Princesse parmi les dragons

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Johana était une belle dragonne bleue, les écailles ventrales vertes et les cornes d'or. C'était l'été à Rakotis, l'air était brûlant, rien de plus agréable pour les dragons qui y vivaient. Mais la demoiselle s'était prélassée dans une fontaine qui ornait le jardin de son château. Celle-ci était sculptée en forme d'un immense dragon, écailles rongées par le temps et l'eau jaillissait de ses pattes, coulant sur la pierre pour descendre dans le beau bassin dallé marbre. Prenant ses aises, Johana ne faisait pas la moindre attention aux rares personnes qui passaient par ici. Elle se contentait de chanter d'une voix belle et douce un air qui provenait de son enfance.

"Courant au-dessus de la forêt bleue, le fleuve est le ciel de ces lieux... Les arbres en sont ses piliers, d'y voyager qu'en ai-je rêvé ?"

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Johana releva la tête, un air dédaigneux inscrit sur la figure. Il ne se gênait pas celui-la. De boire à sa fontaine. Surtout lorsqu'elle avait décider d'y prendre un bain par la température qu'il faisait ce jour là à Rakotis. Cependant elle ne dit rien, le regarda faire avec une expression hautaine. Si cela lui plaisait de boire le délicieux nectar de l'eau pure qui coulait le long de son corps, c'était son choix. Et elle ne pouvait que comprendre que les dragons qui avaient la chance d'en profiter se ruaient à sa fontaine pour y boire goulûment. Elle attendit un peu, mais celui-ci semblait porter une plus grande attention à l'eau qu'à la dragonne.

"Hum, hum..." Toussa-t-elle pour se faire remarquer.

Il ne bougea pas sa tête. Elle le décrivit du regard. Un dragon de bas étage à en voir ses effets personnels. Elle fit la moue, un peu répugné.

"Je peux savoir ce que vous faites chez moi ?"

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Tak'Nah Netharrek n'était pas ravi, loin de là. Il n'aimait pas les dragons. Dans l'ensemble, il aimait ce qui était profitable, contrôlable ou simplement amical. Rares étaient les dragons qui entraient dans l'une de ces catégories. Surtout quand ils faisaient une dizaine de fois le poids d'un humain.

Il n'aimait pas non plus séjourner à Rakotis. Il était encore officiellement indésirable dans cette ville, et quoi qu'il fasse, il le resterait pour des décennies. Et bien qu'il ait prit toutes les précautions pour que personne n'ait le moindre soupçon néfaste, Tak'Nah détestait revenir dans cette ville. C'était le symbole d'une vie qu'il avait abandonné, et qu'il ne voulait plus revoir.

Tak'Nah épousseta sa tunique noire immaculée et vérifia la présence de son couteau bleu dans sa poche. Cette arme, bien que modeste, le rassurait. Il tâta également sa botte gauche, armée, et se caressa un menton imberbe. Le mercenaire épousseta de nouveau le cuir noir de son vêtement, et s'adossa à une sculpture représentant un dragon juché sur un elfe, un homme et un naga.

Il tourna de nouveau son esprit vers ses affaires actuelles. Il avait à faire, et plus vite ce serait conclu, moins il devrait passer de temps avec ces énervants dragons. Il devait conclure un accord avec l'un d'entre eux, le dirigeant d'une lignée relativement importante de la noblesse locale.

Il recherchait une relique de la région, réputée augmenter les capacités de son porteur. Classique. Ce genre de légende était généralement fondé sur tout un tas d'extrapolations, mais Tak'Nah, pour diverses raisons, soupçonnait qu'une relique se situait réellement dans la région. Quel que soit son pouvoir, le mercenaire comptait mettre la main dessus, mais pour cela il avait besoin de cartes, et de renseignements. Ce château était un excellent point de départ, selon Tak'Nah, car son propriétaire n'était pas réputé pour s'entendre à merveille avec l'Empire, ce qui faciliterait d'éventuelles négociations si Tak'Nah trouvait la relique.

Mais malgré tout le profit que Tak'Nah espérait obtenir de cette aventure, il ne pouvait pas supporter ces arrogants dragons. Bien sûr, il y avait des humains dans le château - principalement des serviteurs - et le mercenaire avait cru remarquer un elfe, mais ces notaires étaient tout aussi arrogants et agaçants.
De fait, dans ce château, ceux qui traitaient Tak'Nah avec courtoisie étaient surtout ceux qui attendaient de lui qu'il révèle les motifs de sa venue. Patience, songea-t-il. Son audience aurait normalement lieu dans la soirée. Il ne lui restait plus qu'à attendre.

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Tak'Nah observa la scène, non loin de la fontaine. Un nouveau dragon arrivait, et un deuxième semblait sur le point d'atterrir. Ce qui n'était pas pour lui plaire. Il observa la dragonne dans la fontaine. La princesse du château, dont le nom ... elle s'appelait Johanna. C'était la plus agaçante, la plus hautaine. Le mercenaire était toutefois pragmatique. Il aurait peut-être besoin d'elle. Très probablement, en fait.

Il remarqua le dragon, inconnu, vaguement menaçant. Il semblait à cran, presque furieux. Et blessé. Tak'Nah songea qu'il ferait probablement affaire avec lui. Et qu'il aurait probablement besoin, à un moment ou un autre, besoin de le tuer. Par derrière. Ce dragon là, malgré un air quelque peu misérable, semblait aux yeux du mercenaire sournois le plus dangereux de tout le château. Il espérait faire erreur.

Il vit le deuxième dragon, celui en l'air, lui lancer une phrase, sans doute un sarcasme, la princesse répondre avec un petit rire. Il s'avança, un sourire amical sur les lèvres, chassant le dangereux intrus de ses pensées.
"Salutation, beauté des cieux. Puis-je me joindre à ... votre discussion ?"

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[OUCH ça fait du monde. XD]

"Alors, toujours là pour faire l'intéressante devant les nouveaux venus en ville ?"
"Quoi comment ça ? Ce n'est pas moi qui chercher à être intéressante je le suis naturellement. La preuve ! Je n'ai même pas adressé à la parole à ces gens."

Mécontente de la surprise que lui avait fait son compagnon, elle utilisa son pouvoir pour lui asperger de l'eau sur le museau avant de rigoler doucement. Puis soudain son attention fut attirée ailleurs. Elle observa d'abord d'un oeil ahuri l'être qui était devant elle. Un humain, cela était surprenant.

"Salutation, beauté des cieux. Puis-je me joindre à ... votre discussion ?"
"Mais bien évidement jeune homme !"

Charmée par la plaisante entrée de ce personnage, elle ne fit aucune remarque sur son espèce, montrant ainsi qu'elle pouvait s'abstenir de tous commentaire. Gros effort pour sa part. Cependant elle grimaça à la remarque d'Affinity :

" Ça ne va pas ?! Espèce de fou !"

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[Bouarf, je ne suis pas inspiré]

"Je vois, tu as l'air si ravie de me revoir, soit, si c'est ainsi, j'irais voir ailleurs."

Ah ! Il en avait de bonne celui-la, à agiter le collier à la façon d'un pendule devant les yeux de la dragonne. Elle recentra d'ailleurs toute son attention dessus et paraissait hypnotiser. Arkys était désespérant de jouer ainsi avec ses nerfs, mais cela faisait parti de son charme. Après tout il avait été le seul à avoir eut l'audace de s'adresser à elle de cette manière.

"Ne raconte pas de bêtises..." Commença-t-elle alors qu'inconsciemment sa tête imitait le mouvement du collier, cherchant à rester concentrer sur le moindre détail. "Tu n'avais pas à me bousculer ainsi en arrivant ! Non mais, je ne suis pas un cocotier moi !"

Elle arrêta son cirque en voyant l'autre dragon revenir, accompagné cette fois. Mais ciel ! Son château n'était pas un moulin ! Pourquoi diable tant de monde venait se réunir ici ? L'aura qu'elle devait dégager devait sans doute être trop forte... Mais tout de même il y avait des limites ! Et puis on n'entrait pas sans avoir reçu l'autorisation de la voir, après être passé préalablement dans le hall où des gens étaient là pour ça...

Ceci dit, il était mieux habillé que tout à l'heure, il avait du se faire beau pour pouvoir mieux convenir à Johana. Elle en fut contente. Elle n'aimait pas les rustres, elle. Cependant l'humain eut pour réflexe de porter son attention vers lui et cette nouvelle arrivée. Elle n'en fut pas contente qu'on lui vole ainsi la vedette.

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"- Pardonnez ma colère et ma bêtise mademoiselle. J'ignorais que vous étiez la célèbre Johana."

Ha ! Voilà qui prouvait bien que sa nouvelle tenue était tout à fait destiné à la dragonne. Elle leva une tête hautaine en acceptant les excuses qu'il lui donna. Elle fut ravie lorsque la naga la complimenta sur ses écailles. Elle les lustrait tout les jours ! Il fallait bien qu'elle reste la plus belle de toute les dragonnes, non mais ! De plus, il avait enfin reconnu à qui il avait affaire.
Arkys lui aussi s'excusa. Aah, que c'était bon de recevoir les excuses des autres... Elle fut encore plus heureuse lorsque le dragon cessa de l'embêter et mit le collier autour de son cou. Elle le remercia d'un coup de langue sur la joue, acte de tendresse rare, puis se rallongea, s'apprêtant à s'adresser à tout le monde. Mais elle fut à nouveau interrompue dans son élan. L'eau de la fontaine pris la forme d'une vapeur épaisse à travers laquelle il était difficile d’apercevoir quelque chose. Elle souffla agacée, ne doutant pas le moins du monde de qui cela pouvait bien provenir :

"Arkys, je suis contente de savoir que tu t'inquiètes de ma beauté, mais je n'ai pas besoin d'un passage au sauna pour rester belle."

Cependant le monsieur se rattrapa bien vite. Alors que la fumée s'estompait et que des gouttelettes perlaient sur les écailles de la dragonne, la faisant resplendir de mille petits points lumineux, il fit :

"Je suis assez content de moi, le collier te vas à ravir. Même s'il reste difficile de créer un bijou capable d'égaler ta splendeur Johana, je devrais m'y résoudre, un tel exploit reste impossible. Bon, et si tu me présentais à tes ... Invités."
"C'est ce que je m'apprêtais à faire avant que tu ne m’interrompes..." Répondit-elle, un sourire revenant orner son visage. "Auriez-vous l'obligeance de vous présenter messieurs, dames. Et de me dire ce que vous faîtes dans mon château ?"

*Qui n'est pas un moulin...*

Bon, personne ne semblait remarquer la présence de Tak'Nah, ce qui n'était généralement pas pour lui déplaire (il aimait à être discret) ; néanmoins, dans le cas des impressionnants, égocentriques et dangereux dragons, il préférait qu'ils le différencient des autres humains, pour des raisons pratiques.

En l'occurrence, les dragons étaient tous obnubilés par la princesse Johanna (y compris l'intéressée). Pourquoi ? Le dénommé Arkys, plutôt charismatique, était apparemment son compagnon.
Le dragon en costume militaire, lui, venait sans doute pour parler affaires. Ou pour escroquer la princesse ?
Quand à la lamia - dont personne n'avait trouvé la présence incongrue, comme quoi ce château ne devait pas souvent recevoir de visiteurs - le mercenaire estimait qu'elle servait de garde du corps au dragon qu'elle suivait. Mais alors pourquoi n'était-elle pas venue pendant la première visite-éclair du monstre ?

"Auriez-vous l'obligeance de vous présenter messieurs, dames. Et de me dire ce que vous faîtes dans mon château ?"

Bien. Les présentations. Mhh ... mieux valait laisser le dragon et la lamia s'exprimer en premier ...

Spoiler:

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"Et bien, les noms ont parfois une certaine utilité. Et à moins que vous désiriez que nous vous appelions "Le dragon étranger" et "La lamia", il serait convenable, et plus seyant pour la princesse Johanna ici présente, que vous répondiez à sa question et que vous donniez vos noms. Mais ne vous en faites pas, nous tâcherons de nous souvenir de votre description de votre propre importance ..."

Ooh ! Comme cela plaisait à Johana ! Sans intentions réellement méchantes elle eut envie de les appeler comme ça ! Il faut dire qu'ils étaient vraiment très rustres ! Devant une dame on se présentait toujours. Quelle impolitesse. Elle poussa un "Pff !" avant de les mépriser en frottant amoureusement son cou contre celui d'Arkys.

"Soit, s'il en est ainsi, faite comme bon vous semble, mais dans ce cas, et si vous le permettez, moi et ma douce compagne pourrions nous retirer dans notre retraite secrète pour plus d'intimité ... Comme vous ne semblez n'avoir rien à nous dire de tangible, notre présence en ce lieu n'est guère indispensable."

Comme cela était vrai ! Elle ne regrettait en rien d'avoir choisit Arkys comme compagnon. Il prenait très bien soin d'elle. Mais bon, son statut l'obligeait à quand même s'intéresser à ces autres personnes...

"Et vous, monsieur l'humain ? Comment vous appelez-vous donc ?"

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