bonne minute... Il rangea soigneusement le parchemin avec le premier. Et éclata :

"- HAHAHA ! Voyons jeune homme ! Je dois arranger ceci avec le seigneur Radmih et non avec vous. D'ailleurs, vous irez après vous balader avec la jeune demoiselle dans la ville. Vous reviendrez demain une fois que mes négocitaions par faucon soient terminées."

Voyant que la discussion touchait à sa fin, Ezraël chercha d'un regard le soutient de Laura pour aborder le sujet suivant. Prenant son souffle, il se lança :

"- Merci bien, homme de foi, mais je voudrais vous poser une question sans rapport avec ce parchemin. Que peuvent faire des émissaires de l'empereur dans une ville, à rencontrer un homme si aimable. J'imagine qu'il ne sont en effet pas venu dans le but initial de partager votre thé."
"- Ils n'y auraient même pas touché." Ria la prêtre. "Ils sont venus tenter... De discuter affaires. Comment vous expliquer..." Il perdit son regard dans le vide et sembla ensuite s'illuminer. "Même si l'empeureur peut paraître tout puissant, il lui arrive d'envoyer ses sbires tater le terrain. Voir s'il est favorable. Ou non."
"- Homme de foi, je ne suis pas un ignorant en ce qui concerne les pratiques de l'empereur et les anciennes histoires. Mais il m'importe de savoir si des hommes réussiront à trouver le pouvoir dans cet endroit, et à fortiori en passant par vous pour acquérir ce pouvoir."

Le prêtre réfléchit aux mots qu'il allait utiliser. Laura elle, avait fini son thé et n'osait pas intervenir dans la conversation.

"- Bien des êtres pensent pouvoir agir avec la religion." Fit-il avec un début de rire. "Et ô combien c'est le cas de le dire." Il eut un rire gras avant de se reprendre. "Si l'empereur avait un pouvoir quelconque ici, la ville n'aurait pas le même équilibre et serait infestée de ses hommes. Elmao est vigorifiante et est un point stratégique de repli."
"- Prêtre, je suis un homme honnête, et bien que conteur et philosophe, je préfère ne point contourner le sujet par paraphrase continus. Mais je vous félicite de votre position quand à l'empereur. je finirai juste par une petite question, avant de vous débarrasser de mon odieuse présence. Puis-je savoir ou se dirigeaient la Lamia et l'Elfe qui vous ont rencontré ?" Fit Ezraël, un sourire triste au lèvres, la stature droite.
"- Qu'en sais-je..." Fit-il.
"- Rien sûrement. Mais ce n'est pas grave, et ma question manquait de discrétion et de contenance, je m'en excuse. Je vous remercie en tout cas pour votre accueil et votre thé. Nous nous reverrons quand les négociations auront été faites." Dit Ezraël en se levant. Il se tourna ensuite vers Laura, attendant une réaction de sa part.

"- Je vous en pris."

Laura semblait tendue. Elle avait réalisé sa première mission mais tout ne se passait pas pour le mieux. Heureusement que Ezrael était là pur s'assurer des choses mais elle ne voudrait pas lui laisser tout sur les épaules non plus. Elle lui montra un sourire timide avec une petite mine.

"- Bien allons en ville alors maintenant." Dit-elle.
"- Une sortie en ville avec une femme telle que vous sera surement apte à calmer tous problèmes se présentant à nous."

Lui répondit-il, un air amusé sur le visage. La prenant doucement par l'épaule, il s'avança ers la sortie, bien décidé à flâner négligemment jusqu'à la fin de la journée. Le sourire de Laura s'élargit et elle suivit Ezrael dans son pas décidé. Le prêtre quand à lui souffla un bon coup lorsqu'ils sortirent. Il ressorti le parchemin de Radmih pour le relire. Tenant toujours Laura dans ses bras, Ezraël sortit de l'arbre, une impression mitigée sur la rencontre. Essayant de l'oublier bien vite, ils emporta sa compagne, déambulant dans les avenues fleuris et les rues verdoyantes. Au bout d'un moment, il tourna la tête vers Laura :

"- Aurais-tu envie de faire quoi que se soit de particulier ? "

Elle avait la main sur l'estomac. Elle tourna la tête vers le visage du jeune homme en étant assez près du fait qu'ils étaient épaule contre épaule. Elle était détendue, n'était pas fatiguée et n'avait pas faim. Elle ignorait ce qu'elle pouvait demander à faire et eut un air de reflexion un peu longuet. Attendant sa réponse, Ezraël approcha un petit peu plus son visage, un air interrogateur inscrit sur sa figure. Il aimait bien déambuler dans les rues, mais il se demandait ce que Laura pourrait apprécier de faire. Sentant la respiration d'Ezrael lui caresser le visage elle sortit de sa reflexion pour dire simplement :

"- Faisons ce qui te tente toi, je t'avouerai que je n'ai pas d'idée sur quoi faire maintenant, j'ai l'esprit de la tache accomplie. Et tout me tenterait je pense."
"- Allons poser nos affaires. Il doit y avoir une auberge dans les environs. Et si cela te tente, je te propose d'explorer les environs, qui m'ont l'air en tout point magnifiques en cet endroit"
"- Je suis d'accord ! En avant !"

Elle leva fièrement le poing devant elle, prêt à faire la ville toute entière. Passant par l'auberge, où ils prirent deux chambres séparées et commandèrent un repas pour le soir. Ils entreprirent d'explorer la ville. Tout n'était que merveilles naturelles, comme si la flore s'était jointe à la création de cette étrange citée. L'harmonie était presque perceptible par l'âme tant on sentait son pouvoir.

"- Je dois que même ma ville d'origine n'arrive pas à un niveau de beauté pareil." Murmura Laura toute ébahie.

En plein dans la discussion et absorbé par la contemplation de la ville, Ezraël entendit son ventre gronder.

"- Si cela ne te dérange point, j'aurais besoin de me restaurer quelque peu. Et un repas nous attend à l'auberge où nous nous somme arrêter."

Laura tata son ventre et fit une grimace.

"- Je suis un peu balonnée pour ma part, je ne mangerai sans doute pas. Je n'ai pas faim. Mais allons y."

Il se dirigèrent donc vers l'auberge. Avisant le tavernier, un faune joyeux et blagueur. Ezraël lui fit un signe de tête, attendant son repas. Puis il promena son regard sur le reste de l'assemblée, guettant quelque signe que se soit de la présence des Questeurs dans ce village. L'auberge étaient joyeuse. Des faunes, des humains, des elfes et quelques nagas s'y trouvaient en train de boire, jouer ou de discuter. Une bonne ambiance s'y passait. Il y avait même un fond de musique, des musiciens errant s'étaient rassemblés autour d'un table et montrait tour à tour un air qu'il connaissait. Laura restait près d'Ezrael et elle décocha son plus beau baillement.

"- Je ne crois pas que les musiciens apprécient se genre d'accompagnement" Fit Ezraël, moqueur. "Mais vu la façon dont ils jouent, un peu d'aide ne leur est pas dispensable. Et mon repas tarde à arriver".

Il alla donc chercher sa cithare. Et après quelques discussions, il se mit à jouer, fédérant les musiciens errants sur un air, ma foi simple et connu, mais maîtrisé et aimé par tous. L'ambiance de la taverne augmenta. Certains mirent à cogner leur choppe contre leur table et même quelques voix un peu saouls dans leurs tons s'y joignirent avec des "Tralalalaaaaaa". Laura s'assit au bar, attendant le repas d'Ezrael et observant le jeune homme. Elle aurait aimé se retenir, mais un deuxième baillement franchis ses lèvres qu'elle cacha de sa main. Elle se mit alors à participer très vite à la petite fête en tapant de ses mains, pour éviter que l'on pense qu'elle s'y ennuyait alors qu'elle n'avait qu'un coup de fatigue. Appréciant l'ambiance au rendez-vous dans cette petite fête de village, Ezraël n'en remarqua pas moins l'air fatigué de sa compagne. Se ménageant une pause lorsque son repas arriva, gracieusement offert par l'aubergiste, qui venait de voir se multiplier son chiffre d'affaire, il dit à Laura :

"- Tu devrais aller te reposer. On n'arrive jamais à rien quand la fatigue nous prend." Espérant que le thé n'y était pour rien, il garda sa suspicion au fond de sa tête.
"- Je me surprend moi-même à être fatiguée de la sorte... Ce n'est pas dans mes habitudes et pourtant j'ai bien dormi cette nuit. Bah ! Une petite sieste me fera du bien, je vais aller dans ma chambre."

Elle lança un demi-sourire et s'en alla monter les escaliers qui menaient à sa chambre en se frottant la tête. Continuant à jouer jusqu'à ce que l'ambiance redescende, Ezraël se calma un peu. L'après-midi s'avançait, il monta à l'étage, voir comment se portait Laura. Frappant doucement à la porte, il attendit une quelconque réponse. Il n'y eut aucune réponse. Pris par une légère inquiétude, il entrebâilla légèrement la porte, regardant vers le lit, si Laura n'avait pas de problème, la lumière passant par la porte tombant sur l'emplacement su sommier. Laura était étendue sur le lit, la respiration calme. Satisfait, Ezraël ferma la porte, vaquant à ses occupations, attendant le réveil de Laura. Inspiré, il prit son livre, sa plume, et après s'être assis en tailleur sur son lit, il commença à écrire. Longuement. Deux heures passèrent, mais Laura ne se réveillait pas. Ne bougeant pas de son lit où elle dormait. Dans l'auberge le niveau sonore aumentait on pouvait entendre des rires jusqu'aux chambres. L'après-midi s'avançait lentement. Refermant son livre, un sourire satisfait sur le visage, Ezraël se dit qu'il était temps de réveiller Laura. S'avançant à pas feutré jusqu'à sa chambre, il entrouvrit la porte. Se glissant furtivement à l'intérieur, il s'assis sur le rebord de son lit. La contemplant dans son sommeil, il passa une main sur son front,attendant qu'elle se réveille. Elle remua un peu alors qu'elle dormait mais à aucun moment elle n'ouvrit les yeux. On aurait dit qu'elle rêvait, sa queue changeait légèrement de couleur par moment. Un bruit réconna dans le couloir dehors, quelqu'un allait probablement dans sa chambre après avoir bien bu. Allumant la bougie, Ezraël passa la tête par la porte, pour vérifier qu'aucun problème n'allait survenir. Puis il retourna vers Laura. La secouant doucement, il dit d'une oie forte mais apaisante :

"- Il serait temps de se réveiller, ne crois tu pas ?"

Si Ezrael avait prit le temps de mieux regarder par le couloir il aurait vu qu'à l'autre bout du couloir une lamia approchait d'ici. Lorsqu'il tenta de réveiller Laura sa seule réaction fut de se mettre en boule sur elle-même et de ne toujours pas bouger. Un sentiment étrange s'emparant de lui, Ezraël se mit à secouer Laura de plus en plus fort. Sans aucun effet visible. Le bruit continuant dans le couloir, il sortit entièrement pour voir ce qui pouvait bien se passer, la main sur le manche de sa hache.

"- Oh tient vous voilà." Siffla la lamia qui était à deux mettres d'Ezrael.

Il s'agissait de celle qui discutait avec le prêtre ce matin. Mais contrairement à l'elfe, elle ne portait aucun signe de l'empereur, juste ces vêtements translucides...

"- Dame, c'est un plaisir de vous rencontrer. J'imagine que vous devez me connaitre de réputation. Et si ce n'est pas le cas, j'imagine que c'est mieux ainsi. Puis-je savoir ou est votre ami l'elfe ?"
"- Hinhin, j'aime les hommes polis. Mon ami est parti boire un verre, je me baladais seule. Et j'ai tout le temps de vous connaitre."

Un grand sourire se dessina sur le visage d'Ezraël, qui, braquant son regard sur le visage de la Lamia, lui dit :

"- Tout à fait d'accord avec vous. Et pour commencer les présentations, je me nomme Ezraël Lumes, nom connu des sbires de l'Empereur."

Tout en parlant, il se plaça dans le couloir de façon à lui couper toute retraite. Guettant des bruits de pas derrière lui, il raffermit la prise de sa main sur le manche de sa hache. La lamia se mit elle aussi à sourire quand elle vit l'expression du jeune homme. Sa langue passant rapidement d'entre ses lèvres pour gouter au parfum qu'il dégageait.

"- Je demanderai donc à mon ami s'il vous connait. Pour ma part je me nomme Tsara."
"- Vous êtes une femme tout à fait charmante, ma dame. Peu de femme allient si bien grâce, élégance et beauté. Je vais donc vous poser une question que je ne pose pas à toute les femmes que j'ai l'honneur de rencontrer : Qu'avez vous dit au prêtre, et qu'avez vous mit dans le thé de ma compagne ?"

Le sourire de la lamia s'élargit mais elle croisa les bras le regard moqueur.

"- Tss ! Prenez garde au jeu auquel vous jouez avec moi, je m'y laisse facilement prendre et même mon compagnon sait qu'il ne vaut mieux pas m'y faire plonger."

Elle s'approcha un peu, glissant sur la moquette pour être près d'Ezrael.

"- Et puis que vous prend-il d'appeler une lamia comme un humain. Soyons intime voyons. Appelons-nous par notre prénom. En ce qui concerne le thé je ne vois pas de quoi vous voulez parler, mais si la conversation que j'ai eut avec le prêtre vous intéresse ça ne sera sans doute pas ici que je vais en parler."
"- Dans se cas, oubliez ma question. Je suis un peu sur les dents en ce moment. Ma chère Tsara, que diriez vous d'allez prendre un verre en bas. Nous aurons le temps de mieux nous connaitre. Et vous pourrez me présenter à votre ami Elfique, dont le nom m'est inconnu."
"- Oh il n'est pas ici voyons, je préfère discuter en toute intimité. Je ne bois que des choses très forte par contre je vous préviens."
"- Dans ce cas, je crois que nous allons nous entendre. Mais je ne pense pas qu'ils servent en un tel endroit des choses aussi fortes que l'alcools que boivent les élémentaires de tonnerre dans leur cité lointaine. Mais faisons fi de ce genre de considération, et allons boire un instant. Dans la masse, nous pourrons également discuter tranquillement"

Souriante et le regard mauvais elle fit volteface pour descendre les marche qui menait au bar. Perdant son sourire, Ezraël la suivit. Quels plans diaboliques pouvait-elle donc tramer ? Avant de la rejoindre, il ferma la porte de la chambre de Laura à clé et glissa celle-ci à l'intérieur de la chambre. Cela fait, il reprit son sourire, et se prépara à boire plus que de raison. Retrouvant la Lamia déjà attablée, il s'assis dos au mur, et passa commande au tavernier d'un alcool fort, mais suffisamment buvable. Ne quittant pas son sourire, la lamia s'installa confortablement enroulant ses anneaux autour des pieds de la table. S'accoudant et posant sa tête sur ses mains elle dévisagea Ezrael, sa langue fouettant l'air.

"- Je vous écoute."

Buvant une gorgée de son verre de taille plus que respectable, Ezraël posa ses coudes sur la table, les pieds se rapprochant des anneaux de la Lamia.

"- Ma chère Tsara, j'accompagnais ici une dame, rencontrée il y a peu dans la forêt de Nama, qui devait rendre visite à un prêtre. Et j'avoue avoir été intrigué de voir une créature si charmante se tenir devant l'homme que nous devions rencontrer. Peut-être pourrait vous me conter ce qui vous a amené dans ces contrées reculés."
"- Huhuhu, ne faites pas l'ignorant." Ses anneaux se rapprochèrent dangereusement de ses pieds. "Posez moi donc des questions plus précises. Mais ce que vous venez de dire me rappelle une nouvelle qui circule dans nos rangs..."
"- C'est vrai que j'ai fait il y a peu une rencontre bien moins agréable que celle que j'ai fait il y a quelques minutes, mais ce n'est surement pas de cela que vous voulez parler. Et j'aurais pour ma par deux questions.
La première : Que vous a donc bien pu dire le prêtre, pour que ous restiez en ville comme ceci, vous et votre compagnon? La seconde: Avez-vous prévue quelque chose se soir?"
"- N'avez-vous donc point d'oreilles ? Le prêtre l'a dit lui-même, sa porte nous était toujours ouverte..." Entreprenante, sa queue commença à s'enrouler autours d'un des pieds d'Ezrael. "Peut-être bien..." Repondit-elle.

Son visage se rapprochant de celui de la Lamia, il dit :

"- Je sais comment fonctionne vos gens. Rien ne vous arrête, mais vous ne bougez que si l'information est valable. Vous n'êtes pas un sans grade que l'on envoie dans un mission obscure. Et me tromperai-je si je supputais que votre ami se trouve en ce moment même dans le temple ? Et je suis sur que vous trouveriez du temps pour un petit rendez-ous, non ?"

Sifflante elle repondit :

"- Non voyons, je vous ai dit qu'il buvait lui aussi un verre. Mais pas ici. J'ai toujours du temps pour un petit-rendez-vous."
"- Vous savez, il pourrait faire l'un et l'autre" Fit Ezraël avec un petit sourire. "Mais arrêtons les question gênantes, car en matière de discourtoisie, je me suis probablement surpassé. Me feriez-vous l'honneur de me parler de vous ?"
"- Vous n'arrêtez pas les questions. Je suis venue ici pour vous y répondre. Je doute que mon ami aille boire un verre là-bas, le prêtre est aussi connu par chez nous par ses dons en poison. Il en a créé toute une game et il s'affectionne particulièrement au temps qu'ils mettent à agir..." Son sourire devint plus large et sa queue atteignait maintenant le genou d'Ezrael. "Si vous êtes curieux je vous écoute... J'ai hate moi-même de vous questionner."
"- Je vais devoir écourter cette réunion, voyez vous. Je n'ai que trop tardé. Par contre, si vous êtes toujours disponible, je vous propose de nous revoir ce soir, après la tombée de la nuit, à l'orée de la ville, près de la cascade de l'entrée. C'est un endroit particulièrement beau."

Sur ce, il se leva, et, après avoir envoyé un baiser dans la direction de la Lamia, marcha d'un pas décidé vers le temple.Arrivé à l'entrée du temple, Ezraël franchit le seuil et monta d'un pas décidé vers l'étage, où se tenait le prêtre la dernière fois qu'il était venu. Une délicieuse odeur de thé flottait dans l'air et on pouvait entendre une voix d'homme chantonner avec le bruit d'un grattement d'une plume sur une feuille. Ezraël entra dans la pièce, un regard sombre sur le visage.

"- Désolé de vous interrompre, maître, mais vous m'aviez dit que votre porte était toujours ouverte, et de grand problèmes spirituels s'ouvrent à moi."

Le prêtre assis dans un fauteil où se perchait un faucon d'argent releva la tête de ce qu'il écrivait.

"- Je vous avais demandé de revenir demain, mon message n'est pas encore terminé."
"- Je m'excuse encore, mais voyez vous prêtre, ce genre de problèmes philosophiques ne peuvent attendre et vous êtes la plus haute autorité spirituelle de ce lieu. Ces problèmes concernent la repentance et le pardon."
"- Je vous écoute mon fils, je vous en pris approchez-vous."

Le prêtre ne semblait pas être gêné par la présence d'Ezrael, juste surprise. Il caressa le faucon qui se tenait à sa droite.

"- Homme de foi, j'espère que vous pourrez répondre à mes questions. Je me demandais si, lorsqu'on fait grand tort à quelqu'un, et ce de façon volontaire, il fallait accepter la vengeance des dieux et des proches de cette personne. Et une repentance permet-elle de s'amender de cette faute face aux ciel et à la personne en question ?"

Les yeux du prêtre se perdirent dans le vide, semblant réfléchir honnêtement à la question.

"- Et bien ma foi cela dépend de la faute que la personne a commise et en quelle circonstance. De même que si la personne se repentit elle sera forcément amender. Bien que ce qu'elle a fait s'inscrira pour toujours sur le livre des âmes."
"- Dans ce cas, homme de peu de foi, il serai peut-être judicieux de m'expliquer pourquoi la jeune fille avec laquelle je suis venu vous voir ne se réveille pas après avoir bu votre thé."
"- On m'a compté certains de vos talents, et bien que n'ayant que peu confiance en les gens qui m'ont transmis ces informations, je devais les vérifier."

Le prêtre soupira et son air devint plus sévère. Il deposa sa lettre sur la table devant lui.

"- Il y a une chose que vous devez savoir jeune homme..." Il s'en alla préparer du thé. "Il existe toute sorte de poison. Quel qu'ils soient ils sont tous nocifs..." Tout en préparant son thé, le faucon sur le fauteuil cria. "Mais il y a un proverbe qui existe qui dit "Un mal pour un bien." Vous souvenez-vous de la lettre du maître de la jeune fille que je vous ai lu ?"
"- Je m'en souvient bien, mais je ne vois pas le rapport avec le fait de malmener une innocente."
"- Au contraire, cela a tout rapports. Il m'avait demandé de m'occuper d'elle après son voyage qui l'avait certainement épuisé. Et certain poisons voyez-vous, ont leur aspect nocif que très diminué... Tandis que certains vous brûlent de l'intérieur et vous tuent à petit feu, d'autrent vous détendent et ne font simplement que vous endormir... Votre amie a reçu en buvant mon thé, a prit le plus doux des poisons... Et je vous garantis que demain elle se réveillera, en pleine forme, plus énergique que jamais."
"- Vous avez dit vous même que tout les poisons sont nocifs. Quelles seront les conséquences de celui-ci ? Et, de toute façon possible, ne pensez vous pas que ce genre de service aurai gagné à être énoncé et accepté de plein gré." répondit Ezraël, tentant de ne pas laisser durcir sa résolution.
"- Pas dans le cas présent non..." Fit le prêtre dans un mumure, son regard se durcissant. "Son sommeil sera simplement lourd et long. Même en la déplaçant, en la secouant dans tout les sens on ne pourrait pas la réveiller."

Une jeune femme entra dans la salle, une semblable à celles qui avaient ouverte la porte du temple le matin.

"- Monsieur... Nous sommes prêts à organiser la cérémonie de demain." Elle s'inclina et le prêtre répondit.
"- Elle n'a pas lieu demain, mais après. Retournez à vos devoirs." Elle s'en alla.

Le regard dur, Ezraël s'avança vers la sortie.

"- Je vous remercie, mon père, d'avoir calmé mes peurs." Se retournant, il ajouta "Cette cérémonie mentionnée à l'instant est-elle public ? je m'y ferrais un plaisir d'y assister."

Un étrange sourire se marqua sur les lèvres du vieil homme.

"- Je suis sûr que vous n'y manquerez pas..."

Sortant du temple, Ezraël retourna vers l'auberge, et vérifia la porte de la chambre de Laura. Après un moment de réflexion, il glissa un mot marqué "Bien dormis, princesse assoupie ?". Après avoir vérifié que l'accès à cette chambre était impossible, par porte comme par fenêtre, il se dirigea vers la salle commune, où il mangea d'abondance. Tandis qu'il mangeait les fêtards semblaient bien agités. Il faut dire qu'ils avaient bien marrinés toute la journée, l'aubergiste tentait tant bien que mal de les chasser de son auberge. Ils avaient tendance à tout renversé sur leur passage et quand ils sortirent totalement un bruit de fenêtre cassée retentit. L'aubergiste secoua la tête de tant d'agitements. Réagissant d'instinct, Ezraël se rua hors de l'auberge. Fonçant sous la fenêtre de Laura. Elle était brisée. Cherchant des traces dans l'obscurité, Il repéra des empruntes de pas dans la poussière de la route. Un sourire macabres apparus sur son visage. Priant pour l'âme des futures victimes, il se mit en route en courant, suivant les empruntes. Il retomba sur les fêtard saoul qui repartaient chez eux. Visiblement personnes d'autres aux alentours. La rage retomba dans le coeur d'Ezraël. La cérémonie qu'avait mentionné le prêtre. C'était surement la raison de la disparition de Laura. Il devait la récupérer. Mais chaque chose en son temps. Il aait d'abord un rendez-vous à honorer. Guettant le moindre signe suspect, il se rendit la où il ait convenue de se retrouver avec la Lamia, espérant la trouver. À côté de ce lieu le fleuve coulait lentement vers son inexorable avancé vers la mer. Des bruits d'eau que l'on secoue se firent entendre.

"- Alors ?" Fit une voix sifflante et aguicheuse provenant d'où venait le bruit.

Regardant la Lamia se délasser paresseusement dans le lit du fleuve, Ezraël s'assis prêt de la berge.

"- Des petits problèmes plus que singuliers. Mais j'imagine que vous deez déjà être au courant,non ?"
"- Haha qu'est-ce qui vous faire dire ça." Elle s'approcha de la berge venant s'y appuyer en croisant les bras, elle ne portait plus aucun vêtements.
"- Les intuitions masculines ne sont pas aussi précises que les féminines, mais elles s'avèrent souvent assez juste" Fit Ezraël, essayant de détourner le regard du corps splendide de Tsara. "Mais si vous êtes dans la même auberge que moi, vous avez du entendre les bruits."
"- Lorsque je suis passé à votre auberge pour la dernière fois c'était pour discuter avec vous. Après je vous attendais impatiement ici." Elle souriait dans l'obscurité de la nuit et s'expulsant du bord elle nagea un peu allongée sur le dos les mains derrière la tête.

Ezraël essaya de repérer un quelconque mouvement dans les environs. Il n'avait en effet pas revu l'elfe depuis un moment, et ceci commençait à le tarauder. Mais, toujours souriant, il répondit :

"- J'imagine que cela vous surprendrait donc si je vous dit que la personne que j'accompagne a surement été enlevé, et que les pistes les plus probables désigne le prêtre ?"
"- Non cela ne me surprendrait pas." Fit-elle toujours en nageant.
"- Dois-je alors supputer que vous y êtes impliqué de quelque façon que se soit?"

Personne ne semblait être présent à part Ezrael et Tsara.

"- Je vous l'ai dit, je suis restée ici à vous attendre après que vous soyez parti de l'auberge."
"- Ne pas bouger ne signifie pas ne pas être impliqué. Mais je m'excuse de mes soupçons probablement mal placés. Si vous n'êtes point parti depuis ce temps, comment êtes vous donc au courant ?"
"- Les intuitions féminines sont beaucoup plus précises que celle que vous avez vous êtres maculins." Se moqua-t-elle en retournant vers Ezrael. "Je ne vous dirais qu'une chose, c'est de vous intéressé à ce que maître Radmih a vraiment envoyé au prêtre."
"- Ma chère et belle Tsara, je m'en voudrait de quitter un rendez-vous, et je tient à me faire pardonner pour ma conduite désastreuse. Aurai-je l'honneur de votre présence, car je tien à rendre visite à ce prêtre dans l'instant."

Elle eut un grand sourire et ne dit rien. Elle se contenta de partir dans le courant du fleuve. Le sourire triste de l'homme éconduit sur le visage, il resta quelques temps sur place, attendant un mouvement quelconque. Puis il fit route ers le temple, le crâne remplis de pensées diverses. Approchant du temple, il le vit ouvert, malgré l'heure tardive, la permanence étant assurée pour les esprits et les âmes des pécheurs nocturnes. S'approchant, Ezraël chercha une quelconque présence qui servirait d’accueil. Une religieuse accouru vers lui.

"- Bienvenu au temple en cette douce nuit. Puis-je vous aider ?" Les lieux semblaient agités.
"- Excusez moi de vous dérangez si tard, mais je suis arrivé en ville il y a peu. On m'a prévenue qu'il y aurait une cérémonie. Puis-je avoir plus de renseignements ? J'imagine qu'elle est la cause de cette agitation."
"- Oui nous sommes en préparation, il s'agit d'un discours que fera le grand prêtre."
"- Puis-je savoir quand se discours aura-t-il lieu?"
"- Après demain."

"Merci dame. Je vous laisse retourner à vos occupations"

La laissant partir, Ezraël fit mine de sortir du temple. se cachant dans l'ombre d'une colonnade, il prit furtivement l'escalier menant vers les appartements du prêtre, toute la congrégation réunie pour la préparation de la cérémonie, le bruit couvrant les pas du marcheur. Il n'y avait personne dans les appartements du prêtre. Et ça avait l'air vraiment agité en bas. Seule une douce odeur de thé flottait dans l'air. Se bouchant le nez pour ne pas avoir à supporter l'odeur de cet horrible instrument de contrôle utilisé par le prêtre, Ezraël se dirigea vers la salle de lecture, essayant, sans rien toucher, de retrouver la lettre envoyée par le maître de Laura, comme la Lamia le lui avait conseillé. Dans la salle de lecture, un cri retenti. Le faucon d'argent était toujours là sur l'accoudoir du fauteuil. Le pauvre ne pouvait pas le quitter, il était attaché. Sa missive n'ayant pas toujours été terminée, elle se trouvait à demi écrite sur la table basse.
Attrapant rapidement la missive de maître Radmith et la réponse inachevé du prêtre de ces lieux, il les fourra dans sa besace. D'un trait d'encre habile, il marqua sur une feuille du bureau le sceau de l'empereur, avant d'ouvrir la fenêtre, et de sauter. S'accrochant à la rambarde, il se laissa glisser le long de l'écorce, s’agrippant au prises qu'il trouvait, et disparut dans la nuit, en direction de la forêt. Le faucon cria une dernière fois, déçu. Il allait devoir encore attendre.
Alors qu'il s'éloignait, Ezraël repensa au pauvre animal sur son perchoirs. Bien que dans une situation plus que précaire, il ne put s'empêcher de faire demi-tour. Grimpant à l'écorce, remontant par là où il était descendu, il s'approcha du perchoir de l'oiseau. Une mains sur son bec, grommelant à cause de la perte de temps, il détacha le splendide volatilre. Le faucon battit des ailes content et s'envola au-dessus du sol, tournant silencieusement au-dessus de la tête d'Ezraël. Sortant par la fenêtre, le faucon sur son bras, Ezraël craqua. Cédant à l'ambiance folle de cette nuit d'ivresse et d'émotion, il libéra ses ailes, se dirigeant vers la forêt, le faucon à ses côtés, l'accompagnant dans le vol nocturne, riant silencieusement dans le ciel étoilé. Il se posèrent finalement dans une petite clairière. Ezraël remit son manteau, et regarda le faucon. Celui-ci se posa au sol, sa tête penchant sur le côté, attendant.

"Tu est bien joli pour un animal domestiqué. Aurais-tu un nom, honorable chasseur ?"-demanda Ezraël. Ce faisant, arrachant quelques lanières de cuir de son manteau, il se les laça autours du bras, fabriquant un perchoir improvisé, où le faucon n'aurait pas de mal à s'installer, et qui le protégerai des serres puissantes de l'oiseau.

L'oiseau cria en réponse. S'instalant avec déséquilibre sur le bras d'Ezrael.

"Dans ce cas, si tu me permet, honorable chasseur, je te nommerai Angerdd. Souhaite-tu te joindre à moi, dans ma vie d'Errance ? Tu sera libre d'explorer le ciel et la terre, chassant à ta guise, m'aidant, et moi t'aidant en retour .Alors, quel est ton choix?"

L'oiseau gonfla les plumes, bien installé sur son nouveau perchoir. Faisant un petit couinement d'oiseau repu. Il battit des ailes pour rétablir son équilibre qu'il perdait un peu, n'étant pas habitué à se tenir sur un bras.

"Bien, Angerdd" fit Ezraël en carressant la tête de l'oiseau. "Peut-être pourrait tu commencer par profiter de ta liberté pour voler un peu, et retrouver les sensation sauvages, ne crois tu pas ? En tout cas, ton perchoir est toujours prêt."

Voyant l'oiseau de proie s'envoler, Ezraël eu un sourire rêveur. Puis, reprenant un peu sa concentration et son air triste, il sortit les lettres qu'il avait subtilisé, et commença à les lires, en commençant par celle de Radmith.

La lettre de Radmih contenait tout autre chose de ce qu'avait pu inventer le prêtre. Radmih y avait écrit comme un illuminé. Il aurait vu dans la naissance de Laura un "signe des Dieux" que les religions pouvaient utiliser pour répandre leurs pouvoirs. Montrer que le Dieux existaient encore et qu'ils pouvaient toujours influencer les vies sur terre pouvait être un excellent moyen de convertir la population ou une bonne excuse pour utiliser la religion de manière peu scrupuleuse pour avoir un contrôle plus fort que peut avoir celui de la politique. Il fallait selon lui commencer à transmettre le message à travers les populations et trouver les être uniques dont la naissance ne pouvait être que le fruit du Divin.

Quand il eut fini la lettre, Ezraël eu une réaction que toute être sensé aurait qualifié de déplacée. Il éclata de rire. S'écroulant presque sur le sol humide de la forêt, il se ressaisit. Empoignant le deuxième parchemin, se doutant de ce qu'il pouvait y trouver, il se mit à lire.

Ce début de lettre n'était qu'une réponse positive de la part du prêtre d'Elmao. Mais la réponse semblait être si simplement écrite que cela donnait l'impression qu'il n'y croyait pas tant que ça, que seul le fait que Radmih soit un confrère soit une raison valable pour lui porter de l'aide. Mais peut-être cela cachait-il quelque chose d'autre. Les sbires de l'empires n'étaient sans doute pas venu pour rien.

Ayant besoin de réfléchir, et par ailleurs de dormir, Ezraël fit le chemin de retour vers l'auberge. Il fit un petit détour pour passer devant le lac où la Lamia et lui avait eu rendez-vous, puis il se dirigea vers sa chambre. Laissant la fenêtre entrouvert pour laisser rentrer Angerdd, il s'allongea sur son lit. Gardant les yeux ouverts, un détail le turlupinait. Il se leva, et se dirigea vers la chambre de Laura. Attrapant la clés avec une tige solide, il ouvrit la porte, et rentra dans la pièce.
La pièce était bien évidement vide. Pas de trace de lutte ou quoi que ce soit. Seulement la couette du lit qui se trouvait entre la fenêtre et celui-ci, comme si dans son sommeil Laura avait tenté de ne pas quitter les confortable repli de sa couverture. La fenêtre était toujours brisée, on entendait d'en bas le tavernier qui se dit qu'il la réparerait demain. Un vent doux et frais s'engouffrant entre les morceaux de verres brisés, on pouvait voir quelque chose y flotter qui y était resté accroché. de l'autre côté de la fenêtre angerdd volait silencieusement, faisant des aller-retours pour observer son nouveau maître. Avisant Angerdd de l'autre côté de la fenêtre, son maître lui indiqua la fenêtre de sa chambre. L'oiseau vola tranquillement vers elle. Le perdant du regard, Ezraël se tourna vers la chose qui flottait près de la fenêtre. Sans aucun geste brusque, pour ne pas se couper aux éclats de vers, ils s'avança, et tenta de l'attraper. Il s'agissait de longs cheveux blonds. Cela n'était pas sans évoquer ceux qu'avait l'elfe qui accompagnait la naga. Retournant dans sa chambre, il vit Angerdd posé sur le rebord. Improvisant un perchoir avec quelques meubles, il vit que ce noble volatile s'était déjà nourris. S'allongeant dans son lit, il s'endormit rapidement, les nerfs mit à rude épreuves par cette étrange affaire.


Sortant des vapes brumeuses du sommeil, Ezraël fut tiré de son état comateux par une odeur forte et agressive. Sautant de son lit, il vit Angerdd, un lapin mort dans la bouche, en train de se nourrir. Mal à l'aide, Ezraël se leva. S'habillant prestement, il fit à son faucon

"Vois tu Angerdd, je me réjouie de ton habileté à la chasse, mais si tu pouvais déplacer cette carcasse quand tu aura fini ton repas, j'en serai enchanté."

Sur ce, il partit vers la salle commune, et prit son petit-déjeuner. Les rues semblaient être agitées par un murmure qui courrait. Par la fenêtre l'on pouvait parfois apercevoir une des religieuses passer en courant. L'abergiste lui remontait de sa cave avec une belle fenêtre neuve et se dirigeait avec en haut. Hélant l'aubergiste, Erzaël lui proposa son aide pour remettre en place le carreau cassé. Pendant leur travail, il commença à discuter. Après avoir un peu parlé, il lui demanda ce qui pouvait, selon lui, avoir brisé ce carreau.

"Baaaah..." Lui répondit l'aubergiste en observant la largeur du trou dans le verre. "Je ne peux pas bien vous dire. Je pense que les quelques guerriers saoul d'hier ne se soient amusés à lancer les plus gros objets possible par la fenêtre. Comment... ? Je dois vous avouer que je l'ignore. Ce qui l'a traversé est aussi large qu'un chat. J'espère que ce n'est pas une pauvre bête qui a servi de jouer à ces messieurs..."

Finissant le travail avec quelques ampoules aux mains, Ezraël se mit à marcher dans la ville, cherchant l'Elfe ou la Lamia, voulant désespérément discuter un peu. Il fit donc la tourner des auberges, cherchant renseignement sur un elfe de passage, et une Lamia. Arpentant les rues, il les chercha du regard parmi la foule pressante de ce jour spéciale, tendant l'oreille aux ragots et autres rumeurs. Dans les rues, il semblait y avoir de l'agitation. Les religieuse du temple se bousculaient dans les rues et demandaient des informations à propos d'un elfe et d'une naga. Les gens les regardaient bizarrement. Il y en avait pas mal à Elmao. C'était comme si on demandait à quelqu'un d'identifier une formi particulière dans toute sa colonie. Dans la foule au loin ezrael vit la naga, qui ondulait doucement sur le sol accompagné de l'elfe. Ils se dirigeaient vers la sortie en discutant. Slalomant difficilement a travers la foule vaste et dense, Ezraël réussit à atteindre les deux compères alors qu'ils quittaient la ville. Se postant derrière la Lamia, soufflant doucement dans son cou, il susurra :

" Bonjour, belle dame. Pressée de quitter la ville ?"

La lamia eut un doux sourire. L'elfe lui par contre sursauta et sorti son arme :

"Hey mais qu'est-ce que tu fais là ! Vire toi de notre chemin !"

Face à cette réplique Tzara fit la grimace et ramena le reste de son corps près d'elle.

"Désolé de vous embêter, cher amis, mais je pense devoir discuter avec votre amie. De plus, beaucoup de personnes vous cherchent, et je me demandé dans quel but vous pouviez quitter la ville. Et si ça ne vous gêne pas, appelez moi par mon nom. Vous devez bien le connaitre, non?"
"Abruti ! Je t'en pose des questions pareilles !" Fit l'elfe énervé qui pointait son épée vers Ezrael sans pour autant la tendre vers lui. Et je..."

Un anneau de la naga baillona l'elfe trop bavard en soufflant. Il protesta en essayant de la retirer avec sa main libre. Mais elle ne bougea pas d'un pouce.

"Nous ne quittions pas la ville nous allions nous balader." Fit-elle avec un faux sourire pour cacher sa mauvaise humeur.
"Mais si vous le voulez nous pouvons aller au temple tous ensemble.
"Hmmmm !" Fit l'elfe pas content du tout

Lançant un regard condescendant à l'elfe, Ezraêl se tourna vers la naga, un sourire dans le regard.

"Merci dame, vous avez soulagé votre compagnon d'un poids. Cela serait peut-être mieux en effet. Nous pourrions en profiter our discuter de votre rôle dans les événements, et du mien si vous y tenez."
"Je crois que la situation va être pire pour vous très cher... Mais nous verrons bien."

Et ils se dirigèrent vers le temple, contre le gré de l'elfe qui rangea son épée. Lorsqu'ils arrivèrent le temple était encore plus agité que les rues. Et le prêtre était en train de descendre rapidement les marches en colère. Quand il apperçut le groupe...

"VOUS ! Vous voilà !"

Il s'approcha dangereusement d'eux, semblant être à deux doigts de la folie.

"Oui, nous. Qu'avez vous, donc, homme de peu de foi. Qu'avons nous donc pu faire pour vous porter préjudice. Mes compagnons vous ont-ils causé quelque tort que ce soit? Je veux dire, plus que vous ne m'en avez causé ?"

Et en disant cela il reprit le contrôle de lui-même soufflant un peu et ses mains fouillant les poches de sa tenues. Il finit par les ressortir, avec un morceau de papier qui semblait être la lette qu'avait donné la lamia.

"Vous deux déjà, vous êtes partis sans que nous aillions pu discuter de ça." Il secoua le papier qui était plié. "Et vous, Ezrael... Où est-elle ?"
"De qui donc parlez-vous mon cher Prêtre. Si c'est de ma compagne dont vous faites mention, je ne sais pas plus que vous ou elle se trouve. "

Sur ce, il siffla. Un long sifflement aigu et doux, fort et chantant, le souffle de l'air dans les cimes montagneuses. Un point noir ce détacha sur l'horizon, le soleil dans le dos. Et avant que le prêtre n'ai compris quoi que ce soit, Angerdd attrapa dans ces serres le morceau de papier qu'il tenait, et se posa sur le bras d'Ezraël, lui donnant la fiche, qu'il lu rapidement. Ce qui était marqué... L'empereur lui-même proposait ses services au prêtre contre certaines informations... des informations sur les objets divins que le prêtre semblait posséder. Le prêtre fulmina... Il ne pouvait plus contenir sa rage après ça. Il sortit de sa manche une sorte de mini kunai qu'il envoya sur Ezrael. Celui-ci, absorbé par sa lecture, ne vit pas venir le projectile. Transperçant la lettre, il s'enfonça profondément dans son épaule. Dans un grognement, Ezraël vit le prêtre d'un oeil différent. Il était un ennemi, collaborateur, et détenteur d'information. Ezraël prit sa décision. Il retira son manteau. Déployant ses larges ailes, manquant de faire tomber ses compagnons, il sorti sa hache, qu'il plaqua d'un geste vif contre le cou du prêtre.

"Le temps du jeu est fini. J'exige des réponses. Où est Laura, et où est la relique. Les réponses sont immédiates. L'attente m'agace. La Messe est dite. "

Surprit, le prêtre n'eut pas le temps de réagir. Mais une fois qu'il fut sous une position de faiblesse il ricana.

"Si l'attente t'agace sache que le poison qui coule maintenant en tes veines est de la même impatiente que toi."

La lamia, d'un coup,enroula un anneau autour du buste d'Ezrael et le tira violement en arrière et le plaqua au sol de ses anneaux. Ezraël, plaqué au sol, sentit son corps devenir de plus en plus dur. Le poisson faisait effet. Se retournant vers la Lamia, il fit :

"Dame, vous m'avez à votre merci. Pourriez vous daigner m'expliquer ce geste de fureur ?"

Mais dans un même temps, comprenant la scéne, ébourrifé par le projectile, et indigné du ton du prêtre, Angerdd se jeta sur ce dernier. Assaillant son visage, on entendit hurler le prêtre. Et quand l'oiseau repartit, on vit jaillir du sang des deux orbites vides qu'avaient été les yeux du prêtre, et de l'endroit ou s'était tenu sa langue, dévoilant une bouche vide, soufflant sans aucune force. La lamia, siffla violement. Et l'elfe se tourna avec elle le regard mauvais et dégainant son épée, il s'apprêtait à donner un coup sur elle quand quelque chose de plus rapide lui frappa le dos sur une de ses vertèbres : une flèche. Hurlant de douleur et desserra d'un coup les anneaux qui retenaient Ezrael.
Se remettant debout malgré la douleur, Ezraêl fit face à l'elfe, ne se posant pas de questions sur l'identité de son sauveur. Sa hache de bataille en position, il dit:

"Je crois que le temps de la vérité est venue. racontez moi donc votre périple; je vous conseille d'obéir, votre posture est mauvaise."

L'elfe commença à trembler... Il avait échoué à sa mission sa première... À cause de cette... Cette... Il bouillonait au fond de lui... et il ne pouvait pas rester là car il allait révéler des informations. Alors, il se fit Arakiri.
Une lueur triste dans le regard, affrontant la mort d'un ennemi, mais aussi d'un homme, peut-être père ou mari, Ezraël laissa s'échapper une larme. Son sauveur mystérieux allait surement le rejoindre, et une autre vie pouvait être préservée. Envoyant Angerdd vers les bois comme message de remerciement, il se dirigea vers la Lamia encore vivante, essayant de visualiser l'étendu des dégâts. La douleur de la flèche fixée dans sa colonne vertébrale la faisait souffrir de mille mot. Elle observait Ezrael d'un air mauvais et méchant... Posant un doigt sur son front, il lui attacha les bras dans le dos avec un rouleau de corde sorti de son sac, avant de retirer la fléche d'une mai légèrement hésitante. Il se servit ensuite de l'habit de la Lamia pour éponger le sang, essayant de préever le minimum de tissu. Puis se rappelant qu'il était lui même en grand danger, il se dirigea vers les bois, voulant rencontrer son sauveur. "Laura...?" murmura-t-il d'une voix tremblotante. Il y eut de l'agitation dans les arbres. Comme si quelque chose en descendait, sautant de branches en branches. Finalement, quelqu'un atterri sur les épaules d'Ezrael avec un "Miaou" Joyeux :

"Bounyaaa !"

Déconcentré, mal attentif, il ne fit pas attention à la silhouette dans les arbres. Il reçu donc le choc de plein fouet, s'écroulant à terre sous la violence de l'impact. Lorsqu'il vit que c'était Laura qui avait atteri sur lui, son coeur se remplit d'allégresse. Il eu un regard doux, un sourire tendre apparu sur son visage, et il murmura :

"Je savais que je te retrouverai. Tu m'a encore sauvé la vie. J'ai des ailes, mais tu est le véritable ange."

,avant de l'embrasser sur la joue, à la frontière de ses lévres. Puis il fit quelques chose de bien moins romantique. Il s''évanouit. Charmée par d'aussi douce parole, Laura eut un frisson quand Ezrael l'embrassa. Mais ses émotions furent plus fortes quand celui-ci s’effondra au sol :

"Hey ! Ezrael ! Ezrael ! ça ne va pas ?" fit-elle en lui sautant dessus et en lui secouant doucement les épaules, mais l'on sentait qu'elle retenait une énergie plus grande.

Revenant doucement à lui, Ezraël vit le visage de Laura penché sur lui, tordu par l'appréhension.

"Ne t'inquiéte pas. J'ai juste perdu un peu trop de sang. Et le prêtre à qui vous deviez parler était apparemment un maître dans l'art subtil de l'empoisonnement." fit-il, se levant dans un grognement, désignant la silhouette sanglante du prêtre allongée à terre.

Il caressa doucement le cou d'Angerdd, qui s'était posé à courte distance

"Pourrait-tu me rendre un service,noble chasseur ? Vas dans le temple. Cherche parmis les fioles, celles de couleurs verte. Rapportent les moi. L'antidote doit être l'une d'entre elle."

Laura se releva et regarda le prêtre, le coeur soulevé par l'image qu'il donnait à présent. Elle fit la grimace et grogna. Ses oreilles s'abaissèrent au plus bas et sa queue pris les couleur d'un panthère des neiges. Elle se mit au-dessus d'Ezrael à observer la blessure, inquiète. Elle ressortit la même fiole qu'elle avait usé la première fois qu'ezrael avait été blessé. Appliquant un morceau de tissu imbibé sur son épaule.

"Hum, je pense que je vais avoir besoin de cet antidote rapidement, si je ne veut pas trépasser rapidement. Je te remercie pour tout, mais je propose que mes paroles d'adoration attendent quelques peut, cela ne te gêne-t-il pas?" fit-il en se levant, grognant à cause de la douleur, déjà un peu atténuée.

Il se dirigea vers le prêtre, attendant le retour de Angerdd. Laura le suivit essayant de rester près d'Ezrael pour le soutenir si jamais il venait à retomber. En s'approchant un peu plus du prêtre elle demanda :

"Est-ce que tu crois que je devrais désinfecter ses blessures ?"

Lorsqu'elle dit ça, le cri d'Angerdd retentit, il revenait, deux fioles dans les serres.

"Si tu pense pouvoir le garder en vie, fait le. Mais si tu le crois condamner, ne gaspille pas de ta précieuse lotion pour cet être immonde.". Remerciant Angerrd d'une caresse de la main, il dit au prêtre.
"Homme de peu de foi, souvient toi de notre conversation sur le pardon et la purification. Désigne moi la fiole d'antidote au poison dont ta lame était enduite, et tes torts te seront pardonnés."
"Sa vie n'est pas en danger... Mais elle sera bien longue pour lui..." Fit-elle.

Elle s'approcha du prêtre et l'aida à se relever. Celui-ci sursauta au moment où Laura le toucha. Elle tamponna le tissu sur ses yeux où de l'eau coulait, bien qu'on ne su pas exactement d'où elle provenait. Elle découpa un lambeau de la robe du prêtre pour lui faire un bandage, le rendant plus présentable. Puis elle s'apprêta à verser de son flacon dans la bouche de l'homme. Mais avant elle prévint :

"Surtout n'avalez pas, recrachez une fois que c'est désinfecté."

Le prêtre hocha la tête et poussa un gémissement quand le liquide se déversa. Il eut du mal à ne pas tout recracher immédiatement mais il y arriva. Finalement il fit signe à Ezrael d'approcher, bien qu'il ne savait pas exactement où il se trouvait. se fut le faucon qui se percha sur son bras pour le lui donner. Le prêtre dé-bouchonna chaque fiole et les sentit... Il mit quelque minute à se décider pour finalement en tendre une devant lui, dans le vide. Quand à la deuxième, il fit une chose étrange : il attrapa les pattes du faucon qui protesta en tentant de s'envoler et y plongea ses serres. Une fois fait il le laissa partir s'en retourner à l'épaule d'ezrael.
Attrapant doucement la main de l'homme déchue, il prit la fiole qu'il lui tendait et l'avala. Un goût ignoble l'envahit aussitôt, une odeur de charnier pénétra dans ses narines, mais il se senti légèrement mieux. Caressant les pattes de son faucon, il l’enjoignit à se poser sur la protection de cuir artisanale qu'il s'était créé la veille. Grimaçant toujours, il décida de s'approcher de la Lamia, se tenant à distance raisonnable. Elle avait l'air d'avoir retrouvée ses esprits, bien que la douleur dans son dos fut toujours aussi forte. Les lambeaux de ses habit flottaient honteusement sur sa poitrine.

Ezraël lui dit, d'un ton calme et mesuré :"Dame, je crois que nous allons enfin avoir une longue et vrai discussion." . Il se tourna ensuite vers Laura. "Désolé de faire ainsi attendre la joie des retrouvailles, mais faire éclater la vérité sur cette affaire ne sera pas de trop. Nous installer à la lisière de la forêt serait une bonne idée pour ne pas être dérangé. Guidez le prêtre, je transporterai cette Lamia."

Laura s’exécuta et aida le prêtre à se relever en guidant le prêtre avec elle. Quand à la lamia elle siffla sauvagement. Elle semblait être fiévreuse, de la sueur coulait le long de son front et de son corps.

"Je suis désolé d'avoir à te demander ça, mais je crois que pour obtenir nos information, tu vas devoir soigner cette Lamia" dit Ezraël, allongeant la cible de ses paroles contre un arbre. "Et quand à vous, je vous demanderai poliment de me raconter votre histoire et les raisons de votre présence. Je ne tient pas votre aître dans mon coeur, mais je suis un homme d'honneur, et je ne tue pas les femmes."

Laura grimaça de plus belle, regardant la lamia d'un air dédaigneux... Elle n'avait pas non plus envie de l'aider en quoi que se soit... Mais elle s'executa. Asseyant doucement le prêtre par terre elle se dirigea vers la lamia qui montra des crocs et claqua la langue quand elle la toucha. Regardant la blessure, elle se mordit les lèvres. La flèche avait atteint directement une de ses vertèbres... La moelle épinière se mélangeant avec son sang dans la zone blessé.

"Je ne peux rien faire... Soit son corps arrivera à former une coque protectrice autour de sa blessure, ou elle mourra de fièvre."

Ezraël prit la tête de la Lamia dans ses mains, la forçant à fixer son regard sur lui. Et d'une voix lente, calme et envoûtante, il se mit à parler.

"Que faites-vous ici, en se sanctuaire. Pourquoi votre maitre vous a-t-il envoyé. Qu'elle rôle avez-vous joué dans les événements récents."

Au départ inspirée par les yeux de l'homme ailé, la lamia reprit ensuite le controle de soit-même en soufflant pour se sentir mieux, Ezraël pouvait sentir à quel point son corps était brûlant en la tenant ainsi. Elle commença à répondre d'une voix cassé par la faiblesse :

"Nous étions venus transmettre un message... Rappelez-vous. Rien d'autre. Quand à notre rôle dans les évènement qui ont suivi je ne peut rien vous dire d'autre que le prêtre avait demandé un service à feu mon ami."
"Et quel service était-ce, ma chère. Parlez librement et sans crainte, je ne vous veux aucun mal. J'empêcherai que vous soyez blessé, mais pour cela vous devez coopérer."
"Les elfes ne sont-ils pas réputer pour leur courbes félines et leur agilité ?
"Continuez.."
"Si j'avais autant d'informations sur ce qui se passait et où vous diriger c'est tout simplement parce que cet ami provoquait une grande partie de ces coséquences"
"Et vous, ne faisiez vous rien?"
"Comment pouvais-je être à deux endroits à la fois ?"
"Vous avez donc laissé votre compagnon se débrouillé seul pendant toute votre mission?"
"J'avais des choses bien plus intéressantes à faire..." Siffla-telle
"Autre que me tenir compagnie j'imagine..."
Elle fit la grimace semblant être deçu, le décrivant de ses yeux émeraudes.
"Vous auriez donc fait tout ce voyage uniquement pour moi?"
"Non, je n'étais que le messager..."
"Et que faisiez vous avec un compagnon si jeune et ... inexpérimenté ?"
Elle hésita à répondre mais avoua finalement : "Nous sommes des nouvelles recrues."

Laura, attendait derrière, les bras croisés et semblait simpatienter. Ezraël, presque content de l'interrogatoire, ferma doucement les yeux de la Lamia.
"Repose toi, tu en aura besoin si tu survie." Il se retourna vers Laura.
"Je crois que le moment de joie des retrouvailles est enfin venu."

Et il tomba dans ses bras. Contente de retrouver enfin Ezrael, mais gênée de faire ça devant des personnes qu'elle n'appréciait guerre, elle serra timidement l'homme dans ses bras.

"Oui et ben si on pouvait m'expliquer ce qu'il c'est passé se serait gentil." Fit-elle souriante.
"Dame, j'allais te poser la même question. Après que tu te sois endormi, suspectant une fourberie, je suis allé voir le prêtre. Les gens du temple parlaient d'une crémonie. Le prêtre m'a avoué t'avoir drogué pour te plonger dans le sommeil. De retour à l'auberge, j'ai fermé la prt et la fenêtre, pensant qu'on tenterai de t'enlever. Plus tard, des bruit de fenêtre brisé on été entendu. C'était ta chambre. Je n'ai pas pu trouver de piste. Je me suis donc lancé à ta recherche. Je me suis introduit dans le bureau du prêtre, cherchant quelques liens avec la cérémonie. J'ai dérobé la lettre de ton maître. Tu devrai la lire, car je crois que tu fut dupé au même titre que moi. Le lendemain, cherchant les deux sbires, je fini par tombé sur eux, et nous nous dirigeâme vers le temple. Arrivé à destination, nous vîmes les prêtre, vert de rage contre nous trois. Il me questionna sur ta présence, et, aussi ignorant que lui, je ne puis lui répondre. Il m'attaqua, et les deux sbires m'immobilisèrent. Et à ce moment là, tu rentra en action, me sauvant la vie. Encore."
"Et toi, pourrais tu me conter ton aventure?"

Les yeux de Laura s'écarquillèrent et elle resta bouche bée.

"Tu veux dire que j'ai dormi pendant un jour entier ?! Je venais tout juste de me réveiller dans l'infirmerie du temple, pensant que j'ai été malade et que tu m'y avais emmené pendant mon sommeil quand je t'ai vu au prise de cet animal.. !" Elle pointa de sa main la lamia.
"Tu a dormi pendant plus d'une journée, m'est avis. malheureusement, le prêtre ne pourra plus nous donner sa version des faits, dans l'état où Angerdd l'a mit. Je te propose de renter. Nous déposerons le prêtre devant son temple, puis nous rentrerons à l'auberge, où tu pourra lire la lettre de ton maître."

Et avant de se mettre en route, Ezraël déposa, aux pieds de la lamia, une petite note. Elle l'enjoignait à changer d'avis, quitter le service de l'empereur. Si tel cas était avéré, elle pouvait venir le retrouver. Laura repartit gaiement sur le chemin de l'auberge. Cela pouvait paraître curieux mais elle semblait être pleine d'énergie, plus que la normal. Ils déposèrent au passage le prêtre le laissant au soins des réligieuses qui ne firent rien au deux compagnons en voyant l'état du prêtre. Souriant de voir sa compagne si forte et heureux de l'avoir retrouvé, il se mit à sourire, se réjouissant du monde entier. Arrivé dans sa chambre d'auberge, il laissa Laura entrer. S'asseyant sur le lit, il dit :

"Enfin je peux te remercier. Tu a sauvé ma vie une seconde fois, alors que j'était censé être ton dévoué. Je ne sais que faire devant tant de bonté et de générosité.

Sautant sur le lit, en rebondissant les jambes croisées, elle regarda profondément Ezrael d'un air sérieux.

"Ne te sens pas obligé, surtout avec moi. Tu t'es bien assez mis en danger en me cherchant cela est suffisant. mais que diable faisais-je là-bas ?"
"Le prêtre a parlé d'une cérémonie. Je pense que tu devais en être la pièce maîtresse. Peu-être cela t'aidera-t-il." Et il lui donna la lettre de Radmith.

Elle s'en empara et se mit à la lire lentement. Au fur et à mesure de sa lecture elle semblait être de plus en plus troublé. Fronçant des sourcils et sa queue se parant de rayures grises. Quand elle eut fini elle resta dans la même position ne sachant pas quoi dire.

"Je me demande ce qui se serait passé si la cérémonie avait eu lieu. Mais pour l'instant, je me demande ce que nous devons, ou plutôt allons faire."
"Mon maître est vraiment un illuminé... Mais qu'est-ce qui lui a pris ?" Murmura-t-elle. Elle réfléchit quelques secondes avant de poursuivre. "Je n'ai pas la moindre idée de quoi faire maintenant..."

Se rendant compte de la désillusion que pouvait apporter la lettre, et des épreuves terribles qu'avait pu subir Laura, Ezraël fit la seule chose qu'il pensait censée. Il la serra contre lui, joue contre joue.

"Nyah ?" Fit la jeune femme surprise. Elle n'osa pas bouger face à cette réaction.
Ezraël recula légèrement. "Désolé, je m'égare."dit-il avec un air étrange. "Je propose que nous attendions demain pour décider de la suite de nos aventures. Cette journée a été pour moi forte en émotion, et je crois ne plus avoir toute ma tête."
"Tu as besoin de repos ?" demanda-t-elle avec une moue étrange.
"Pas vraiment. Mais de décompresser un peu, si tu vois ce que je veux dire. Je me suis quand même fait gravement blésser" répondit-il, tout sourire.
"Oui c'est vrai ! Excuse moi, je suis bête."

Elle s'arracha les cheveux d'avoir poser une question aussi stupide. Mais elle n'arrivait pas à tenir en place, trop de sommeil l'avait rendu trop énergique. mais elle ne donnait pas cher de ce qui allait arriver quand elle tomberait de fatigue. Elle se mit à sautiller sur place, soit sur le lit, en observant Ezraël et se demandant ce qu'elle prévoyait de faire par la futur.
Elle s'apprêtait à répondre, quand dans le couloir, la voix énergique et robuste du tavernier retentit :

"Oyez oyez ! Damoiselles, damoiseaux ! Ce soir dans l'auberge du repu, nous vous offrons un spectacle ainsi qu'un grand concours ! La fête commencera dès le coucher du soleil, lorsque le dernier rayon de lumière aura disparu ! Le but du concours est d'épater la galerie avec vos pouvoirs ou vos techniques personnelles ! Le gagnant ou la gagnante se verra recevoir une semaine de boisson gratuite à la taverne ! Si jamais vous n'êtes que de passage, la maison vous offrira des vivres ! Allons mesdames et messieurs ne soyez donc pas timides venez donc participer à la grande fête !"

Laura resta là, devant Ezrale, les lèvres coupées dans leur élan, avant qu'elles ne sourissent. Tandis que le tavernier descendit de l'étage pour aller répéter la même chose dehors.

"Hummm, j'imagine que vous seriez tenter de participer à ce concours, non? SI tel est le cas, je préférerai aller me reposer tout de suite, histoire de pouvoir être frai et dispo pour la nuit entière. Cela ne vous gêne-t-il pas?" fit Ezraël, un air légèrement triste dans les yeux
"Oui je voudrais bien participer. Mais... Si tu ne te sens pas d'attaque ou si tu préfères dormir cette nuit cela ne me dérangera pas d'y aller à une prochaine occasion." Fit-elle en voyant le triste air d'Ezrael. "Et cesse de me vouvoyez voyons ! Soyons intimes."
"Ecoute, la nuit ne tombera pas tout de suite. SI j'arrive à dormir, je pourrais tranquillement passer la nuit éveillée. Pendant ce temps, tu pourra travailler ton numéro, ne crois tu pas? Je suis sûr que j'en serai ébahi !" fit-il, avant de s'allonger lentement.
"D'accord !" Fit-elle fièrement. "Je vais m’entraîner fermement pour t'épater !"

Elle partit en courant dans sa chambre sans demandé son reste, faillant se cogner plusieurs fois à des murs au passage, maladroite qu'elle était. Riant à voie basse des bruit qu'il entendait dans le couloir, Ezraël ouvrit la fenêtre, dégageant le perchoir d'Angerdd, qui avait du aller chasser. Il s'allongea sur le lit et commença à sombrer dans le sommeil, réfléchissant à ce qu'il pourrait faire une fois réveillé.
En entrant dans sa chambre, Laura marcha sur un bout de papier. Elle le ramassa, curieuse et lu ce qu'il y avait dessus :" Bien dormis, princesse assoupie ?" Elle était tout étonné de ce message et ne doutait pas de sa provenance... Elle le glissa dans sa poche, souriante et ferma la porte de sa chambre. C'est parti ! Elle allait s’entraîner dur et ferme. Elle réfléchit à comment elle allait faire....


L'instinct du voyageur est une bien étrange chose. Il permet à l'homme aguerri de se réveillé à l'heure qui lui convient, pouvant ainsi parer aux situations difficiles. Ezraël se leva donc une petite heure avant la tombée de la nuit. Il descendit l'étage, traversa la salle centrale, déjà comblée par l'attente de l’évènement, et marqua son nom ainsi que celui de Laura sur une petite liste, placée sur le comptoir, qui servait à enregistrer les participants. Sortant de l'auberge,cherchant le calme et la tranquillité, il atteignit la bordure des arbres et s'enfonça dans les bois. Avisant un vieux chêne noueux et solide, il s'installa, adossé au tronc puissant du père de la forêt. Une forme dans le ciel se détacha, et Angerdd vint se poser sur une branche basse, un lapin dans le bec, qu'il commença à dépiauter silencieusement. Au pied de l'arbre Ezraël rentra dans une sorte de transe. Il retourna dans les souvenirs de sa vie passé, près de ses vieux maîtres philosophe et barde. Le pouvoir des mots. Il avait appris auprès d'eux à s'en servir, comprenant l'impact terrible que ceux-ci avaient sur les hommes. Il ouvrit les yeux. Sortant son carnet, il commença à écrire.
Laura avait fini de s’entraîner, essoufflée, elle était contente mais cependant elle allait devoir payer des réparations à l'aubergiste. Une porte de commode ne devant pas coûter bien cher. Suant par l'effort qu'elle avait donné pendant plusieurs heures, elle fit sa toilette, se coiffa et se changea. Elle portait maintenant une tenue de ville : une robe courte et rouge par-dessous laquelle elle avait mis un pantalon de lin noir. Chaussée de sandales tressées, elle se pomponna avant de descendre et de commander un grand verre d'eau pour s'hydrater.
Le torse verdi par l'herbe grasse et mouillé, Ezraël retourna à l'auberge,quelques minutes avant le début du concours. Gardant Angerdd avec lui, le nourrissant avec le cadavre croisé sur le chemin, Il enfila un pantalon large et noir, strié de volutes argentés. Son grand manteau sur les épaules, il l'attacha avec une broche d'argent, représentant un chat en chasse. Rabattant la capuche sur sa tête, il descendit dans la salle commune, retrouver Laura.
L'apercevant près de la scéne, dans ses nouveaux habit, il fut impressionner. Elle était vraiment de toute beauté Il laissa malheureusement son trouble s'afficher sur son visage. Tentan de garder contenance, il questionna:

"Prête pour ton numéro?"

Tournant un oeil semblant déborder de confiance en soit, Laura sourit en voyant la tête d'Ezrael, contente de voir qu'elle faisait son petit effet. Mais n'abusant pas de cela elle répondit tranquillement à l'homme ailé :

"Prête oui, mais dans combien de temps ? Beaucoup de personnes se sont inscrites avant moi."
"Ne t’inquiète pas, je nous ai inscrit relativement tôt, nous aurons encore le gros de la soirée devant nous. Et les premiers inscrits doivent être des amis de l'aubergiste, avec un talent peut-être moindre."
"Qui sait ? Nous le verrons bien. Mais je suis ici avant tout pour m'amuser. Pas toi ?"
Elle tira une langue malicieuse, joyeuse et énergique. Elle portait à son épaule un sac qui semblait bien plein. Mais elle poussa un "Oh" qu'elle expliqua.
"Je ne sais pas si je peux te demande une telle chose mais..."
Elle s'approcha de l'oreille d'Ezrael, mouvant son corps tel un félin, s'appuyant sur son épaule :
"Ne pourrais-tu pas me donner deux plumes provenant des tes ailes ? N'importes lesquelles feront l'affaire, mais je ne sais pas si c'est possible."
"Cela serait bien la première fois que celle-ci se rendent utiles."fit l’intéressé avec un sourire.

Glissant subrepticement la main dans son manteau, il en ressortit deux longues plumes, fines et blanches comme la neiges. Il les tendit à Laura alors que le premier des fêtard rentré sur scène.Il avait l'air passablement éméché, et se mit à chanter d'une voix fausse. Cela devait visiblement être un habitué du lieu, car des gens rires et applaudirent partout dans la salle. Il eedescendit, passablement fier de lui. Laura fut contente de voir qu'il pouvait lui offrir deux de ses plumes, la jeune femme lui sauta dans les bras pour le serrer contre elle.

"Merci beaucoup ! ça va être splendide !"

Puis voyant que le spectacle commençait elle s'assit juste en face de lui et observa la fête se dérouler, les yeux pleins d'étoile et glissant les plumes dans son sac. L'ambiance dans l'auberge monta d'un cran, les musiciens s'étaient donnés rendez-vous et accompagnaient les participants. L'une d'entre eux étaient une magnifique faune, dont les cheveux noirs et longs ondulaient sur une magnifique robe d'or et de pourpre. Sa peau étaient sombre comme le bois et elle était danseuse. Sur un air endiablé des musiciens elle fit l'admiration de plus d'une personne dans la taverne qui retenti à travers toute la ville une fois que se fut finit. Les numéro se succédèrent dans l'ambiance brûlante de la station , des plus insolites aux plus splendides, en passant par ceux qui étaient simplement rigolos. Certains se mirent à jongler, d'autres à chanter ou danser. Un des habitué de la taverne les gratifia même d'un numéro épique dans lequel il réussit à boire une dizaine de bouteille de bière d'affilé, au grand dam de l'aubergiste. La faune qui menait l'orchestre les fit assister à un numéro plus que splendide de danse langoureuse. Ezraël se surprit à serrer la main de Laura, à moitié par stress, l'autre moitié par plaisir. Et après une démonstration assez réussi de force musculaire, ou un bucheron de la région réussit à soulever à lui seul un tron d'arbre, la voix du tavernier retentit.:

"Faite place à notre nouvelle participante, étrangère à ce village qui vas tenter de nous montrer ce qu'elle a dans le ventre......LAURA !"

Le coeur de Laura dit un bond . Elle se mit lentement debout, palpitante et timide à la fois. Elle adressa un sourire à Ezrael avant de traverser toute la foule pour monter sur scène. Là-bas, elle demanda à l'orchestre de jouer une musique envoûtante et guerrière à la fois. Soufflant un bon coup, elle s'inclina au public qui la salua d'encouragements et sortit les affaires qu'elle avait dans son sac. Des plumes. Des tas de plumes.
Elle en attacha trois plumes de paon à son dos qui traînèrent sur le sol, deux plumes de mouette glissées dans sa ceinture telles des dagues, une grande plume duveteuse et coloré de danseuse rouge derrière l'oreille et une plume d'Ezrael dans chaque main.
Le spectacle pouvait commencer. Elle se mit à danser, une danse semblant mimer le combat, mais un combat plein d'amour, comme si deux guerriers s'affrontaient à la manière d'une parade. Avec ces plumes elle s'approchait du public, s'amusant parfois à les passer à la manières de caresses sous le menton de quelques hommes assis là. Puis la musique s’accéléra, ses mouvements aussi. Le tronc d'arbre du bûcheron était resté sur scène, quelle aubaine, pensa-t-elle. Et tandis que la musique semblait avoir atteint sa vitesse maximum, sa danse-combat se fit plus violente et plus langoureuse. Elle se saisit d'une des plumes de paon et fouetta d'un coup le tronc de l'arbre très rapidement, celui-ci à la grande surprise de tout le monde perdant un large bout de son bois. Enchaînant immédiatement en se saisissant de ses plumes de mouettes elle les planta dans l'écorce. Et l'on pu voir que les plumes étaient devenues lames. Le spectacle de Laura se conclu par un crescendo de musique et elle en position de victoire une jambe au-dessus du tronc et les plumes d'Ezraël devenu lames elles aussi dans les mains.

Ezraël applaudit à tout rompre ce spectacle magique qui venait d'avoir lieu devant ses yeux. Un sourire éclatant sur le visage, il hurla de joie, toute la foule de l'auberge le suivant dans sa démonstration de joie. Il se rua au pied de l'estrade, et accueilli lors de sa sortie, la félicitant chaleureusement pour la démonstration splendide qu'elle avait pu faire. Dans le tumulte, il réussit à lui glisser ces quelques mots :

"C'était splendide, ma Dame. Je regrette presque d'avoir à vous dire que c'est malheureusement moi qui vais gagner."

La voix de l'aubergiste retentit encore, plus bruyante que le fracas de l'auberge, fait exceptionnel compte tenu de l'ardeur des spectateurs.

"Mesdames et Messieurs, notre prochain visiteur est lui aussi étranger. J'ai l'honneur de vous présenter Ezraël,qui vas tenter de remporter le prix du soir."

A ces mots, une partie de la foule retint son souffle, ayant déjà assisté aux spectacles d'Ezraël, ou en ayant entendu parler . Montant sur la scène d'un pas calme, le silence se fit dans l'auberge lorsque Ezraël s'assit, les jambes croisés, sa cithare sur les genoux. Il commença la représentation par ces mots :

"Gente dames et fiers messieurs qui assistez à ce spectacle. Tout ce que vous pourrez voir ici sera tout a fait naturel, et je tient à voir dire que vous ne risquez aucun risque. Sur ce, bon voyage."

Et alors que des airs abasourdis se peignaient sur les visages de l'assemblé, Ezraël commença à jouer

Tout d'abord, il ne se passa rien. L'air joué était lent et profond, calme et froid, comme 'univers à ses débuts. Puis les membres de l'auditoire furent pris d'une langueur étonnante, malgré la chaleur qui régnait dans l'auberge. La voix d'Ezraël retentit alors. Elle était obscure comme le néant primordiale, envahissant les esprits et les âmes retentissant sur les murs de l'auberge comme si aucun autre son ne pouvait plus exister. Dans un tourbillon de couleur, les murs changèrent de forme, commencèrent à se liquéfier. Et stupéfait, l'auditoire s'aperçut que l'auberge avait disparu. Ils se trouvaient sur une plaine, grande et vide, ou aucun signe de vie n’apparaissait. Alors que les premiers murmure surpris s'élevaient, ils virent des arbes se mettre à pousser. De façon.. accélérée. Une forêt profonde les entoura bientôt. Ils virent des animaux élire domicile dans les arbres et les buissons. Ils virent les premières races arriver dans la forêt. Ils virent leurs ancêtres, leurs aïeuls, bâtir la ville dans laquelle ils se trouvaient. Et au bout d'un laps de temps qui leur parut une éternité, ils furent de retout dans l'auberge. Ezraël s'était tu. Sa cithare laissa filer une dernière note.

Assise à sa place, son esprit soufflé par la grandeur de ce qu'elle venait de voir, Laura ne put retenir une larme couler le long de sa joue. Émerveillée, époustouflée, impressionnée... Tout ces mots étaient insuffisant pour décrire l'impression que lui avait donné son compagnon de route à l'instant. Et face à l'inefficacité des mots devant l'émotion, il ne nous reste plus que le langage du corps. Lentement, doucement, prenant de l'ampleur comme une vague qui se rapproche de la terre, les applaudissements fusèrent dans la taverne. C'était assourdissant, vrombissant, c'était des gens qui frappaient leurs mains jusqu'à s'en faire mal. Le spectacle d'Ezrael avait été fabuleux. Laura participa de tout son corps à ce tumulte de bravo.

Descendant lentement de scène, étranger à l'auberge et à ses occupants, inconscient du vacarme et du bruit causé par les applaudissements, Ezraël s'arrêta devant Laura, son regard fixé dans le sien. Il essuya d'un geste léger la larme qui coulait sur sa joue. Et dans un mouvement d'une infini délicatesse, il embrassa tendrement Laura, se perdant dans les abysses de joie, hors du monde réel, partageant l'instant avec elle, qui avait su le charmer plus que toute autre chose au monde.
Tremblante par tout ces sentiments qui venaient se présenter à elle, Laura ne pu que succomber au désir brûlant de sentir les lèvres d'Ezrael contre les siennes. Pouvant ainsi transmettre tout ce qu'elle n'avait pas su dire à ce moment. Se délectant, elle passa ses mains par-dessus les épaules de l'homme ailé pour l'approcher un peu plus et le serrer contre elle. Le spectacle quand à lui continua à se dérouler, sous les cris de joies de tous les participants, certains admirant du coin de l'oeil la scène que se passaient devant eux, cachée dans la foule. Ardent de passion et d'amour, Ezraël savoura chaque instant de se baiser, glissant son esprit dans te temps entre les instants pour profiter à jamais de ce moment unique, de la rencontre de ses deux âmes, exprimant leurs sentiments à travers le seul moyen possible, le baiser. Lorsque, une infinité plus tard, il réussit à s'arracher à l'étreinte brûlante de ses sentiments, il ne pu réussir à dire que ce simple et unique mot :

" Je t'aime."

Puis,absorbé par la foule, applaudissant toujours, et émue par cette si charmante scène, il se fit féliciter de nombreuses part, voyant les larmes dans les yeux des gens. Mais jamais il ne quitta Laura du regard. Et quand la foule daigna enfin le laisser partir, il revint s’asseoir à côté d'elle, la prenant dans ses bras, contemplant sa beauté.

La soirée avait été longue et Laura commençait à ressentir les effets des efforts qu'elle avait produit pour faire son spectacle. Quand Ezrael se tint devant elle, ses mots lui échappèrent et elle resta coi. Elle ne fit que s'enfoncer dans l'étreinte qu'il lui donnait et ronronna doucement, heureuse. Dans un souffle, écrasé par le bonheur qui l'envahissait pour la première fois depuis un temps immémorial, Ezraël dit :

"Je crois qu'il serait peut-être mieux de monter, ne crois-tu pas? Aujourd'hui a été une longue journée."

Avant de l’entraîner par une poignée de main caressante jusqu'à l'étage supérieur. Le suivant, elle monta les marches en bondissant derrière lui, sa queue avait pris quelques rayures oranges. Arrivés devant sa chambre, Ezraël s'arrêta. Un sourire nuageux flottant sur son visage, il demanda :

"J'imagine que vous voudrez rejoindre votre chambre rapidement" Avant d'ouvrir la porte qui menait à son lit d'une légère torsion du pied.
"Je ne saurais te dire, je suis partagé entre fatigue et contentement" Elle sourit, bailla et ouvrit sa porte elle aussi.

L'embrassant encore une fois, profitant du goût sucré et de la chaleur de ses lèvres, il lui adressa un profond "Je t'aime", avant de se retourner et de se diriger vers son lit. Il s'y allongea, dans son costume d'adam, errant dans les limbes des pensées amoureuses, repensant à cette journée si étrange, et finalement, s'endormant, rêvant en couleur pour la première fois depuis bien trop longtemps.Laura l'imita. Mais avant de s'endormir elle observa longuement la nuit étoilée par sa fenêtre neuve.Soudain, elle aperçut un oiseau voler près de la fenêtre voisine. Elle ouvrit la sienne et elle reconnu le faucon qu'elle avait déjà aperçu avec l'homme ailé. Il entra profitant de son ouverture et se percha sur un meuble. Récupérant prudemment l'oiseau sur son bras, elle se dirigea dehors pour revenir vers la chambre d'Ezrael qu'elle entrouvrit pour que le faucon y retourne. Entrant dans la chambre éclairée par la lueur lunaire, filtrant à travers la fenêtre toujours ouverte, elle vit Ezraël endormis, une expression de bien-être sur son visage. Il était étendu sur son lit, dans le plus simple appareil, et semblait avoir de bien jolies rêves. Un demi-sourire sur les lèvres, elle ferma lentement la porte sans le quitter du regard puis alla se coucher.

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La lumière de l'aube perçait à travers les carreaux de l'auberge. Anggerd, visiblement de retour, poussa un croassement affectueux. Ezraël se leva lentement. Caressant la tête de son faucon et sortant un bout de viande de sa sacoche pour son déjeuner. Il s'habilla et sortit dans le couloir. Avisant la porte de Laura, toujours fermée, il descendit dans le hall de l'auberge. Demandant du thé, du pain frais et du beurre, il monta le repas jusqu'à l'étage, et toqua doucement sur la porte de Laura. Il y eut un gromeul et finalement une voix se fit s'entendre :

"... Qui ?"
"Hummm... Moi." Fit la voix chaude d'Ezraël.

La vivacité de son esprit revenant, Laura sauta hors du lit, tombant sur le parquet pour aller ouvrir.


"Euh, bonjour !"
"Désolé de te réveiller, je pensais que tu apprécierais quelques collations matinales. De plus, je ne pense pas que nous devrions nous attarder plus que de raison dans cette ville, mais nous aborderons ce sujet plus tard."
"Ah ! Merci oui c'est appréciable." Elle resta planté là quelques secondes, attendrie par l'attention d'Ezrael. Elle décida de le remercier en l'embrassant sur la joue et l'invitant à entrer.

S'asseyant sur le lit, il versa le thé d'un air expert dans les tasses, et beurra le pain fais juste sortie du four. Une odeur agréable envahi la pièce. Un sourire moqueur vers Laura, il lui fit remarquer :

"J'ai bien fait attention,il n'y a rien dans le thé cette fois-ci." Avant de la taquiner du bout des doigts

Elle grimaça, ayant peur de retenter l'expérience.

"Il vaudrait mieux, j'ai assez dormi comme ça."

Etant tout de même affamée par la veille elle commença à manger. Et ils mangèrent ensemble de bon appétit. Une fois que le petit-déjeuner fut terminé et qu'il se soit bien léché les lèvres, Ezraël demanda à sa compagne :

"Maintenant, il va falloir décider de ce que nous allons faire. J'imagine que tu voudras rentrer chez ton maître pour lui annoncer ce qui c'est passé et tirer au clair ce qu'il a exprimé dans cette lettre ? Ou peut-être a-tu d'autres projets."

Laura abaissa la tête, plongeant son esprit dans la reflexion. Que faire ? Elle voulait certes retourner voir son maître pour discuter de tout cela mais au fond d'elle elle savait qu'elle n'aurait pas le dessus. Il était donc pour le moment inutile qu'elle y retourne. Le résultat ne serait pas forcément le meilleur. De plus elle ne voulait pas entraîner Ezrael encore plus dans ses histoires. Mais elle n'avait aucune idée sur que faire minant. Et si elle prenait par à tout ce qui se déroule dans le monde...

"Je me demande ce que faisaient des sbires de l'empereur ici. Cela est inquiétant de les voir dans une ville reculée comme celle-la" Répondit-elle relevant un regard déterminé.
"Ils doivent être à la recherche des reliques. Peut-être ont-il trouvé la trace d'une d'entre elle dans cette région. Mais ils parcourent toutes les planètes à leur recherche, rien n'est donc moins sûr. De plus, ceux que nous avons croisé n'étaient que des subordonnés mineurs. Si relique il y a, l'empereur n'en est pas encore sur la trace."
"Je l'espère. Il ne faut pas qu'il les trouve..."
"Peut-être pourrions nous pousser plus avant les investigations à propos de cette relique. Mais la trace en a déjà été effacé, nous pourrions tout aussi bien partir en paix. Le choix est tien"